Fiche
Titre | Big Eyes |
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Réalisateur | Tim Burton |
Scénaristes | Scott Alexander, Larry Karaszewski |
Acteurs | Amy Adams, Christoph Waltz, Krysten Ritter, Jason Schwartzman, Danny Huston, Terence Stamp |
Titre original | – | Date de sortie | 18 / 03 / 2015 |
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Pays | États-Unis | Budget | 10 000 000 $ |
Genre | Biopic, Drame | Durée | 1h 46 |
L’histoire du peintre Walter Keane et de sa femme Margaret, qui sont devenus célèbre dans les années 50 et 60, grâce à une série de portraits d’enfants affublés de gros yeux. |
Critique
Tim Burton s’est désormais séparé d’Helena Bonham Carter pour aller s’amuser avec son assistante, une certaine Berenice Percival. En découvrant l’actualité du réalisateur, j’ai fait les gros yeux. Ça tombe bien, c’est le thème de son nouveau film.
Évidemment, le réalisateur ne s’embarrasse pas de son ex-compagne pour Big Eyes, ni de Johnny Depp d’ailleurs. Pour son nouveau long-métrage, Tim Burton fait table rase et signe un nouvelle réalisation qu’on espère tous comme étant le signe de son renouveau. Est-ce le cas ? Oui et non.
Oui, car le réalisateur tente de bonnes nouvelles choses
Pour son seulement deuxième biopic de toute sa carrière (après celui consacré à Ed Wood en 1994), Tim Burton ne délaisse pas son style, mais ne se laissera pas aller à ses tendances gothiques. Il se dirige vers le conte onirique, à la Big Fish. Comme sur ce dernier, les couleurs explosent les rétines au point d’avoir l’impression qu’il fait tout le temps beau. Un style plutôt appréciable et qui colle bien avec le thème du jour.
Si le père Depp et la mère Carter sont out, leurs remplaçants ne sont pas négligeables. Dans le rôle de Margaret Keane, on trouve la toujours excellente Amy Adams. Et pour Walter Keane, ce sera de la responsabilité de Christoph Waltz de rendre crédible ce personnage controversé.
Tim Burton en profite pour mettre à contribution ses acteurs dans un univers fleurant bon le Burtonien, sauf qu’au lieu de rester dans ses banlieues américaines, vestiges de l’American Way of Life que Tim Burton avait tourné au ridicule dans Edward aux mains d’argents, le réalisateur, via Margaret Keane, prend ses affaires et emménage dans une grande ville, ici San Francisco, quitte à bouleverser son quotidien. Un point qui n’est pas sans rappeler sa vie privée. Serait-il possible que le réalisateur ait trouvé le courage d’assumer son adultère via son film ? Maybe, maybe not.
Non, car l’ensemble n’est pas exempt de défauts
Le récit qui suit est un mélange entre comédie et drame. Amy Adams joue Margaret Keane comme un personnage dramatique, tandis que Christoph Waltz compose un Walter Keane semblant être sorti tout droit d’une comédie.
C’est bien là, le gros problème de Big Eyes. Équilibrer les deux genres est un exercice de style difficile, et Tim Burton se viande méchamment dans les moments les plus périlleux. Le gros problème, c’est justement que Margaret soit un personnage dramatique et Walter, un personnage comique. Du coup, l’énergie de la première est absorbée par le second et ne devient qu’un réceptacle vide. Difficile donc de s’attacher quelque peu à Margaret Keane. Je fus donc très surpris de voir qu’Amy Adams avait gagné un Golden Globe pour le rôle, avant d’être rassuré en voyant la concurrence.
Christoph Waltz, lui, semble s’éclater comme un petit fou avec son Walter. Il faut dire qu’il fait fort, notamment lors du procès final, un moment de pure bouffonnerie où il est difficile de se retenir de rire. C’est lui qui porte le film sur ses épaules, quitte à réduire sa comparse à une simple figure secondaire, ce qui paradoxalement est la thématique du film. Par ailleurs, ce constat est particulièrement flagrant sur un passage où Waltz se la joue Jack Torrance. Alors que la séquence est censée être un moment flippant, il est difficile de ne pas rire à cause de Waltz. Quant à l’œuvre de Keane. Aucune étude n’est vraiment faite, Tim Burton préférant se focaliser sur l’étrange couple du jour.
Par Christophe Menat, le .
Conclusion
« Encore un biopic », diront certains. Sauf que cette fois-ci, c’est au tour de Tim Burton de s’y mettre pour raconter la fascinante histoire d’un couple atypique : les Keane. Le film est à la fois une comédie et un drame, mais n’arrive pas à concilier les deux. Si Amy Adams joue son personnage de façon dramatique, Christoph Waltz le joue comme un bouffon et la confrontation des deux pénalise le premier au point de le rendre fade. Au final, Big Eyes est un film intéressant, mais mal maîtrisé.
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6/10 |