Comment être conquis quand on a des doutes ?
Fiche
Titre | Alliés | Titre VO | Allied |
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Réalisateur | Robert Zemeckis | Scénariste | Steven Knight |
Acteurs | Brad Pitt, Marion Cotillard, Lizzy Caplan, August Diehl, Jared Harris | ||
Date de sortie | 23 / 11 / 2016 | Durée | 2h 04 |
Genre | Action, Drame, Guerre, Romance, Thriller | Budget | – |
Casablanca 1942. Au service du contre-espionnage allié, l’agent Max Vatan rencontre la résistante française Marianne Beauséjour lors d’une mission à haut risque. C’est le début d’une relation passionnée. Ils se marient et entament une nouvelle vie à Londres. Quelques mois plus tard, Max est informé par les services secrets britanniques que Marianne pourrait être une espionne allemande. Il a 72 heures pour découvrir la vérité sur celle qu’il aime. |
Critique
Alliés est assurément un projet excitant. Il faut dire que voir le duo Brad Pitt / Marion Cotillard sous la houlette de Robert Zemeckis, réalisateur de Forrest Gump et la trilogie Retour vers le futur, a de quoi passionner.
Ouverture du film… C’est beau. Les décors sont à tomber. Brad Pitt a la classe (mais je ne suis pas objectif de toute façon, je suis un Pitt Lover). L’ambiance est extraordinaire. Mais aie, déjà un premier bémol. Un bémol que j’appelle le syndrome Largo Winch. Ma hantise.
Étant sourd, je ne peux pas comprendre les paroles françaises. Or les vingt premières minutes d’Alliés se déroulent à Casablanca avec des acteurs parlant donc français. Or qui dit français, dit absence de sous-titres. Du coup, je me suis retrouvé comme un con à analyser le jeu des acteurs pour comprendre le contexte de la scène et en extraire les informations essentielles pour suivre l’intrigue. La grenade sur le gâteau, c’est que même Brad Pitt parle français (Brad, tu te fous de ma gueule ?! Tu ne peux pas faire comme tous les ricains et se foutre des autres langues que l’anglais ?), québécois si on veut être précis. Et non, ce ne sont pas deux ou trois répliques, mais des vrais dialogues. Fort heureusement, j’ai réussi à m’accrocher grâce à de petits interludes où les acteurs s’exclament en anglais.
Une fois ce début passé, plus de français. Le moment de pousser un grand soupir de soulagement et de revenir à une critique plus classique (mais pas trop quand même, on ne se prend pas au sérieux ici).
Le doute Marion
Je ne sais pas si tu connais le pitch de l’histoire, mais ce dernier repose sur les interrogations du personnage de Brad Pitt concernant sa femme (Marion Cotillard donc). Il se demande s’il s’agit bien d’une espionne allemande (pour le contexte, lui, il est chez les Rosbifs). C’est un peu comme si Paul se demande si sa femme le trompe avec le facteur. Sauf que là, si cela s’avère vrai. Brad doit tuer Marion à la fin. Sinon, ils seront tous les deux pendus pour trahison. Comme si ça ne suffisait pas comme enjeu, ils ont un enfant ensemble (et en plus, ça la fout mal pour se justifier auprès de Guillaume Canet). Bref, on imagine bien le truc tendu (qui a dit pendu ?).
Sauf qu’au visionnage, je ne me suis jamais pris au jeu. L’alchimie entre Brad Pitt et Marion Cotillard ne fonctionnant pas à mes yeux. Il n’y a pas à philosopher pendant trois heures, l’explication est assez simple. Rien à voir avec le jeu des acteurs, mais tout simplement au sentiment de suspicion envers le personnage de la Môme. T’imagines bien qu’ayant vu la bande-annonce, je me suis demandé direct dès le début s’il s’agissait bien d’une espionne. Je m’étais alors mis en mode scientifique fou, à analyser le personnage pour tenter de trouver une réponse avant l’heure. Histoire de se la péter un peu : « Non, mais moi, j’avais tout deviné… ». Bref, pas l’idéal pour tomber amoureux…
Pour le reste, c’est un film d’Hollywood à l’ancienne. Décors impressionnants (notamment pour la reconstitution de Casablanca). Réalisation sympathique (Robert Zemeckis a tout de même fait bien mieux, notamment sur son précédent film The Walk). Trame classique, mais riche en péripéties. Sauf qu’au final, je n’ai jamais été vraiment emballé sauf sur les quinze dernières minutes qui ont réussi à m’émouvoir. Une petite larmichette a fait du ski sur ma joue avec un joli slalom pour éviter ce bouton d’acné.
Par Christophe Menat encore en train d’analyser Marion, le 25 novembre 2016.
Conclusion
Alliés se part d’un joli costume de film hollywoodien à l’ancienne avec des décors impressionnants et un duo d’acteurs principaux bankables. Sauf que si on connaît le pitch à l’avance, difficile de pénétrer dans l’histoire à cause du sentiment de suspicion permanent envers Marion Cotillard. Dès lors, Docteur (de rien du tout) Marvelll préconise que le film doit absolument être vu sans rien connaître de l’histoire pour être efficace. Allez, suivant.
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5/10 |