Critique : 28 ans plus tard

On l’attendait 28 mois plus tard, mais on l’aura finalement eu 28 ans plus tard. Bon techniquement, pas vraiment, étant donné que 28 jours plus tard est sorti en 2002, donc 2002 + 28, ça fait… euh attends, j’ai pas assez de doigts… hum… bon allez, je sors la calculette pour ne pas me taper la honte… 2030. Donc normalement, le PSG aura déjà obtenu son nouveau stade cette année-là. Mais pas dans le monde imaginé par Alex Garland.

Pourquoi je dis ça ? Parce qu’à la fin de 28 semaines plus tard (2007), on voit que le virus avait atteint Paris. Mais 28 ans – 28 semaines = … euh attends, je demande à ChatGPT, là… 1 433 semaines (soit 27 ans et 33 semaines) plus tard, seul le Royaume-Uni reste en quarantaine. Le scénariste de 28 ans plus tard (ça va, tu t’y retrouves avec tous ces 28 ?), Alex Garland, a indiqué sur Reddit que Paris avait probablement été bombardé peu après l’arrivée des infectés, donc la propagation en Europe a été stoppée. Mais du coup, si ça se trouve le PSG a déjà son stade en dehors de Paris dans ce monde ?

Après la galère, la renaissance

Bref, si 28 mois plus tard ne s’est pas fait, c’est qu’il y a eu des embrouilles à l’époque à propos des droits de la franchise. Dès lors, le projet est tombé dans l’enfer du développement. Finalement, ça s’est décanté quand le producteur de la série, Andrew Macdonald, a racheté les droits à Searchlight Pictures pour les vendre à Sony afin de récupérer des fonds. Dès lors, le trio magique Danny Boyle, Garland et le directeur de la photographie Anthony Dod Mantle a rempilé. À noter qu’une suite a déjà été tournée par Nia DaCosta, toujours sur un scénario de Garland : 28 ans plus tard : The Bone Temple, dont la sortie est prévue pour janvier 2026.

Si tout se passe bien (comprendre, box-office positif), un troisième film pour conclure cette trilogie sera mis en route. Avec, peut-être, le retour du personnage de Cillian Murphy (producteur exécutif ici). J’en profite pour sortir l’anecdote à propos de la bande-annonce où on pouvait voir un zombie ressemblant énormément au Peaky Blinder. Beaucoup de personnes, moi compris, ont cru que c’était lui. Mais non, il a été révélé qu’il s’agissait du marchand d’art Angus Neill. Le réalisateur Danny Boyle a pris la responsabilité du malentendu : « J’ai montré à ma petite amie la bande-annonce et elle a dit, ‘Les gens vont penser que c’est Cillian.’ J’ai dit, ‘Ne sois pas bête.’ Je l’ai ignorée. Depuis, j’ai mis un peu d’eau dans mon vin. ».

En tout cas, avec un box-office mondial déjà à 68 millions de dollars après une semaine pour un budget de 60, c’est bien parti. Maintenant, rentrons dans le vif du sujet, est-ce que j’ai apprécié cette suite ?

Cours, Zombie cours

Réponse directe : oui.

Après, certes, dans un monde ayant déjà connu The Walking Dead (11 saisons pour un total de 177 épisodes, sans compter les spin-offs) et The Last of Us, il est difficile de faire dans l’originalité. Ce que d’ailleurs ne réussit pas à faire 28 ans plus tard, si ce n’est la particularité que seul le Royaume-Uni a été touché par le virus. Heureusement donc qu’il repose sur des personnages et un contexte intéressants à suivre. Mention spéciale au jeune Alfie Williams, le cœur du film, dont la performance est excellente.

Pour le reste, on est dans un délire similaire aux deux précédemment cités, mais Danny Boyle en profite pour faire des « expériences » avec la réalisation, à commencer par l’utilisation massive de l’iPhone 15 Pro Max au lieu d’une caméra classique. Cela se ressent à l’écran où on peut parfois apercevoir des pixels ou une photographie pas aussi propre qu’avec une caméra haut de gamme. Je reste dubitatif devant l’intérêt d’une telle démarche, mais ça a le mérite de conférer au film un cachet le démarquant de ses collègues. Sans oublier cet effet spécial utilisé pour marquer la mort de chaque zombie : le plan bascule très rapidement d’un profil à l’autre.

Le Némésis qui en avait une grosse

Au niveau de l’histoire, rien de spécialement folichon si ce n’est la dernière scène qui promet une suite quittant les sentiers battus. Curieux donc de voir ce que va donner The Bone Temple. Ah si, quand même, la séquence avec Ralph Fiennes est superbe et demeure une vraie proposition originale en plus d’être poignante, surtout qu’elle suit une séquence inattendue. Tandis que Jodie Comer et Aaron Taylor-Johnson livrent des prestations solides.

Quant aux zombies, ils demeurent toujours aussi effrayants avec leur rapidité et leur propension à vomir comme un adolescent venant de se biturer la gueule pour la première fois. En bonus, ils nous offrent des boss, dont un particulièrement impressionnant (notamment au niveau de l’entrejambe), qui renvoient à l’effrayant Némésis de la saga Resident Evil. D’ailleurs, tant que j’y suis, je voulais souligner l’excellente réalisation des scènes d’action qui combine à merveille les iPhones avec les drones. Ainsi, on est plongé au cœur de l’action, mais on prend également de la hauteur pour des plans permettant de situer la géographie de la séquence. Efficaces et tendues. Surtout combinées avec des effets gores sympathiques.