Quand vous lirez cette chronique, si tant est que vous la lisiez le jour de sa sortie, ce sera la veille d’Halloween. Si vous la lisez le trente-deux février deux mille trente douze, alors vous êtes probablement sous le joug d’une secte extraterrestre qui prône l’éradication de la race humaine par les mojitos, les terribles Zxorgblut.
Aujourd’hui, c’est donc l’occasion de regarder un film de saison. Et Halloween, c’est le moment des films d’horreur. Tout comme Noël est le moment de regarder des films produits à la chaîne par Walmart, ou l’on peut suivre le parcours initiatique d’une jeune femme, joué par une actrice sur le retour probablement déjà aperçu dans la trilogie du samedi, incarnant le rôle d’une working-girl new-yorkaise ayant parfaitement réussi sa carrière professionnelle, mais qui, malheureusement selon Walmart, n’est pas tombé sous la coupe du patriarcat. Elle revient donc chez elle pour les fêtes, un village de 7 habitants, et retrouve son amour de jeunesse, un artiste, lui-même incarné probablement par Dean Cain, qui ne lui promet pas la belle vie, mais la joie de devenir une femme au foyer, sans prétention professionnelle et encore moins personnelle.
D’où, ma question : c’est possible d’être à la fois un film d’Halloween et un film de Noël ?
Alors, on prend sa citrouille, son chapeau de père Noël et Zéro, le chien fantôme qui pue la classe.
Aujourd’hui, c’est L’Étrange Noël de monsieur Jack.
Que Vois-je ?
L’Étrange Noël de monsieur Jack est un film américain sorti le 29 octobre 1993 au États-Unis et le 7 décembre 1994 au pays du Bigdil. Le film nous parle de la vie de Jack Skellington, un épouvantail sosie de Jeff Bezos, responsable de l’organisation d’Halloween, dans la ville d’Halloween Town. Comme le vrai Jeff Bezos, il se rend compte de la vacuité de sa vie. Il décide donc de partir dans un vaisseau bite (le vrai), alors que celui du film, qui nous est tous bien plus sympathique, découvre la ville de Noël au cours d’une de ses balades. Il essaie alors de motiver tout le monde à fêter Noël cette année, en lieu et place d’Halloween, mais, tout comme ma femme qui refuse que l’on fasse le sapin aux alentours du 25 août, les habitants ne sont pas ultra chauds. Donc, encore une fois comme le vrai Jeff, il ne laisse pas le choix à ses sous-fifres, fais nawak et fout le bordel. Et celui du film, il chante des chansons de ouf. Je ne crois pas que le vrai chante…
This is Halloween
Très souvent attribué, à tort, à Tim Burton, le film est réalisé par Henry Selick, qui rencontrera Tim Burton pendant la création de Rox et Rouky, sur lequel ils officieront tous les deux au poste d’animateur. Passionné dès son plus jeune âge par l’animation et plus particulièrement le stop motion, il officie pour Disney pendant presque 30 ans, ayant travaillé sur de nombreux films comme Le Noël de Mickey, Taram et le Chaudron Magique ou encore Qui veut la peau de Roger Rabbit. En 2004, il sera directeur de l’animation sur La Vie Aquatique (Vous l’avez regardé alors ou pas ?). Il reviendra à son amour pour le stop motion avec Coraline, adapté de l’œuvre de Neil Gaiman (American Gods, Good Omen, Sandman et un MAX d’autres trucs cools – si vous ne connaissez pas, penchez-vous sur sa carrière, ce mec doit acquérir un statut de légende au plus vite).
La bande son de Danny Elfman renforce énormément cette impression de regarder un film de Tim Burton, tant on retrouve son ambiance si particulière dans tous les thèmes. Et je défie quiconque de ne pas fredonner toutes les chansons du film, elles sont cultissimes.
Alors, c’est valable ?
Le film respire l’ambiance Burton par tous les pores et pour cause : il n’a pas réussi à trouver le temps de le mettre en scène certes, mais l’a tout de même écrit, sur l’adaptation d’un de ses poèmes, The Nightmare Before Christmas, une parodie de The Night Before Christmas de Clement Clark Moore, et également produit. On retrouve d’ailleurs Jack, furtivement dans Beetlejuice, sorti 5 ans plus tôt. Le film oscille entre film de Noël et film d’Halloween, mais il est cool à regarder, quelle que soit la saison. L’avantage du Stop Motion, c’est que ça ne vieillit pas. Les chansons sont toujours aussi bien, l’histoire toujours aussi cool, les personnages toujours aussi bien écrits et fascinant. Je ne connais personne qui n’aime pas ce film, il est générationnel, mais aussi intemporel. Il y a fort à parier que nos enfants et leurs enfants le regarderont également pour Halloween, du moins, jusqu’à l’arrivée des Zxorgblut, de la planète RomKoka Prime, dans leur quête de la conquête de la galaxie.
Bisous.