Il y a une quinzaine d’années, j’ai lu un article sur une attraction japonaise projetant un film au format 4D. Basée sur le jeu vidéo Resident Evil, ce petit film d’une vingtaine de minutes permettait aux spectateurs d’être plongés au cœur de l’action grâce notamment à des sièges équipés de vérins hydrauliques. Malheureusement, cette attraction n’existait qu’au pays du soleil levant. Du haut de mes 11 ans, c’était pécuniairement et logistiquement un peu compliqué de parcourir 20 000 km pour voir des zombies virtuels sur un fauteuil qui bouge.
Les technologies ayant considérablement évoluées depuis, la 4D n’est plus uniquement réservée à un court-métrage réalisé pour l’occasion mais est dorénavant transposable à bon nombre de blockbusters.
J’ai eu la chance de pouvoir visionner La Planète des Singes : L’Affrontement dans ce format durant mes vacances et je vais tâcher de partager mes impressions de la façon la plus complète possible.
« Aujourd’hui, la 4D ne se limite pas à un fauteuil en mouvement mais propose un joli panel d’effets. »
J’évoquais en introduction l’attraction Resident Evil qui ne bénéficiait que des sièges montés sur vérins pour renforcer l’immersion. Aujourd’hui, la 4D ne se limite pas à un fauteuil en mouvement mais propose un joli panel d’effets:
- Siège vibrant et mouvant,
- Eau,
- Flash,
- Vent,
- Fumée,
- Petits jets d’air,
- Parfums.
Je vais les détailler un par un pour savoir s’ils participent à l’immersion ou bien si au contraire, ils rappellent au spectateur qu’il est dans une salle de cinéma.
« Le siège mouvant et vibrant est le point fort de la 4D. »
Le siège mouvant et vibrant est le point fort de la 4D. Il bouge dans toutes les directions en épousant parfaitement les mouvements de caméra. Bien sûr, cela ne se fait pas durant l’ensemble du film (cela coûterait trop cher en sacs à vomi) mais sur les plans clefs. Par exemple, dans le cas de La Planète des Singes, lors des contre-plongées où César se dresse, le fauteuil bascule en arrière ce qui permet d’appuyer le côté majestueux et dominant du leader macaque. À l’inverse, lorsque les singes se retrouvent au sommet du Golden Gate, le siège bascule cette fois-ci en avant, renforçant la sensation de profondeur voire de vertige pour les plus sensibles. Lorsqu’ils se balancent de branches en branches, les fauteuils montent et descendent, accompagnant ainsi les mouvements de « U » des singes. Toutefois, les sièges ne se contentent pas uniquement de suivre les déplacements des personnages mais bien ce qui se déroule à l’écran d’une manière générale. C’est le cas de l’introduction où les sièges se penchent au gré des directions prises par la propagation de l’épidémie simiesque sur l’ensemble de la planète.
En plus des mouvements, les fauteuils vibrent entièrement. Du coup, lorsque des personnages sont en voitures, avec les vibrations du moteur et les chocs dus aux imperfections de la route reproduites par le fauteuil, le sentiment d’être avec eux dans l’habitacle est saisissant ! Ces vibrations se font également plus localisées, par exemple dans le dos. Ainsi pendant les scènes de combats, lorsqu’un personnage se retrouve plaqué au sol, le siège vibre sur l’ensemble des épaules et au milieu du dos ! Dans la scène de chasse qui ouvre le film, lorsque l’ours reçoit une lance dans le dos, un vérin sort légèrement mais assez brutalement du dossier du fauteuil dans le dos du spectateur, donnant l’impression de se recevoir la lance en même temps que l’ours ! Malheureusement, il n’y a pas d’effet spécifique pour le devant du corps. Afin de pallier ce manque, rien ne vous interdit de demander à votre voisin de vous décocher un crochet du droit ou de vous travailler au foie durant la projection.
« L’eau est activée selon le bon vouloir du spectateur. »
L’eau est activée selon le bon vouloir du spectateur. Tout le monde n’appréciant pas forcément d’être arrosé, cette option est la bienvenue. L’humidité étant assez présente (pluie, brume) dans le film, j’ai eu l’occasion d’être aspergé à plusieurs reprises. Elle tombe sous forme de gouttelettes pendant 2-3 secondes, ce qui est efficace ! Pour le coup, ça m’a surpris et fait sourire, ce qui m’a un peu sorti du film. Ca peut d’autant gêner le visionnage que les jets sont envoyés en l’air par le fauteuil devant soit pour ensuite retomber en cascade (d’où la distance importante entre les sièges comme on peut le voir dans les photos en fin d’article). Du coup, lorsque l’on est au fond de la salle, on peut voir tous les jets lorsqu’ils passent devant l’écran. Ca reste rapide et furtif mais ça se voit. Quoi qu’il en soit, je pense que visionner des films comme Titanic ou En Pleine Tempête dans ce format peut être assez contraignant.
Les flashs jaunes s’activent dans la salle en cas de fusillade notamment. Ce qui donne l’illusion que les coups de feu sont tirés d’un peu partout. Ce n’est pas mauvais mais plutôt dispensable. Heureusement, ces flashs n’ont été utilisé que 3 fois durant le film.
Le vent permet d’appuyer certaines scènes stressantes comme lorsque Malcolm vient à la rencontre de César en s’aventurant seul dans le camp des singes. Le camp étant à ce moment assez vide, le vent retranscrit par la même occasion un sentiment de solitude ce qui fait que le résultat est d’autant plus réussi !
La fumée, qui sort de chaque côté de l’écran, a été utilisée dans deux types de scènes. Lors des scènes brumeuses et pendant les scènes de fusillades (tank et lance-roquette). Cette utilisation est appropriée dans les deux cas mais lorsque la fumée se dissipe, le système de projection renvoie quelques ombres sur l’écran. Ce n’est pas très gênant mais cela rappelle au spectateur le côté technique de la salle dans laquelle il se trouve.
Les jets d’air sont envoyés depuis le fauteuil via des petits trous situés au niveau des oreilles. Cela produit une sensation sympathique, comme de l’air expulsé d’une pompe à vélo chatouillant légèrement le derrière des oreilles. Ces jets accompagnent principalement les scare-jumps ou les moments surprenants. Efficace en ce qui me concerne mais cet effet risque d’en faire sortir plus d’un du film !
Enfin, pour les parfums, je n’ai eu droit qu’à une seule senteur, sorte d’odeur mentholée/boisée (plus ou moins réussie, selon les sensibilités) qui était diffusée durant certaines scènes se déroulant dans la forêt. Les diffuseurs font un certain bruit, ce qui encore une fois peut gêner certaines personnes durant la projection mais permet de rappeler au spectateur qu’il va pouvoir inspirer à plein poumon. Pendant le film, je ne vous cache avoir un peu redouté que les singes se mettent à jouer avec leur caca.
« Il arrive que certains effets soient couplés. »
Il arrive que certains effets soient couplés. Par exemple, lors de la charge à cheval des singes qui sortent de la brume, les inattendues rafales de mitraillettes sont accompagnées de flashs et de petits jets d’air. Pour le coup, c’est réussi car ce qui se déroule à l’écran est aussi surprenant que ce qui se passe dans la salle ! Double sursaut garanti pour les plus sensibles ! Personnellement, étant un intrépide et impitoyable guerrier, j’ai très bien vécu l’expérience.
D’autres combinaisons sont quant à elles plus maladroites, comme l’eau suivie de vent. Cela garantie son lot de frissons mais c’est aussi un bon moyen d’être enrhumé à la sortie de la séance. Encore une fois, ma condition guerrière m’a fort heureusement protégé de cela.
La Planète des Singes: L’Affrontement est un film suffisamment riche et mouvementé pour profiter de cette expérience qu’est la 4D. J’aurais toutefois beaucoup apprécié de (re)voir Dragons 2 dans ce format mais il n’était malheureusement plus à l’affiche. Je pense que les scènes aériennes auraient été absolument démentes à vivre avec tous ces effets !
« Une séance en 4D reste assez onéreuse. »
Par ailleurs, il faut savoir qu’une séance en 4D reste assez onéreuse : environ 25 euros, soit 3 fois le prix d’une place classique. Le coût des lunettes 3D est quant à lui comparable à celui en France, 60 centimes contre 1 euro par chez nous.
En résumé, la 4D est une expérience assez unique, très ludique, mélange de cinéma et d’attraction sortie tout droit de Disneyland. Les effets sont variés et participent plus ou moins à l’immersion. Toutefois, je préfère le format Imax qui lui, permet de plonger pleinement dans le film.
La galerie de photos :