Fiche
Titre | La Rage au ventre |
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Réalisateur | Antoine Fuqua |
Scénariste | Kurt Sutter |
Acteurs | Jake Gyllenhaal, Rachel McAdams, Forest Whitaker, Oona Laurence, Naomie Harris |
Titre original | Southpaw | Date de sortie | 22 / 07 / 2015 |
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Pays | États-Unis | Budget | 30 000 000 $ |
Genre | Action, Drame, Sport | Durée | 2h 04 |
Champion du monde de boxe, Billy Hope mène une existence fastueuse avec sa superbe femme et sa fille qu’il aime plus que tout. Lorsque sa femme est tuée, son monde s’écroule, jusqu’à perdre sa maison et sa fortune. Pire, la garde de sa fille lui est retirée, la justice estimant son comportement incompatible avec son rôle de père. Au plus bas, il trouve une aide précieuse en la personne de Tick Willis, un ancien boxeur avec lequel il reprend l’entrainement. Billy va devoir se battre pour trouver la voie de la rédemption et regagner ainsi la garde de sa fille. |
Critique
À la base, Eminem aurait dû incarner le rôle principal dans ce qui aurait été une suite métaphorique de 8 Mile (voir ici pour plus d’infos). Finalement, le rôle de l’homme qui avait La Rage au ventre a été attribué à Jake Gyllenhaal. Si le projet m’emballe autant, c’est surtout depuis que j’ai découvert l’incroyable transformation physique de l’acteur de Donnie Darko en Billy Hope. Une vraie claque qui laissait envisager un Raging Bull pour l’ancien prince de Perse.
C’est drôle de constater que les films du genre, c’est-à-dire ceux impliquant des combats mano to mano que ce soit la boxe ou le MMA, semblent toujours sortir du même moule. Une moule fondée par l’homme aux lèvres déformées, le nommé Sylvester Stallone, via Rocky. Après tu me diras qu’un tel constat est extensible pour la plupart des genres que ce soit les comédies romantiques ou les films de super-héros et tu n’auras pas tort.
Et hop, on mélange les scénarios des Rocky
M’enfin bref, tout ça pour dire que je suis toujours épaté de voir à quel point ça reste toujours aussi efficace et pourtant, La Rage au ventre ne fait que proposer une structure fusionnant Rocky 3: L’œil du tigre (le héros ruiné) et Rocky Balboa (perte de sa femme, réconciliation avec son enfant), le tout avec la fameuse rédemption. Dès lors, l’histoire m’a un peu déçu par son côté classique, même si elle reste très bien écrite et intelligente, rendant par-là caduque toute comparaison objective avec Raging Bull.
Heureusement, c’est le seul défaut que j’adresse à La Rage au ventre. Le reste du film est une réussite en tout point. J’affectionne particulièrement la réalisation et la photographie. Parmi les bonnes idées du réalisateur d’Equalizer, je retiendrais cette volonté d’inscrire les combats dans un contexte réaliste (on a presque l’impression de regarder la télé) tout en se permettant quelques excentricités comme la séquence en vue subjective. Cette dernière aurait toutefois mérité d’être approfondie.
Mais là où le film écrase tout, c’est au niveau des acteurs. Jake Gyllenhaal est monstrueux. Le mec est une montagne de muscle et de rage. Il m’a littéralement fait vibrer lors du combat final où il pète littéralement les plombs suite à un trash talk de son adversaire. On ne voyait plus que de la haine pure dans son regard. Une performance à mettre au niveau de celle de Tom Hardy dans Warrior, même si j’ai une préférence pour le second, bien plus primitive. Au niveau des combats, l’acteur s’en sort brillamment. Pas une seconde, on n’y croit pas. Pas un moment, on ne décèle un coup fictif. Si on me dit que les acteurs ont vraiment fait un combat de boxe, je ne serais même pas étonné.
Jake Gyllenhaal monstrueux, mais éclipsé
Si la performance de Jake Gyllenhaal est énorme, elle est, à mon goût, un peu éclipsée par celles de deux autres acteurs. Tout d’abord, celle de Forest Whitaker en Mickey. Mon dieu, le Ghost Dog m’a littéralement bluffé. C’est simple, même quand il jouait aux côtés de Jake, on ne voyait que lui. Le mec dévore littéralement l’écran durant ses monologues. Une performance XXL.
Rachel McAdams ? Hum, sexy. Vraiment très sexy. Vraiment très, très sexy. Miam, sa petite robe au début du film. Mais ce n’est pas elle, le deuxième acteur à éclipser Jake. C’est à la jeune Oona Laurence que revient la distinction. Pour tout te dire, au début, j’étais là : « Mouais, je ne suis pas sûr que si Jake et Rachel ont un enfant, il soit aussi banal physiquement. ». Puis j’ai mieux compris pourquoi elle a été choisie. La gamine vit carrément le film et est la caution émotion du film. Elle est impliquée dans toutes les séquences où j’ai lâché une petite larmichette. Oui, il y en a plusieurs. Une actrice à surveiller.
Par Christophe Menat, le , en direct depuis le ventre de Jake Gyllenhaal.
Conclusion
Très classique dans la forme, La Rage au ventre tire néanmoins son épingle du jeu en s’imposant dans tous les autres domaines que ce soit la réalisation, la photographie ou les acteurs. Ce n’est peut-être pas un chef d’œuvre à la Raging Bull, mais c’est un long-métrage ultra-efficace et très prenant, un peu à l’image de Warrior. Le tout en offrant de jolies séquences émotion. Un des meilleurs films de l’été.
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8/10 |