Fiche
Titre | Selma |
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Réalisateur | Ava DuVernay |
Scénariste | Paul Webb |
Acteurs | David Oyelowo, Carmen Ejogo, Tom Wilkinson, Giovanni Ribisi, Oprah Winfrey, Tim Roth, Cuba Gooding Jr. |
Titre original | – | Date de sortie | 11 / 03 / 2015 |
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Pays | Royaume-Uni, États-Unis | Budget | 20 000 000 $ |
Genre | Biopic, Drame, Historique | Durée | 2h 08 |
Selma retrace la lutte historique du Dr Martin Luther King pour garantir le droit de vote à tous les citoyens. Une dangereuse et terrifiante campagne qui s’est achevée par une longue marche, depuis la ville de Selma jusqu’à celle de Montgomery, en Alabama, et qui a conduit le président Jonhson à signer la loi sur le droit de vote en 1965. |
Critique
Décidément, l’histoire afro-américaine commence à empiler les bijoux cinématographiques. Déjà, l’année dernière, on pouvait compter sur 12 Years A Slave et il y a deux ans, Le Majordome. Selma est à situer au même niveau.
Le récit retrace une histoire sûrement peu connue en dehors du continent américain, en tout cas, personnellement, je ne la connaissais pas. Dès lors, je me suis immergé dans un récit dramatique et politique totalement prenant. À l’inverse de pas mal de films historiques, Selma ne traverse pas les années, mais se concentre sur un laps de temps restreint, de l’ordre de quelques mois tout au plus. Ainsi, en découle, un récit qui prend le temps d’étoffer ses personnages au point d’offrir plusieurs passages émouvants dont un très puissant marqué par une réplique bouleversante. Et une larme coula le long de ma joue…
Tout commença avec un jump scare
L’entrée en matière est d’une violence inouïe. Alors que tout commence assez banalement, un événement inattendu, pour ne pas dire un jump scare, nous rappelle qu’on n’est pas là pour rigoler. On est dans l’Histoire, mais pas la joyeuse. Cela a pour bienfait de nous mettre en condition pour les péripéties qui suivent. J’ai beaucoup apprécié aussi l’intelligence du récit qui ne néglige pas le côté politique de l’affaire (le duel King/Johnson aussi rythmé qu’un thriller) et les différentes tensions au sein du groupe de Martin Luther King. Pour en faire la démonstration, je note l’utilisation pertinente des consignations du FBI. Non seulement, elles permettent de savoir que le FBI suivait l’affaire de très, très près (pas étonnant quand on connaît le personnage J. Edgar Hoover – merci, Clint), mais en plus, ça permet de ne pas être perdu comme on peut l’être parfois face à un récit d’une telle richesse.
Pour incarner Martin Luther King, David Oyelowo est comme une évidence. L’acteur arrive à se montrer convaincant dans tous les domaines, que ce soit sur les discours ou au niveau de la sphère privée de l’homme qui avait un rêve. Le truc qui fait plaisir, c’est que le pasteur n’est pas systématiquement montré sous un bon jour. On découvre ses craintes et ses doutes. Le reste du casting est assez épatant de justesse, notamment Tom Wilkinson et Tim Roth. Pour ce dernier, Dieu sait que ce ne doit pas être facile de jouer un énorme raciste. Les seuls reproches que j’adresserais au film sont quelques longueurs, mais rassurez-vous, elles sont vraiment légères, et un certain académisme (ça fait téléfilm riche).
Par Christophe Menat, le .
Conclusion
Bizarrement, et ce, malgré le phénomène, Martin Luther King n’a pas connu les honneurs d’un film lui rendant hommage. Ce ne sera pas le but de Selma qui n’est pas un biopic entièrement consacré au pasteur, mais c’est compensé par un formidable récit qui nous plonge dans un de ses combats. Un excellent moyen pour découvrir plus en profondeur le personnage, là où la plupart des biopics se contentent de survoler, et l’histoire derrière Selma.
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8/10 |