Fiche
D’après l’œuvre de Sir Arthur Conan Doyle | |
Titre | Sherlock |
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Créateurs | Mark Gatiss, Steven Moffat |
Acteurs | Benedict Cumberbatch, Martin Freeman, Rupert Graves, Mark Gatiss, Una Stubbs, Andrew Scott |
Titre original | – | ||
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Pays | Royaume-Uni | Chaîne | BBC |
Genre | Drame, Thriller | Format | 90mn |
Diffusion d’origine | 25 juillet 2010 | Nombre d’épisodes | 6 |
Cette adaptation libre des romans et nouvelles d’Arthur Conan Doyle présente le célèbre duo dans un contexte contemporain. En effet la série transpose l’époque dans laquelle évoluent les deux personnages de la fin du XIXe siècle au XXIe siècle. Sherlock Holmes est détective consultant et il accueille comme colocataire le docteur Watson, un ancien médecin de l’armée britannique blessé en Afghanistan. Il aide Scotland Yard à résoudre des enquêtes ardues en utilisant ses dons d’observation et de déduction, et en les associant à des techniques actuelles comme Internet ou les téléphones portables. |
Critique
Sherlock a signé son retour sous l’égide de Guy Ritchie avec Robert Downey Jr. dans le rôle principal et Jude Law en fidèle comparse. Ce que l’on sait beaucoup moins, c’est qu’il y a eu aussi une série diffusée sur la BBC One. Une série créée par Mark Gatiss et Steven Moffat, deux personnes ayant déjà officié sur une des séries les plus populaires outre-manche, Doctor Who.
L’idée de départ est tout simplement de revenir aux sources tout en l’adaptant au monde moderne. Un peu comme l’efficace Jekyll de Steven Moffat. C’était une réelle volonté des créateurs de revenir aux sources du personnage, là où les autres (Guy Ritchie) se perdaient à vouloir retranscrire l’époque. Car si Sherlock utilise désormais Internet et les SMS, il est probablement celui qui s’approche le plus du personnage originel. Bien plus que le super héros d’action incarné par Robert Downey Jr.
« Sherlock utilise désormais Internet et les SMS. »
Même si le Holmes incarné par Benedict Cumberbatch a des talents pour le combat, il est surtout diablement efficace car sociopathe, imbu de sa personne, colérique, la panoplie parfaite pour un anti-héros attachant. C’est surtout sa manière d’enquêter (rappelant le Mentalist et Monk) qui attire. De l’autre côté, dans le rôle du Dr Watson, Martin Freeman apporte un réel équilibre dans sa relation avec le génie. Leur relation à la fois conflictuelle et amicale est digne des meilleurs buddy movies et offre de séquences parfois émouvantes mais souvent très drôles. Drôle dans ce type d’humour typiquement british.
En plus de ça, la série dispose d’un format assez particulier. Si vous avez lu la fiche, vous observerez que chaque épisode dure une heure et demie soit l’équivalent d’un téléfilm. On pourrait trouver ça long mais c’est impeccablement rythmé et on ne s’ennuie jamais, une gageure. Chaque « épisode » adapte une aventure du Sherlock en la réadaptant à notre siècle. Ainsi nous aurons le droit dans la saison 2 au fameux Le Chien des Baskerville devenu Les Chiens de Baskerville pour un résultat pour le moins détonnant.
En plus de ça, si la série fonctionne aussi bien, c’est surtout grâce à des personnages secondaires vraiment réussis et des intrigues policières réellement passionnantes. Parmi les personnages secondaires les plus marquants, on retient Irène Adler (Lara Pulver) bien meilleure que celle fade incarnée par Rachel McAdams dans le long-métrage de Guy Ritchie pour un épisode génial : Un scandale à Buckingham. Mais c’est surtout Moriarty qui est sublimé. Celui de Guy Ritchie était efficace dans le premier épisode où il se tapissait dans l’ordre donnant au personnage une envergure saisissante et une aura démoniaque. Toutefois, dès sa révélation dans le deuxième épisode, le personnage perdait toute sa saveur… On se demandait si c’était vraiment un génie du crime car il ne mettait pas vraiment à mal Sherlock Holmes. Alors que celui de la série Sherlock est réellement l’égal de Sherlock Holmes. Un psychopathe de la pire espèce, un véritable génie du crime sublimé par l’épisode final de la saison 2 (La Chute du Reichenbach) où il déploie un plan machiavélique à faire pâlir Fantomas.
« [Moriarty est] un psychopathe de la pire espèce, un véritable génie du crime sublimé par l’épisode final de la saison 2 (La Chute du Reichenbach) où il déploie un plan machiavélique à faire pâlir Fantomas. »
Vivement les saisons 3 et 4 déjà officialisées malgré les plannings très chargés des interprètes principaux. Benedict Cumberbatch est le méchant du prochain Star Trek et la voix de Smaug dans Le Hobbit. Un Hobbit dont Martin Freeman est le rôle principal, Bilbon.
Conclusion
Oubliez la version américaine et privilégiez celle-ci où Sherlock troque ses pipes pour des patchs à la nicotine et renaît de ses cendres pour résoudre des énigmes, s’engueuler avec Watson et affronter son pire ennemi, un grand Moriarty. Le tout au XXIe siècle. | |||
+ | – le casting – le meilleur Sherlock Holmes – une remise à jour parfaite – Moriarty vraiment terrifiant – un format long toutefois efficace |
– | – une réalisation parfois pas au niveau – un générique pourri |
8/10 |