Critique : Avatar : De feu et de cendres

Le feu sans l’étincelle

Fiche

Titre Avatar : De feu et de cendres Titre VOAvatar: Fire and Ash
Réalisateur James Cameron Scénaristes James Cameron & Rick Jaffa & Amanda Silver
Acteurs Sam Worthington, Zoe Saldaña, Sigourney Weaver, Stephen Lang, Oona Chaplin, Kate Winslet, Cliff Curtis, Edie Falco, Jemaine Clement, Giovanni Ribisi, David Thewlis
Date de sortie17 / 12 / 2025 Durée3h 15
GenreAction, Aventure, Fantastique, Science-fiction, Thriller Budget400 000 000 $

Le troisième volet de la saga « Avatar ».

Critique

Ceux qui auront vu Avatar : De feu et de cendres au cinéma pourront partager l’anecdote du teaser d’Avengers : Doomsday qu’ils ont eu avant la séance. Perso, j’ai eu celui de Thor. Sinon, j’ai eu exactement la même configuration technique que pour La voie de l’eau : une séance en 3D HFR. Une technologie toujours aussi rare, et que James Cameron exploite tellement bien qu’il serait criminel de s’en passer.

Deux petits détails à noter. D’abord, le HFR de cette suite n’est pas intégralement en 48 images par seconde. James Cameron a opté pour un mélange : du 48 fps pour l’action et les séquences sous-marines, et du 24 fps classique pour le reste. Le résultat est très réussi et parfaitement maîtrisé. Second détail, plus anecdotique : au lieu des traditionnelles lunettes 3D, j’ai eu droit à des clips 3D à fixer directement sur mes lunettes de vue. Alléluia. Plus besoin de superposer deux paires de lunettes. Ça apporte beaucoup en confort.

Une narration toujours aussi fluide, mais avec la répétition en embuscade

Passons maintenant au film. Encore une fois, ce fut une petite déception. Comme pour La voie de l’eau, on reste face à un bon film. Le talent de conteur de James Cameron est toujours bien présent, notamment dans sa façon d’éviter une structure trop rigide en trois actes, ce qui rend le récit délicieusement imprévisible. Ça dure 3h17, et pourtant, ça ne tire jamais vraiment en longueur.

Mais il y a toujours cette sensation persistante de déjà-vu. Malgré l’introduction du peuple des Cendres (le peuple des Marchands n’a aucun intérêt pour moi) et d’une méchante charismatique, Varang — incarnée par Oona Chaplin, petite-fille de la légende hollywoodienne Charlie Chaplin — l’intrigue, qui débute trois semaines après les événements du deuxième film, respire trop souvent le recyclage. Les Na’vi subissent encore la faim dévorante de ces salauds d’humains avant que tout ne dégénère en une grosse bataille bien énervée (mention spéciale à la Fatality qui fait énormément de bien).

Spider, le cœur du film

Les thématiques restent sensiblement les mêmes. Par contre, le Colonel Miles Quaritch (Stephen Lang) n’apporte rien d’intéressant, encore plus par rapport à l’opus précédent où il me semblait pourtant déjà dispensable. Varang aurait largement suffi comme antagoniste principale, et cela aurait permis de gagner du temps. Car sur les 3h17 du film, la sensation de déjà-vu est beaucoup trop présente.

Et c’est d’autant plus dommage qu’il y avait de très bonnes idées, notamment autour du deuil lié à la mort surprise du film précédent. On suit à nouveau la famille Sully, dont chaque membre évolue légèrement, tout en bénéficiant d’une excellente intrigue autour de Spider, qui donne naissance à une scène émotionnellement bouleversante. James Cameron reste un maître lorsqu’il s’agit de provoquer l’émotion. Et pour l’anecdote : non, Sigourney Weaver n’a pas embrassé Jack « Spider » Champion.

Une claque visuelle incontestable

Concernant le monde de Pandora, malgré l’ajout de deux nouveaux peuples, le dépaysement ne fonctionne toujours pas totalement. L’émerveillement qui marquait le premier opus demeure toujours absent. Certes, de nouveaux éléments enrichissent l’écosystème, mais aucun ne marque réellement les esprits, à l’exception de la fabuleuse séquence avec Eywa et de celle du conseil des Tulkuns. Visuellement, en revanche, c’est tout simplement somptueux. L’image franchit encore un cap par rapport au film précédent : la cohabitation visuelle entre Na’vi et humains est désormais quasiment imperceptible.

Côté action, la dernière heure du film balance une énorme bataille comme je les aime, avec des séquences spectaculaires à la pelle. Je regrette toutefois l’abandon d’une vraie dimension tactique au profit d’extraits épars du champ de bataille, ils sont cools mais moins stratégiques.

En bref, De feu et de cendres fonctionne clairement comme un diptyque avec La voie de l’eau. Mais, sincèrement, rien ne me fera changer d’avis : l’ensemble aurait très bien pu — et sans doute dû — former un seul et même film. Pour finir, je me demande si je ne souhaiterais pas que De feu et de cendres échoue à son pari au box-office, afin que James Cameron s’attaque à un nouvel univers, plutôt que de tourner en rond sur Pandora. D’un autre côté, il avait indiqué avoir pris une direction totalement surprenante pour Avatar 4, ce qui m’intrigue.

Par qui a une pensée pour Jon Landau.

Conclusion

Avatar : De feu et de cendres se regarde sans ennui, s’admire sans peine, mais se digère trop vite. James Cameron prouve encore qu’il maîtrise son art comme personne, tout en donnant l’étrange impression de ne plus avoir grand-chose à raconter sur Pandora.

+

  • Une mise en scène toujours aussi maîtrisée par James Cameron
  • Une image absolument somptueuse, encore un cran au-dessus de La voie de l’eau
  • L’utilisation intelligente du HFR, parfaitement dosée
  • Des séquences d’action spectaculaires, surtout dans la dernière heure
  • Une vraie puissance émotionnelle sur certains arcs, notamment autour de Spider
  • Varang, une antagoniste charismatique et marquante

  • Une forte sensation de déjà-vu tout au long du film
  • Une structure trop proche des précédents opus
  • Le personnage de Quaritch toujours aussi dispensable
  • Pandora ne surprend plus
  • Un diptyque qui aurait pu être condensé en un seul film
7/10
S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires