Le remake modèle
Fiche
Titre | Lilo & Stitch | Titre VO | – |
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Réalisateur | Dean Fleischer Camp | Scénaristes | Chris Kekaniokalani Bright et Mike Van Waes |
Acteurs | Chris Sanders, Maia Kealoha, Sydney Agudong, Zach Galifianakis, Billy Magnussen, Kaipo Dudoit, Tia Carrere, Courtney B. Vance, Hannah Waddingham, Amy Hill, Jason Scott Lee | ||
Date de sortie | 21 / 05 / 2025 | Durée | 1h 48 |
Genre | Action, Aventure, Comédie, Drame, Famille, Fantastique, Science-fiction | Budget | 100 000 000 $ |
L’histoire touchante et drôle d’une petite fille hawaïenne solitaire et d’un extra-terrestre fugitif qui l’aide à renouer le lien avec sa famille.
Critique
J’avais découvert Lilo & Stitch bien après sa sortie au cinéma en 2002 ; il faut dire que j’étais alors dans un mood « les Disney, c’est pour les mioches ». Bref, quand je l’ai enfin vu, je suis totalement tombé sous le charme de cette histoire, simple mais également originale et émouvante, et surtout de l’expérience 626.
Quant à la question de l’intérêt d’un remake, il n’est plus la peine de se la poser. Hormis certains ratés comme Blanche Neige (2025) ou Pinocchio (2022), ces remakes rapportent de l’argent (à titre d’exemple, Le Roi Lion et sa suite, Mufasa, ont engrangé à eux deux 2,4 milliards), donc il y a un public. Surtout, ils apportent quelque chose. Au pire, le dessin animé d’origine est toujours là, et ces remakes ne changeront rien à cet état de fait.
Dans le paragraphe précédent, je parlais du remake live-action de Pinocchio par Robert Zemeckis. Ce dernier est sorti directement sur Disney+, et vu les retours (je ne l’ai pas vu), il a bien fait. Lilo & Stitch aurait dû avoir le même destin, sauf que les retours très positifs lors des projections tests ont convaincu la firme aux grandes oreilles d’opter pour une sortie au cinéma.
La magie prend à l’écran
Cela explique sans doute le budget assez bas (100 millions de dollars) par rapport aux derniers remakes (Mufasa a coûté 200 millions, Blanche Neige 255 et La Petite Sirène 250). Et, étonnamment, il s’agit également du film aux effets numériques les plus propres de tous (je ne sais pas pour le film sur le papa de Simba, ne l’ayant pas vu).
Ils ont surtout fait un excellent travail pour Stitch. Son design revu à la sauce « réaliste » est absolument parfait. Son intégration parmi les acteurs est tellement bien faite que j’en ai oublié qu’il s’agissait d’une créature numérique. J’ai beau guetter les moments où généralement cela se voit, comme les yeux des acteurs mal placés, mais rien à faire, c’est impeccable de bout en bout. J’ai lu qu’ils ont utilisé qu’une marionnette sur le tournage. Évidemment, Stitch reste fidèle à lui-même et multiplie les blagues amusantes (j’adore le passage où il essaie de se faire adopter).
On notera le retour de Chris Sanders, réalisateur de l’original et voix de Stitch. Pour l’anecdote, ce dernier a enregistré ses répliques pendant la réalisation de son film Le Robot Sauvage (2024).
Un remake enrichissant l’histoire
Au niveau de l’histoire, on n’est pas sur un remake pur et dur, car certains détails ont changé. Par exemple, l’absence de l’antagoniste Gantu (dont le rôle a été assimilé en partie à celui de Jumba, incarné par Zach Galifianakis). J’avais un peu les boules car j’adorais ce personnage, mais selon le réalisateur Dean Fleischer Camp, cela ne collait pas avec les contraintes budgétaires : « Gantu était l’un de ces éléments qui ne se sont pas bien traduits en action réelle. Nous avons exploré le personnage, mais au final, nous avons dû faire un choix. Je maintiens cette décision car je crois qu’en essayant de donner du sens à ces personnages et de raconter une histoire avec plus de profondeur émotionnelle, surtout concernant la relation entre les sœurs, nous devions libérer de l’espace pour permettre ce développement. »
Cette relation est marquante, car dans ce remake, je trouve que le rôle de la grande sœur Nani a pris plus d’importance. Elle a un but, mais est prête à se sacrifier pour sa sœur. Elle subit également une pression de la part de l’assistance sociale (jouée par Tia Carrere, qui faisait la voix de Nani dans l’original). Tous ces éléments se combinent d’ailleurs pour offrir un final émouvant.
Lilo et Nani servies par deux actrices impeccables
Cela fonctionne grâce à la belle prestation de Sydney Elizabeth Agudong, bien épaulée par Maia Kealoha, absolument géniale dans le rôle de Lilo. Dès son apparition, cette petite m’a totalement charmée. Très mignonne avec un esprit sale gosse fort sympathique, mais arrivant aussi à interpréter les passages dramatiques. Bref, cette relation permet d’apporter une couche d’émotion supplémentaire à la relation entre Lilo et Stitch.
Quoi qu’il en soit, ce film est clairement le modèle à suivre côté Disney. Un respect poussé de l’œuvre originale tout en enrichissant certains éléments sans aller trop loin. Résultat, il cartonne au box-office avec déjà 341,7 millions de dollars après son premier week-end. Pour l’anecdote, en 2024, la franchise Lilo &Stitch a rapporté 2,6 milliards de dollars à Disney en produits dérivés. Cette année, cela risque d’exploser.
Par Christophe Menat espérant que les prochains remakes vont poursuivre cette voie.
Conclusion
Probablement un des meilleurs remakes Disney. Avec un Stitch impeccable (autant visuellement qu’au niveau du personnage), le film de Dean Fleischer Camp ajoute une couche supplémentaire en approfondissant le personnage de Nani. De quoi faire (un peu) oublier l’absence de Gantu. Quoi qu’il en soit, on retrouve bien le cœur du dessin animé original. |
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8/10 |