L’âge d’or des motards
Fiche
Titre | The Bikeriders | Titre VO | – |
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Réalisateur | Jeff Nichols | Scénariste | Jeff Nichols |
Acteurs | Jodie Comer, Austin Butler, Tom Hardy, Michael Shannon, Mike Faist, Boyd Holbrook, Norman Reedus | ||
Date de sortie | 19 / 06 / 2024 | Durée | 1h 56 |
Genre | Drame, Policier | Budget | 40 000 000 $ |
La montée en puissance d’un club de motards du Midwest à travers la vie de ses membres.
Critique
À l’origine, The Bikeriders était un livre de photos publié par Danny Lyon en 1967. Danny Lyon est d’ailleurs interprété par Mike Faist dans le long-métrage de Jeff Nichols. À noter que le Vandals Motorcycle Club du film n’est pas le vrai nom du groupe, qui est Outlaws Motorcycle Club (à ne pas confondre avec Sons of Anarchy Motorcycle Club Redwood Original, alias SAMCRO).
Bref, voulant faire un film de motards se déroulant dans les années 1960 depuis 2013, le réalisateur Jeff Nichols a même quitté la réalisation de Sans un bruit : Jour 1 pour faire The Bikeriders. C’est dire la motivation.
Par ailleurs, si le film n’est sorti qu’en 2024 malgré un tournage ayant été bouclé en 2022, c’est qu’il a connu quelques remous. À l’origine, il devait être distribué par 20th Century Studios pour une sortie américaine fixée au 1er décembre 2023. Mais la grève de la SAG-AFTRA de 2023 interdisant aux acteurs de faire la promotion des films a forcé le studio à le retirer de son calendrier. Finalement, ne sachant pas trop quoi en faire, les droits ont été vendus à Focus Features, filiale d’Universal Pictures.
The Bikeriders sort dans nos salles en capitalisant sur trois excellents acteurs : Jodie Comer, Austin Butler et Tom Hardy. Mais le reste de la distribution comporte quelques belles têtes d’affiche, comme le fidèle Michael Shannon (sixième collaboration avec Nichols) et son excellent monologue.
Quand la mort attend au tournant
J’ai adoré The Bikeriders, notamment pour l’intelligence du récit qui focalise l’intrigue sur un personnage extérieur à cette histoire, à savoir Kathy, jouée par Jodie Comer. Cette dernière raconte les événements à Danny Lyon, ce qui permet d’avoir un point de vue ayant du recul, bien qu’impliquée, sur la situation. Genre, la femme un peu gonflée par les gamineries de son compagnon.
À ce niveau, l’exposition est hilarante. Elle présente de manière cocasse la bande de potes ayant formé les Vandals. Sans oublier, ce génial coup de foudre. C’est d’autant plus marquant qu’au fur et à mesure que le récit progresse, le ton devient de plus en plus lugubre jusqu’à un mémorable point de non-retour, marquant une rupture dans le récit. Dès lors, j’ai assisté, fasciné, à l’évolution d’un gang de motards du début jusqu’à la fin de son âge d’or. Mention spéciale pour la référence à Easy Rider (1969).
Alors, quand en plus on bénéficie d’une superbe photographie (Adam Stone, fidèle à son poste pour Nichols) et d’un groupe d’acteurs exceptionnel, il est difficile de ne pas être conquis. Mention spéciale au magnétique Austin Butler et au toujours envoûtant Tom Hardy. J’imaginais que Jodie Comer allait être noyée face à ces deux monstres, mais l’actrice arrive à briller en offrant une autre facette (et c’est à ce moment-là que je me rends compte qu’elle m’avait déjà médusé dans Free Guy).
Pour finir, une anecdote : Tom Hardy emporte toujours un accessoire après avoir terminé un film. Cette fois-ci, il a carrément pris la moto. L’appel de la route ! En espérant le revoir dans les Terres Désolées.
Par Christophe Menat sorti du film un peu nostalgique alors qu’il n’a pas connu l’époque, et ça, c’est fort.
Conclusion
Basé sur une histoire vraie, The Bikeriders par Jeff Nichols raconte l’âge d’or d’un groupe de motards avec une distribution exceptionnelle. J’ai adoré la manière dont le récit est construit, en commençant de manière presque guillerette avant de devenir de plus en plus lugubre jusqu’à un point de non-retour marquant. |
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8/10 |