Michael, je peux copier sur toi ?
Fiche
Titre | Massacre à la tronçonneuse | Titre VO | Texas Chainsaw Massacre |
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Réalisateur | David Blue Garcia | Scénariste | Chris Thomas Devlin |
Acteurs | Sarah Yarkin, Elsie Fisher, Mark Burnham, Jacob Latimore, Moe Dunford, Olwen Fouéré | ||
Date de sortie | 18 / 02 / 2022 (Netflix) | Durée | 1h 23 |
Genre | Horreur, Policier, Thriller | Budget | 20 000 000 € |
Dans cette suite, des influenceurs qui essaient de ranimer une ville fantôme du Texas croisent le chemin de Leatherface, l’abominable tueur au masque en peau humaine… |
Critique
Le neuvième, déjà
Un nouveau Massacre à la tronçonneuse. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas vraiment une nouveauté. En effet, il s’agit tout simplement du neuvième (oui, oui) épisode de la franchise. Pour résumer, depuis l’original sorti en 1974, on a eu, je retiens mon souffle… et c’est parti : Massacre à la tronçonneuse 2 (1986), Leatherface : Massacre à la tronçonneuse 3 (1990), Massacre à la tronçonneuse : La Nouvelle Génération (1994), le remake Massacre à la tronçonneuse (2003) avec Jessica Biel, Massacre à la tronçonneuse : Le Commencement (2006), Texas Chainsaw 3D (2013) et enfin Leatherface (2017). Pfiou…
Plus amusant, jusqu’ici, il y avait trois lignes chronologiques :
- Massacre à la tronçonneuse (1974), Massacre à la tronçonneuse 2, Leatherface : Massacre à la tronçonneuse 3 et Massacre à la tronçonneuse : La Nouvelle Génération
- Leatherface, Massacre à la tronçonneuse et Texas Chainsaw 3D
- Massacre à la tronçonneuse : Le Commencement et Massacre à la tronçonneuse (2003)
Tiens, c’est une bonne idée, ce qu’ils ont fait avec Michael Myers
Bref, le bordel. Du coup, ce nouvel épisode nous refait le coup du tueur d’Halloween en 2018 en proposant d’effacer les autres suites (et remake – celui de Rob Zombiedans la saga de Michael Myers) pour partir sur une séquelle faisant directement suite à l’original. Histoire de copier jusqu’au bout, on a même cette idée de réutiliser le titre original.
Le bordel ne s’arrête pas là. Le tournage commence le 17 août 2020 en Bulgarie (mondialisation, quand tu nous tiens) avec les réalisateurs Ryan et Andy Tohill. Au bout d’une semaine, la prod’ n’est pas satisfaite des rushes, les réalisateurs sont virés et David Blue Garcia est embauché. Ce dernier reprend tout à zéro. Le tournage se passe avec une sortie cinéma au bout du tunnel. Malheureusement, les projections test sont si catastrophiques que le film est rapidement refourgué à Netflix contre un paquet de pognon.
Personnellement, ça m’arrange. Je n’aurais jamais débloqué un créneau pour une séance au cinéma. Quel intérêt donc de le voir ? D’autant plus que le dernier que j’ai vu, c’était le catastrophique Texas Chainsaw 3D. Parce que, malgré tout, la marque à la tronçonneuse fait vibrer chez moi des cordes nostalgiques. Impossible d’oublier la vision de Leatherface. Puis bon, on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise.
Pas si mauvais que ça, en fait
Pour le coup, je l’ai eu. En fait, je m’attendais tellement à une grosse merde que j’ai été agréablement surpris par ses points positifs. À commencer par sa connexion avec l’épisode d’origine. Certes, c’est tellement plagié sur le Halloween (2018) de David Gordon Green que ça devient un peu gênant. Mais les passages horrifiques envoient de la sauce tomate, là où justement Michael Myers est un peu trop propret à mon goût. Rien que le passage où Leatherface abat plusieurs fois son marteau sur la tête de sa victime au point qu’elle devienne aussi plate qu’une crêpe. Y a pas à péter, ça s’imprime dans le cerveau en double exemplaire.
J’ai également bien aimé les décors, même si sur le coup, il y avait un petit truc qui me gênait. Du coup, quand j’ai appris que le tournage a eu lieu en Bulgarie, j’ai compris pourquoi. C’est assez difficile à expliquer, mais il y a quelque chose qui ne colle pas. Toutefois, même si les décors essaient de jouer sur le côté malsain, malheureusement, ça ne fonctionne pas vraiment. Je n’ai jamais eu ce malaise. C’est soit trop propre, soit trop artificiel. Ça sonne plus comme un décor de cinéma qu’autre chose.
Certains clichés pénibles évités
Dernier point important pour un film d’horreur, les victimes. Franchement, j’ai tellement vu de têtes à claques dans le genre que j’ai été plutôt surpris. Piochant du côté des vingtenaires/trentenaires actuels avec le côté moralisateur à la con qui va bien tout en restant mesuré pour ne pas les rendre détestables, j’ai trouvé que ça fonctionnait plutôt bien. Surtout qu’on évite les clichés inhérents au genre comme le détestable flic raciste. Le personnage le plus antipathique est justement celui qui est normalement rendu le plus plaisant possible pour faire plaisir à ceux qui ne jurent que par le “woke”.
Après, on ne va pas non plus se mentir. L’ensemble ne vole jamais haut, la faute à un scénario sans inspiration. Franchement, recopier autant le semi-reboot de David Gordon Green est indécent. M’enfin, quand tu copies, tu essaies de changer quelques trucs quand même pour pas que ça se voit. La base.
Par Christophe Menat amusé par la scène post-générique pour sa similarité avec la fin de John Rambo.
Conclusion
C’est simple, ce nouveau Massacre à la tronçonneuse a tout pompé sur le Halloween (2018) de David Gordon Green. Tout. Au point que c’est un peu gênant. Il n’empêche que ça fait le job grâce à des bons effets gores, à des personnages moins détestables qu’à l’accoutumée grâce à l’esquive de certains clichés bien pénibles et à une durée short. Bref, pas glorieux, mais ça se mate. |
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6/10 |