Je ne vais pas revenir sur le phénomène Mon Oncle Charlie (Two and a Half Men en VO) et ses douze saisons ou sur le remplacement de Charlie Sheen par Ashton Kutcher. Cet article a pour vocation de partager avec vous mon avis sur la fin très décevante de la série.
Pourtant, tout était bien parti avec un double épisode final bouclant à merveille le show en faisant revenir les personnages les plus emblématiques de la série (sauf Herb… 🙁 ). L’occasion parfaite pour dire au revoir à tout le monde tout en étant pris de nostalgie en se remémorant les douze années passées aux côtés des Harper. En plus de ça, les personnages n’hésitent pas à se moquer de nous frontalement en nous demandant comment un tel show a pu marcher aussi longtemps avec des blagues si bas de gamme (ce qui, bien sûr, est faux, tant la série multipliait les jeux de mots cultes).
Comme si ça ne suffisait pas, on avait aussi droit à deux guest stars dont une inattendue à ce niveau : Christian Slater et Arnold Schwarzenegger, pour ce qui est sans doute le meilleur passage du series finale, car il met en abîme le ridicule de la série et des situations qui sont intervenues. Pourtant, ça nous paraissait naturel sur le coup.
Puis vint, la déception ! Même si un point de non-retour semblait s’être établi entre Charlie Sheen et Chuck Lorre, des rumeurs avaient fait part du possible retour de l’acteur pour clore la série, sa série avec Jon Cryer. Et l’idée de base était magnifique. Dès le début, on nous apprend que Charlie n’était pas mort, mais gardé en captivité pendant quatre ans par Rose. Quatre ans à ruminer sa vengeance envers ceux qui ont tourné la page (Alan, sa mère) ou qui l’ont remplacé (Walden). On avait même droit à des petites piques contre Charlie avec Arnold Schwarzenegger parlant de gestion de la colère (référence à la série Anger Management qui a permis à Charlie Sheen de retrouver du taf) et un joyeux délire avec un dessin animé. Bref, le suspense montait crescendo au fur et à mesure qu’on s’approchait de la fin.
Puis vint, la catastrophe ! Gros plan sur des mollets, la caméra monte laissant entrevoir Charlie de dos, on le reconnaît facilement grâce à ses vêtements cultes. Ce dernier s’approche de la porte de sa maison. Puis stupeur… Mais ce n’est pas Charlie, ça. La façon de bouger n’est pas la même. La morphologie, non plus. Et boum ! Avant qu’on puisse voir Charlie de face, un piano s’écrase sur lui. Déjà, un tel final est très décevant, car on attendait tous, la confrontation de Charlie avec son frère et surtout Walden. Du coup, s’arrêter comme ça, c’est un peu comme une situation avec une femme qui se retire vers la salle de bains en pleine pipe, nous laissant par-là en plan, notre pénis et nous. La frustration est énorme. En plus, il n’y a aucun moyen de finir tout seul.
Le pire, c’est que ce n’est pas fini. La caméra recule et on découvre Chuck Lorre, le créateur et showrunner de la série, sur une chaise à son nom comme c’est la coutume à Hollywood. Ce dernier se retourne vers l’écran/nous et proclame : « Winning ! ».
Là, désolé d’être vulgaire, mais une seule chose est sortie de ma bouche : « Mais quel connard ! ». Quel manque de respect pour les fans. Tout ça pour une guéguerre d’egos à la con. Le mec proclame qu’il a gagné (référence au terme que Charlie employait durant la guerre de Twitter), mais il n’a fait que mettre en exergue sa défaite à la face de tous. Le gars a été incapable de passer outre d’une dispute ayant eu lieu, il y a quatre ans, pour boucler la série qui l’a rendu mondialement célèbre.
Voilà comment cet homme a ruiné douze saisons d’une efficacité redoutable (même si la première moitié de la première saison d’Ashton Kutcher est franchement mauvaise). Voilà comment cet homme a fait un énorme doigt d’honneur à Charlie Sheen… et aux fans de Mon Oncle Charlie. Monsieur Chuck Lorre, je ne vous remercie pas.
Un petit message à la fin du show nous en apprend un peu plus sur la fin originelle.
Je sais que beaucoup d’entre vous peuvent être déçus de ne pas avoir Charlie Sheen dans le final de ce soir. Pour la petite histoire, on lui a offert un rôle. Notre idée était de l’avoir en train de marcher jusqu’à la porte d’entrée, sonner à la porte, puis se retourner, regarder directement la caméra et se lancer dans une diatribe maniaque sur les dangers de l’abus de drogues. Il se serait alors expliqué que ces dangers ne s’appliquent qu’aux personnes moyennes. Qu’il était bien au-dessus de la moyenne. Il était un ninja guerrier de Mars. Il était invincible.
Et on aurait balancé le piano sur lui.
Nous avons pensé que c’était drôle.
Pas lui.
Au lieu de cela, il voulait que nous écrivions une scène réconfortante qui fixerait son retour à la télévision en prime time dans une nouvelle sitcom intitulée The Harpers avec lui et Jon Cryer.
Nous pensions que c’était drôle aussi.
Au final, on peut comprendre les deux parties. Néanmoins, pour remettre les choses dans leur contexte, Mon Oncle Charlie n’a plus aussi bien marché depuis le départ de Charlie, même s’il a réussi à se maintenir. De plus, on peut comprendre que Charlie n’ait pas eu envie de revenir. Le double épisode entier ne fait que se moquer de lui. Tout y passe. C’était drôle. Ça aurait pu être encore drôle si Charlie avait débarqué à la fin pour se réconcilier. Seulement, avec un tel final, ça ressemble juste à attaque gratuite et méchante. Ça devient malsain. Ça m’a laissé avec un dégoût.
Et puis bon, monsieur Lorre. Désolé, mais le souhait de Charlie était aussi celui des fans. Votre fin, vous pouvez vous la garder. Elle n’est ni drôle, ni bonne. Vous vous êtes foiré dans les grandes lignes.