Critique : Wild

La blonde part en randonnée

Fiche

D’après les mémoires de Cheryl Strayed, Wild: From Lost to Found on the Pacific Crest Trail
Titre Wild
Réalisateur Jean-Marc Vallée
Scénariste Nick Hornby
Acteurs Reese Witherspoon, Laura Dern
Titre original Date de sortie 14 / 01 / 2015
Pays États-Unis Budget
Genre Biopic, Drame Durée 1h 56

Après plusieurs années d’errance, d’addiction et l’échec de son couple, Cheryl Strayed prend une décision radicale : elle tourne le dos à son passé et, sans aucune expérience, se lance dans un périple en solitaire de 1700 kilomètres, à pied, avec pour seule compagnie le souvenir de sa mère disparue… Cheryl va affronter ses plus grandes peurs, approcher ses limites, frôler la folie et découvrir sa force.Une femme qui essaye de se reconstruire décide de faire une longue randonnée sur la côte ouest des Etats-Unis.

Photo de Wild
Randonnée d’une blonde, leçon numéro 1 : la blonde ne connaît pas le bon sens, elle fait le parcours à l’envers.

Critique

Au début, je soupçonnais Wild d’être un film commandé par des organisateurs de randonnée qui étaient bien emmerdés par le chef d’œuvre Into the Wild (Sean Penn, 2007) et sa fin nihiliste. Si les plages ont été désertées suite au film de Spielberg, Les Dents de la Mer, Into the Wild a rendu les pistes de randonnée aussi vides qu’une bouteille de Whisky après le passage d’un alcoolique. Et je ne parle même pas de 127 heures (Danny Boyle, 2010) où randonnée = bras en moins, donc pas de chocolat.

Finalement, je ne saurais jamais vraiment si c’est le cas, mais je ne serai pas étonné de voir des traces de financement de leurs parts pour la production du film. En tout cas, Wild est une adaptation du best-seller de Cheryl Strayed, donc encore une histoire vraie pour le mois de janvier 2015 avec Invincible, Foxcatcher et Imitation Game. Décidément, Hollywood, c’est soit des films de super-héros, soit des adaptations d’histoires vraies. Du moment que ça donne des bons films… Oui, car Wild en est un.

Une randonnée en solitaire sous le signe des démons du passé… et l’humour

Difficile d’imaginer autre résultat de la part du réalisateur Jean-Marc Vallée, plébiscité l’année dernière avec son génial Dallas Buyers Club. C’est marrant, quand j’ai vu que le film parlait de randonnée, je n’étais pas du tout motivé. Je me faisais déjà le plan dans ma tête : « On va s’emmerder à fond et puis la fin va tout sauver. ». Je faisais moyen confiance à Reese Witherspoon pour réussir à tenir le film sur ses épaules pendant presque deux heures en incarnant Cheryl Strayed. Finalement, ce n’était pas la peine de s’inquiéter vu l’intelligence du montage qui combine minutieusement randonnée et flash-back. Sans oublier que le film joue à fond la carte de l’humour avec une tonne de petites idées à droite et à gauche, toutefois rien ne rivalisera avec la première fois que la blonde tente de porter son sac. À noter aussi une intelligente utilisation de la voix off. Peu envahissante, elle permet d’illustrer l’état d’esprit de Cheryl en l’accompagnant de quelques notes d’humour. Cela rend le visionnage plus agréable, moins « je regarde quelqu’un marcher dans le silence pendant de loooooooongues minutes ».

Reese Witherspoon est vraiment excellente sur ce film. Elle se montre très convaincante sur les différentes facettes de son personnage et contribue beaucoup à la rendre humaine et attachante, malgré son passé douteux. Deuxième personnage mémorable, celui de Laura Dern. L’actrice immortalisée au cinéma grâce à Jurassic Park, même si auparavant, il y avait eu Sailor et Lula. Dans un rôle de maman qui fait plus ou moins penser à celle qu’elle tenait dans l’émouvant Nos étoiles contraires, Laura Dern fait dans l’efficace et rend crédible les démons de Cheryl Strayed.

Malgré tout, Wild ne s’épargne pas de quelques longueurs. Je trouve que le film est un peu trop long. Aussi, force est de constater que l’ensemble est parfois un peu moraliste, mais bon, ça reste relativement soft. Pas de quoi plomber un bon film. Ce que Wild est.

Par Christophe Menat, le .

Photo de Wild
Randonnée d’une blonde, leçon numéro 2 : pour démonter sa tente, la blonde s’assoit et attend qu’on le fasse pour elle. Elle peut aussi de faire démonter comme ça.

Conclusion

Pas au niveau du chef d’œuvre Dallas Buyers Club, Wild témoigne toutefois du talent de Jean-Marc Vallée qui réussit à insuffler des émotions et de l’humour à un récit solitaire. Sans oublier qu’il fait à nouveau briller ses acteurs.

+

  • Récit mélangeant humour et émotion
  • Narration bien brodée
  • Reese Witherspoon et Laura Dern
  • Le gamin du climax

  • Un peu long
8/10
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