Critique : The Lost Bus – Au cœur des flammes

Oh là, Apple TV (le + appartient désormais à l’histoire) nous sort un combo qui fait mal, très mal : un poing dans les côtés Paul Greengrass, suivi d’un low-kick Matthew McConaughey, puis un coude fatal sur le menton Histoire vraie. Et comme si ça ne suffisait pas, on nous termine au sol avec des images spectaculaires reproduisant l’incendie le plus meurtrier des États-Unis depuis 1918 : le Camp Fire de 2018.

Un récit haletant sur le courage face à la catastrophe

Après, bon, on parle d’un film diffusé directement sur Apple TV. Même si Apple TV n’est pas Netflix ou Disney+, je reste toujours méfiant de base. Pour le coup, j’ai beaucoup apprécié The Lost Bus. Comme on savait Paul Greengrass à l’aise dans le genre, vu qu’il a déjà signé Bloody Sunday (2002), Vol 93 (2006) ou encore Capitaine Phillips (2013), sans surprise, il dresse ici un portrait réussi du héros Kevin McKay, accompagné de l’institutrice Mary Ludwig (il y avait une deuxième institutrice, Abbie Davis, mais elle n’a pas souhaité apparaître). Le duo Matthew McConaughey / America Ferrera demeure efficace et attachant, surtout dans le dernier tiers du film, où la tension est à son comble. Difficile de ne pas avoir le cœur serré en voyant tous les enfants dans le bus.

Pour l’anecdote, on peut voir trois générations de McConaughey dans The Lost Bus. Dans la famille McConaughey, je demande la grand-mère (Kay), le père (Matthew) et le fils (Levi). Ça se voit que je joue aux sept familles un peu trop souvent ces derniers temps ?

L’impressionnant incendie du Camp Fire

Quant à l’incendie, difficile de ne pas être soufflé par les images spectaculaires, surtout que les effets numériques se voient à peine. Le passage où l’incendie se déclenche fait peur au début, mais par la suite, c’est impeccable. Il faut dire que Paul Greengrass est un petit malin avec sa shaky cam, qui a le don de rendre l’action parfois difficilement lisible — on a des plans spectaculaires, mais il est parfois compliqué de suivre exactement ce qui se passe, d’autant que l’épaisse fumée n’aide pas. Néanmoins, la chronologie des événements reste claire via la partie autour du personnage de Yul Vazquez.

Au final, j’ai juste trouvé le film un peu trop long. Je vise surtout la mise en place, qui prend son temps pour installer le personnage de Matthew McConaughey. Certes, ça a son efficacité pour valoriser son action héroïque (le mec aurait pu se la jouer égoïste) et ajouter une couche émouvante sur son état d’esprit entre le père, le fils, le chien… et son ex-femme, mais bon.