Critique : The Killer (2024)

Âgé de 78 ans, John Woo continue de sortir des films (sans doute, inspiré par le monstrueux Clint Eastwood). Néanmoins, force est de reconnaître qu’il n’a plus la flamme d’antan. Quelle est loin l’époque où il m’avait bluffé avec son excellent Volte/face (1997) dont j’avais usé le DVD ! Pour l’anecdote, le film du jour est un remake d’un film déjà réalisé par John Woo : The Killer (1989) avec Chow Yun-Fat (remplacé par Nathalie Emmanuel) et Danny Lee (remplacé par Omar Sy).

Je n’ai jamais vu celui-ci, et je pense que c’est clairement un manque à mon tableau de chasse cinéphilique. Tout comme À toute épreuve (1992) du même réalisateur. Mais c’est une autre histoire.

Ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est le remake.

Un téléfilm au cinéma

Pour le détail, la cuvée 2024 de The Killer n’est pas prévue pour sortir au cinéma. Il s’agit d’une exclusivité Peacock, le service de streaming d’Universal. Donc un DTV. Seulement, j’imagine que la carte postale de Paris, la présence d’Omar Sy et l’absence de Peacok en France ont motivé cette sortie dans les salles du pays de Fred Testot. Je me suis senti obligé de le préciser, car au visionnage, ça fleure bon le DTV.

Pas spécialement à cause du manque de moyens, mais à cause du manque d’âme. J’ai eu l’impression d’être devant un long-métrage emballé sans se prendre la tête en mode check-list. Si, à la base, on est venu pour les scènes d’action, il faut tout de même un minimum de tension dramatique pour être accroché. Là, c’est désastreux, on cumule tous les clichés possibles et les acteurs semblent légèrement mal à l’aise d’être là.

Surtout Nathalie Emmanuel qui n’arrive jamais à se montrer convaincante. Elle essaie de camper une tueuse à gages badass (la Reine des Morts, ça, c’est du surnom !), sauf qu’elle ne semble pas savoir comment s’y prendre. Ses yeux respirent tellement la fragilité que je n’ai jamais réussi à croire en ce qu’elle proposait. Ne parlons même pas de son alchimie gênante avec le chanteur aveugle (non, ce n’est pas Gilbert Montagné). Au final, seule sa scène de danse meurtrière a retenu mon attention.

Quant aux scènes d’action, elles semblent sortir d’une autre époque. Mention spéciale aux ralentis. J’ai bien apprécié le fait qu’on voie les impacts de balle et le sang gicler, mais la mise en scène est tellement basique qu’il est difficile de s’enthousiasmer.