Critique : The Boys – Saison 3

Le souffle commence à manquer

Fiche

TitreThe Boys Titre VO
CréateurEric Kripke
Acteurs Karl Urban, Jack Quaid, Laz Alonso, Tomer Kapon, Karen Fukuhara, Antony Starr, Erin Moriarty, Jessie Usher, Chace Crawford, Jensen Ackles, Colby Minifie, Claudia Doumit, Giancarlo Esposito, Laurie Holden, Miles Gaston Villanueva
Saison3 Nombre d’épisodes8
Date de sortie03 / 06 / 2022 Durée59 à 64 mn
GenreAction, Drame, Policier, Science-fiction ChaîneAmazon Prime Video

Ce fût une année calme. Le Protecteur est maîtrisé, Butcher travaille pour le gouvernement, supervisé par Hughie. Mais ces deux hommes ont hâte de transformer cette paix et cette tranquilité en sang et en os. Lorsque The Boys apprennent l’existence d’une arme mystérieuse capable de détruire un super, il s’en suit un chamboulement au sein des Sept, qui va conduire à une guerre et à la poursuite…

Critique

Attention, cette critique contient des spoilers

Bon, je suis arrivé au bout de cette troisième saison de The Boys et, malheureusement, je n’ai pas eu mon hérogasme promis. En fait, la série commence à faire ce que je craignais. Le pire de ce qui peut lui arriver. Être arrivée à un tel niveau de popularité que tout est fait pour que le succès soit étendu et rallongé, bref maintenu en vie. Un mal qui avait rongé Lost et The Walking Dead.

Deux premiers symptômes innocents laissaient déjà entrevoir cette maladie. La sortie de la série d’anthologie animée, The Boys présentent : Les Diaboliques. La mise en chantier d’une série spin-off, live cette fois-ci, ayant pour cadre l’université des super-héros et dont l’intrigue s’articulera autour des G-Men (parodie des X-Men). Bref, Amazon a senti le bon filon et fait tout pour l’exploiter. Il n’y a rien de déconnant si la série mère continue de garder un très haut niveau de qualité. Or ce n’est pas le cas à mes yeux sur cette troisième saison.

Statu quo

Si elle a livré un formidable, peut-être son meilleur, épisode avec le sixième intitulé Hérogasme (j’y reviens), elle a souffert à mes yeux du très désagréable « je rallonge tout pour faire durer ». Certaines intrigues auraient pu être conclues dès cette troisième saison, mais non, on nous sort des twists à la con dignes des séries des années 90 pour maintenir le statu quo. Dans ma tête, j’appelle ça d’ailleurs le phénomène Smallville.

Bordel, que ça blablate, blablate pour souvent ne pas dire grand-chose ou alors rabâcher telle une mamie (Soldier Boy valide) devant l’album photo afin de remplir une heure pour chaque épisode. Surtout, l’intrigue est devenue désespérément prévisible. Ce qui faisait la force de The Boys, c’est que le spectacle était sans cesse surprenant. Désormais, les codes sont bien assimilés. L’univers des p’tits gars est devenu une parodie de lui-même (d’autant plus fort que c’était déjà une parodie, la parodie au carré ?) où il faut aller davantage dans la surenchère (principalement du sexe et du gore) tout en prenant soin à ne pas faire évoluer le fameux statu quo.

Symbole ultime de ce statu quo. Encore une fois, la lutte entre Homeland et Butcher s’arrêtent sur un « chacun repart de son côté en se regardant mal » (dédicace à Guillaume Dufour).

Le trio magique… et les autres

Par exemple, l’arc risible de Kimiko. Je perds mes pouvoirs. Je me rends compte que j’étais un psychopathe de base en fait, du coup, je fais tout pour les ravoir. Enfin, « tout » avec des gros guillemets, car ça se règle en deux minutes une fois qu’elle prend la décision. Seul fait notable de cette aventure, la danse sur du Judy Garland.

On pourrait en dire de même du côté d’A-Train. Néanmoins, le voyage est un peu plus intéressant grâce au thème du racisme envers les afro-américains. Mais encore une fois le statu quo avec A-Train récupérant un cœur donc ses pouvoirs.

Les seuls à réellement survoler les débats à mes yeux, c’est le trio Homelander, Butcher et La Crème. Pour le premier, Anthony Starr continue son numéro extraordinaire avec comme cerise sur le gâteau son monologue face au miroir. Pour Butcher, même si le côté « j’ai eu une enfance pas facile avec un papa qui était un gros enculé » fait redite, Karl Urban est juste formidable. Comment oublier son « Oi » ?

Le (petit) Soldat de l’Hiver

Quant à la Crème, c’est la petite surprise. Bonne idée d’avoir collé son background à celui du nouveau venu, Soldier Boy (je ne dirais jamais le nom en VF, il est trop ridicule), tout en ajoutant le contexte houleux avec le beau-père tête à claques de sa fille.

Soldier Boy. Jensen Ackles est super en jouant cette parodie fusionnant Captain America et le Soldat de l’Hiver. Mais j’ai senti rapidement le personnage tourner en rond. Principalement à cause du fait qu’il ne représente jamais vraiment une menace crédible pour Homelander. Il y a juste le kif de voir Homelander effrayé et la Comtesse Rouge en train de faire un show à Seth Rogen, mais ça s’arrête là.

Au final, il sera remisé au frigo aussi vite qu’il est venu. Statu quo encore. On le garde sous le coude au cas où on en aurait besoin. Pis, le perso est vachement cool, donc on ne peut pas s’en débarrasser comme ça façon Stormfront juste venue pour faire une branlette. Son seul coup d’éclat à mes yeux sera son combat durant le final d’Hérogasme où on assiste à un vibrant remake du combat final de Captain America : Civil War.

J’ai des pouvoirs aussi

Quant à l’idée de donner aux p’tits gars des pouvoirs afin d’arriver au niveau de leurs opposants, elle demeure assez anecdotique en plus d’affaiblir l’aura de William Butcher. Il ne devient plus qu’un gros con donneur de leçons parmi d’autres. Une grande gueule sans les couilles de tenir sa ligne de conduite.

J’avoue tout de même avoir été marqué par trois choses durant cette saison (beaucoup trop peu pour huit heures). Positivement par la séquence de Timothy. L’orgie d’Hérogasme, c’est du pipi de chat à côté.

Négativement, par la survie de la Reine Maeve. Mais c’est quoi cet happy end à la con ? Où est passé le côté nihiliste et effréné des comics ? C’est avec cette question que je termine cette troisième saison de The Boys. Évidemment, une grosse inquiétude débarque en loucedé. Que vont-ils bien pouvoir raconter d’intéressant par la suite ? Car aucune des questions laissées en suspense durant le final ne me donne envie.

Blanche-Charbon

Entre le positif et le négatif, il y a la mort de Black Noir. D’un côté, il y a une volonté de se détacher des comics où ce dernier était un clone d’Homelander. Une sorte de garde-fou. En le tuant, on surprend les fans. Un peu comme Marvel Studios fait en réinventant certains personnages. De l’autre, la révélation de l’identité secrète de Black Noir était un moment dingue dans les comics (perso, ça m’a traumatisé). Le changement dans la série est marrant pour le côté Blanche-Neige (amusant d’ailleurs Black Noir = Blanche-Neige version dark), mais pitoyable pour le reste. Surtout, tout était prévisible de bout en bout jusqu’à sa mort.

Par vachement inquiet pour ce qui était une de ses séries préférées.

Conclusion

Inquiétude. C’est ce qui prédomine chez moi après avoir bouclé cette troisième saison de The Boys. Pas une inquiétude concernant les personnages, mais une inquiétude concernant la qualité de la série. À titre entièrement personnel, je n’ai pas été enthousiasmé par cette saison à l’exception de Timothy et du climax de l’épisode Hérogasme. J’ai beaucoup trop eu cette désagréable sensation que les scénaristes tirent sur la corde afin d’essayer de faire durer le phénomène en multipliant les « un pas en avant, deux en arrière ». J’espère qu’ils vont rectifier ça sur la saison suivante avant que la série devienne un Walking Dead bis.

+

  • Trio Homelander / Butcher / La Crème
  • Pas mal de parodies amusantes de Marvel et DC
  • Soldier Boy (sauf pour son pouvoir relou)
  • Le final d’Hérogasme
  • TIMOTHYYYYYYYYYYY

  • Intrigue tournant en rond
  • Beaucoup de blabla pour ne pas dire grand-chose
  • Statu quo dans tous les sens
7/10
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