Exceptionnellement bon
Fiche
Titre | The Bear : sur place ou à emporter | Titre VO | The Bear |
---|---|---|---|
Créateur | Christopher Storer | ||
Acteurs | Jeremy Allen White, Ebon Moss-Bachrach, Ayo Edebiri, Lionel Boyce, Liza Colón-Zayas, Abby Elliott, Matty Matheson | ||
Saison | 1 et 2 | Nombre d’épisodes | 8 et 10 |
Date de sortie | 16 / 08 / 2023 | Durée | 21 à 66 mn |
Genre | Comédie, Drame | Chaîne | Disney+ |
Un jeune chef se bat pour transformer une sandwicherie aux côtés de cuisiniers mal dégrossis.
Critique
À la base, rien ne me motivait dans The Bear. La cuisine, c’est un domaine que j’aime bien seulement quand il y a Philippe Estceu… Etsé.. Etchebest (merci Google). Bon, j’avoue, un moment, je me suis laissé envoûter par la série documentaire Chef’s Table et, récemment, le film Le Menu (2022) avec Ralph Fiennes était bien foutu dans le style même si la fin est un gros nawak.
M’enfin bon, à force de voir la bannière sur l’accueil de Disney+ et lire à droite et à gauche des avis (très) positifs, je me suis laissé tenter malgré l’ajout en France du sous-titre, complètement hors-sujet en plus, « sur place ou à emporter » donnant l’impression d’une série ringarde. D’ailleurs, je la laisse dans le titre ?
Bordel, qu’est-ce que j’ai bien fait. *se tapote tout fier l’épaule gauche avec la main droite*
J’ai tellement kiffé que j’ai enchaîné les deux saisons d’une traite.
Atlanta à Chicago
Dans le style, ça m’a fait un peu penser à la magnifique série Atlanta (si tu ne l’as pas maté, t’as raté ta vie de cinéphile – oui, j’ose), mais transposé dans la ville des Bulls (Chicago, quoi) et l’univers de la cuisine. C’est drôle, parce que je me suis fait cette réflexion puis j’ai vu ce nom au générique final : Hiro Murai. Exécutant ici comme producteur, il est justement le producteur et réalisateur de la série avec Donald Glover.
Si je pense à Atlanta, c’est parce que The Bear partage avec elle le même soin dans tous les domaines. À commencer par une superbe réalisation urbaine (le temps de l’épisode, j’ai presque eu l’impression d’habiter à Chicago), une écriture soignée évitant soigneusement les clichés, des situations mémorables et des personnages attachants. Le tout avec un ton faisant le yo-yo entre la comédie et le drame avec une maestria exceptionnelle. Ni trop dramatique, ni trop comique, la vie, quoi !
Comme Atlanta (je l’aurais suffisamment répété), The Bear propose des épisodes exceptionnels. Le genre où je mets un 10/10 à l’épisode sur SensCritique. À ce jeu, le sixième de la saison 2, Les Poissons, pouah ! Je n’étais pas prêt. Certes, c’est le plus long avec 66 minutes au compteur alors que les épisodes tournent normalement autour de 30 minutes, mais quelle claque ! À noter également une galerie de guest-star à faire pâlir plus d’un.
Même Philippe n’aurait rien pu faire
Sinon, The Bear, ça raconte l’histoire d’un chef reconnu mondialement reprenant un restaurant que Philippe Estceb… EtCheu… Etchebest n’aurait même pas pu sauver car il aurait embroché la moitié du resto. Enfin, surtout Richie. Tiens, tant que je parle de ce dernier, il est joué par Ebon Moss-Bachrach. Pendant longtemps, j’étais là à me dire qu’il me disait vachement quelque chose, mais impossible de mettre sur la main dessus. Je ne voulais pas aller sur IMDb pour le découvrir par moi-même (j’aime bien m’envoyer des défis). Puis l’apparition d’un guest a provoqué un déclic : la série Le Punisher où il incarnait Micro. Bref, le mec est exceptionnellement attachiant !
Pour revenir à l’histoire, le héros doit composer avec une équipe de bras-cassés. Y a des clashs dans tous les sens donc c’est jubilatoire à suivre (c’est humain, quand ça gueule, nos sens s’éveillent et notre attention est retenue). Mais le plus jouissif, c’est découvrir les personnages derrière leur archétype. Profonds, ils deviennent donc mémorables. Surtout dans la deuxième saison où un soin est pris à les suivre dans leur périple quitte à délaisser le restaurant. J’ai adoré la façon dont les clichés sont soigneusement évités. Pour tout dire, je n’arrive même pas à ressortir un préféré tant ils sont tous géniaux.
Une histoire de famille
Évidemment, comme on est dans une série où casseroles et assiettes entament des danses endiablées, The Bear passera beaucoup de temps dans les fourneaux. Un exercice fascinant car on plonge en plein cœur dans la tenue d’un restaurant. Je ne m’y connais pas, mais j’ai l’impression que tous les détails sont abordés. J’ai kiffé le passage où le coup de feu submerge les cuisiniers au point qu’ils pètent un plomb. Si la série semble vraiment réaliste sur ce point, c’est qu’elle a bénéficié de l’apport de Courtney Storer.
Sœur du créateur de la série Christopher Storer (venu du monde du stand-up où il a réalisé pour Bo Burnham, Hasan Minhaj et Jeff Garlin), elle a travaillé dans l’univers de la cuisine de haut niveau comme le Verjus à Paris. Bref, une histoire de famille rejoignant à celle de la série. La boucle est bouclée. Comme cette critique.
Par Christophe Menat déjà en manque.
Conclusion
Chef d’œuvre, et je pèse mes mots. Je ne m’attendais à rien en lançant The Bear et me suis laissé happer par ce grand-huit de la vie d’un restaurant à Chicago où le chaos règne en maître. Forte d’une réalisation impeccable et surtout d’une écriture soignée, la série offre une galerie de personnages attachants et des épisodes d’un niveau exceptionnel (à ce jeu, le sixième de la deuxième saison est un « vous n’êtes pas prêts »). Immanquable ! |
|
+
|
–
|
10/10 |