Critique : Split

Une excellente idée de départ non transformée

Fiche

Titre Split Titre VO
Réalisateur M. Night Shyamalan Scénariste M. Night Shyamalan
Acteurs James McAvoy, Anya Taylor Joy, Betty Buckley, Jessica Sula, Haley Lu Richardson
Date de sortie 22 / 02 / 2017 Durée 1h 57
Genre Horreur, Thriller Budget 9 000 000 $

Kevin a déjà révélé 23 personnalités, avec des attributs physiques différents pour chacune, à sa psychiatre dévouée, la docteure Fletcher, mais l’une d’elles reste enfouie au plus profond de lui. Elle va bientôt se manifester et prendre le pas sur toutes les autres. Poussé à kidnapper trois adolescentes, dont la jeune Casey, aussi déterminée que perspicace, Kevin devient dans son âme et sa chair, le foyer d’une guerre que se livrent ses multiples personnalités, alors que les divisions qui régnaient jusqu’alors dans son subconscient volent en éclats.

Photo de Split avec James McAvoy
« Je vois des gens qui sont morts. »

Critique

Mine de rien, M. Night Shyamalan est de retour sur le devant de la scène après ses deux énormes flops Le dernier maître de l’air et After Earth. Il y a deux ans, il avait cartonné avec son found footage The Visit. Produit pour 5 millions, il en avait rapporté 98. Cette année, il fait encore plus fort avec Split, où le producteur de génie Jason Blum officie à nouveau. Pour une mise de 9 millions, il vient d’atteindre les 197 millions.

Deux arguments de poids pour Split (en fait, trois, mais… on en parle couvert sous une balise spoiler 😉 ) : un pitch pour le moins excitant (un schizophrène avec 23 personnalités enlève trois adolescentes) et James McAvoy dans le rôle du kidnappeur.

Le seul professeur Xavier chevelu que j’ai vu de ma vie livre une prestation pour le moins hypnotisante dans le rôle du schizophrène. Le mec campe des personnalités assez différentes, mais j’ai tout de même réussi à les reconnaître aisément. De plus, les séquences où l’acteur change de personnalités toutes les cinq secondes sont assez épatantes.

Malgré un excitant pitch de départ, ça finit par tourner en rond

Une fois l’acteur et l’originalité du pitch assimilés, j’ai eu du mal à me montrer pleinement convaincu. Il faut dire que ça traîne en longueur. Les fameuses filles enlevées, même si Shyamalan brise quelques clichés et les rend plutôt crédibles, ont du mal à tenir la cadence. Elles restent fades malgré les efforts du réalisateur/scénariste. D’autant plus que le réalisateur du Sixième Sens finit par rendre son histoire redondante. Hé oui, quant au bout de la cinquième fois, on nous explique encore les particularités du kidnappeur, ça finit par user.

Au final, le déroulement de l’intrigue est assez sommaire sans moments réellement marquants si on exempt les prestations de James McAvoy. L’héroïne, Anya Taylor Joy remarquée dans le chiant mais avec ce petit quelque chose The Witch, offre certes une histoire troublante et dérangeante, mais ça ne pèse pas bien lourd sur la balance. Seules les séquences avec la psy amènent un peu de fraîcheur, mais elles sont rares et n’évoluent que très lentement.

Le coup de génie de M. Night Shyamalan

Néanmoins, je pense que si le film a cartonné, c’est grâce au bouche-à-oreille sur le twist final. Les cocos, si vous n’avez pas vu le film, arrêtez-vous là. « Ouais, mais vu ta critique, je ne suis pas très emballé à l’idée de voir le film, maintenant. ». Ben ouais, mais si vraiment, t’envisages de le voir quand même un jour, je te conseille vraiment de t’arrêter là. Autrement, tu vas te gâcher la seule réelle réjouissance de Split. Du moins, c’était mon cas. Quand même, tu vois, il a fait fort, M. Night Shyamalan, il m’oblige à te dire de voir le film pour pouvoir parler de la partie la plus intéressante. Un coup de génie, je l’dis. Digne d’un méchant de James Bond.

Là, on attaque la partie spoiler. Donc tu ne pourras pas dire que tu n’auras pas été prévenu.

Spoiler : retour sur la fin

L’énorme surprise finale est assez fun. Même si la personne qui m’a accompagné m’a demandé ce que Bruce Willis foutait là… En fait, il revient dans le rôle de David Dunn qu’il tenait dans Incassable. Le tout avec une mention à Mr. Glass, le personnage de Samuel L. Jackson. Dès lors, on comprend que Split se déroule dans le même univers que celui d’Incassable et que la Horde, le personnage de James McAvoy, va sans doute croiser le chemin de David prochainement. Du moins, si j’en crois le visage concerné de Bruce Willis. En faisant le lien avec son film culte, Shyamalan a accompli un très beau coup. Car dès lors, dans l’optique d’une suite à Incassable, chaque fan sera obligé d’aller voir ce film. D’autant plus que Shyamalan commence déjà à teaser une suite.

https://twitter.com/MNightShyamalan/status/827951147470225408

Par Christophe Menat amusé par la fin, le 25 février 2017.

Photo du film Split avec Anya Taylor Joy
« Aidez-moi, il y a un chauve qui s’appelle Professeur X qui me poursuit et je crois que c’est un obsédé sexuel. Ben quoi, il a un X dans son nom. »

Conclusion

En soi, sans être excellent, Split reste, au demeurant, sympathique grâce à un pitch assez fun (un schizophrène avec 23 personnalités, on n’en croise pas tous les jours, sauf peut-être dans Legion) et un James McAvoy impeccable. Néanmoins, à force de répétition (combien de fois, on nous explique la particularité de Kévin, le personnage campé par McAvoy…), j’ai fini par m’emmerder un peu. Malgré cela, la dernière scène est vraiment amusante et, au vu de cette dernière, je comprends mieux pourquoi le public américain s’est précipité en masse dans les salles. Bouche à oreille, tout ça.

+

  • Pitch assez original…
  • James McAvoy
  • Final

  • … mais dont le traitement finit par devenir lourd
6/10

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