« Tu es ta mère. Et que cela te plaise ou non, tu es aussi ton père. »
Fiche
Titre | Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux | Titre VO | Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings |
---|---|---|---|
Réalisateur | Destin Daniel Cretton | Scénaristes | Dave Callaham et Destin Daniel Cretton, Andrew Lanham |
Acteurs | Simu Liu, Awkwafina, Meng’er Zhang, Fala Chen, Florian Munteanu, Michelle Yeoh, Tony Leung | ||
Date de sortie | 01 / 09 / 2021 | Durée | 2h 12 |
Genre | Action, Aventure, Fantastique, Science fiction | Budget | 150 000 000 $ |
Shang-Chi va devoir affronter un passé qu’il pensait avoir laissé derrière lui lorsqu’il est pris dans la toile de la mystérieuse organisation des dix anneaux. |
Critique
Attention, mes chers. Nous sommes ici dans la critique où je spoile avec la même vigueur qu’un Thor pour vider des tonneaux d’hydromel. Donc, si vous n’avez pas encore vu le film, dirigez-vous vers la critique garantie sans spoiler (donc sans les présences de Tom Holland et Mark Ruffalo). Aussi, il est conseillé de d’abord lire cette critique, car ici, je ne fais que compléter. Je ne reviens donc pas sur ce que j’ai déjà dit (je réserve mes phases de radotage pour quand je serais plus vieux).
La poésie du wu xia pian
Dans ma critique sans spoiler, j’avais parlé de ma scène préférée de Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux. Il s’agit de la première rencontre entre Wenwu et Jiang Li, la mère de Shang-Chi et Xialing. Non seulement, le décor est à couper le souffle, un souffle poétique digne des meilleurs wu xia pian (ça m’a furieusement donné envie de revoir mon préféré dans le genre, le Hero (2002) de Zhang Yimou), mais en plus, le combat est tout aussi réussi. Quand Jiang Li invoque ses pouvoirs, c’est digne d’un ballet. Frissons garantis. C’était également kiffant de voir la tronche interloquée de Wenwu façon « Comment diable peut-elle désarmer toutes mes attaques ? ». Après, inutile de parler des chorégraphies. Au top, tout simplement.
Surtout, durant ce combat, on a des plans au ralenti où on peut admirer de près le coup de foudre entre Jiang Li et Wenwu. C’était déjà très beau et marquant. Mais alors quand ces plans sont reproduits lors du combat final entre le fils et le père. Popopopo, j’en ai eu des frissons et les yeux mouillés. Le père admirant le fils et voyant son grand amour en lui. Le tout suivi par son sacrifice/passage du flambeau. Il a soigné sa sortie, le Wenwu.
MVP de l’humour
Passons à un autre point que j’ai dû passer sous silence dans la critique sans spoiler. Le MVP de l’humour. Celui qui avait humilié, sans faire exprès, faut le préciser, le Mandarin. Trevor Slattery (Ben Kingsley).
Bon, malheureusement, je n’ai pas été surpris de le voir étant donné la présence de l’acteur à l’avant-première. Mais mince, il est hilarant dans Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux. Notamment, avec son improbable compagnon Morris (est-ce l’animal de compagnie du Sleepy Hollow ?). J’ai pouffé de rire quand il a clamé sa joie de savoir que ce dernier n’était pas le fruit de sa folie. Mais le must, c’est sans aucun doute sa tirade sur l’origine de sa volonté de devenir acteur en découvrant La Planète des Singes. J’émettrais juste un bémol quand il simule sa mort sur le champ de bataille. C’est drôle, mais ça tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. En tout cas, la boucle ouverte par le court-métrage Longue vie au roi (2014, d’ailleurs disponible sur Disney+) est désormais close et d’une belle manière.
Ce qui me fait penser au discours de Wenwu sur la légende du Mandarin. Le mec a définitivement plié le game concernant cet ennemi iconique d’Iron Man. Bref, Marvel Studios a bien rattrapé le coup.
Quand le MonsterVerse s’invite dans le MCU
Passons au troisième acte. Cette partie avait été plutôt mise sous silence dans les bandes-annonces, du coup, j’ai vraiment été surpris en découvrant la ville d’origine de Jiang Li avec ces créatures mythologiques (que je pensais présentes uniquement pour un flash-back). C’était cool. Tout comme cette Porte des Ténèbres. J’ai kiffé quand Wenwu (encore lui, quand je disais qu’il était dans tous les bons coups) essaie de la briser à coups de poings. La puissance qui s’en dégage…
Par contre, rien ne m’avait préparé à ce combat final semblant sortir tout droit du MonsterVerse (l’univers avec Godzilla et King Kong). Non seulement, ça donne une envergure épique à une « simple » origin story, mais en plus, le combat est particulièrement réussi. C’est génial de voir à quel point le MCU est varié. Rendez-vous compte, désormais, non seulement, on a le multivers, un alligator Loki, mais aussi carrément des Kaiju !
Pour les scènes post-génériques, j’avoue avoir été un peu déçu. La première est anecdotique même si elle donne furieusement envie de voir Shang-Chi évoluer parmi ses compères. On remarquera juste que Bruce Banner ne s’est toujours pas remis du snap, cf. l’état de son bras, et que Captain Marvel est une femme très occupée. La deuxième scène sonne comme du déjà-vu par rapport à celle de Doctor Strange (2016), avec un ancien allié devenu un ennemi. Qu’est-ce qu’elle est badass, Xialing, sur son fauteuil quand même.
Dix anneaux pour les gouverner tous
Petite déception également concernant les anneaux. J’aimais bien le coup des bagues où chaque bague avait un pouvoir spécifique. Mais finalement, ce n’est qu’une petite déception, car ce changement sert vachement la partie art martial du film. Au lieu d’avoir des gens lançant des pouvoirs à distance façon Doctor Strange ou la Sorcière Rouge, ils sont impliqués au corps-à-corps comme en témoigne cette superbe scène d’introduction où Wenwu (toujours dans les bons coups, décidément) se débarrasse d’une armée à lui seul.
Ça me rappelle que cette scène post-générique m’a quand même un peu hypé, car j’aimerais bien connaître les dessous de cette balise.
Avec tout ça, je me rends compte que je n’ai pas assez parlé de Shang-Chi. Pour le coup, malgré son côté classique, son origin story demeure efficace. Le digne produit de sa mère… et de son père. Les passages durant son enfance renforcent son côté badass. J’adore son côté entre Bruce Lee et Jackie Chan sans oublier sa version la plus jeune. La scène où il assiste à la mort de sa mère suivie par celle du massacre fait par son père. Son regard est très parlant. Je me répète, mais ça change de Danny Rand… Sinon, je suis obligé de mentionner mon plan préféré du film. Celui où Wenwu bloque avec son bras gauche le coup de pied d’un Shaun, pardon Shang-Chi, venant tout juste d’utiliser les anneaux pour prendre de la hauteur.
Du côté de l’arène, on remarquera que l’Abomination a connu une évolution avec un nouveau look plus proche des comics. Ses interactions avec Wong laissent aussi envisager une intégration possible chez les Thunderbolts/Dark Avengers. En attendant, on le reverra avec la série Miss Hulk et j’ai déjà hâte.
Par Christophe Menat impatient de le revoir.
Conclusion
Digne successeur de la formidable origin story consacrée au Sorcier Suprême, Shang-Chi rassemble tout ce qui fait le succès des productions de Marvel Studios. Le tout dans un univers inédit… et surprenant. |
|
+
|
–
|
9/10 |