Critique : Robot and Frank

Une AHM, l’amitié homme-machine

Fiche

Réalisateur Jake Schreier
Scénariste Christopher D. Ford
Acteurs Frank Langella, James Marsden, Liv Tyler, Susan Sarandon, Peter Sarsgaard, Jeremy Strong
Titre original Date de sortie 19 septembre 2012
Pays USA Budget
Genre Comédie, Drame, Science fiction Durée 1h25

Dans un futur proche. Frank, gentleman cambrioleur à la mémoire fragile, vit en vieux solitaire grincheux jusqu’au jour où son fils lui impose un nouveau colocataire : un robot! Chargé de s’occuper de lui, celui-ci va bouleverser la vie du vieil ours. Frank va nouer une vraie relation avec son robot jusqu’à mettre au point un braquage des plus inattendus. Robot & Frank : le tandem le plus improbable de l’année.

Critique

Dans notre passé proche, Frank Langella avait multiplié les seconds rôles plus ou moins marquants (Sans identité, Wall Street : l’argent ne dort jamais, The Box) mais cette fois-ci, dans Robot and Frank se déroulant dans un futur proche, c’est lui qui tient le premier rôle. Celui d’un vieil homme atteint par la maladie d’Alzheimer.

Les films voulant faire circuler une humanisation des robots sont toujours un peu dérangeants car difficile de passer outre du terme « tas de ferrailles » pour les définir, qu’ils veulent nous tuer, nous aider ou tout simplement devenir humain. Comment oublier qu’il ne s’agit que d’un programme chargé de répondre à un objectif. Robot and Frank le sait et il l’affirme. Nulle trace d’humanisation du robot hormis chez Frank, vieil homme rongé par la maladie et la solitude. Les autres personnages abordent brièvement la question « politique » de la robotisation mais là n’est pas le sujet du film, juste un prétexte.

Car ce qui nous intéresse ici, c’est l’homme en lutte contre sa maladie. Alors qu’il est presque en hibernation, survivant plus qu’il ne vit, l’arrivée de Robot va changer tout cela et une relation chaleureuse va s’établir entre eux deux. Une relation classique mais efficace comme une histoire d’amour ou d’amitié. On se prend rapidement au jeu à observer les échanges verbaux et les pointes d’humour tantôt grinçante, tantôt désinvolte. Il faut dire que Frank Langella fait bonne figure en ersatz de Clint Eastwood dans Gran Torino, l’amour des voitures en moins mais celle des serrures en plus. Il est même excellent quand il s’agit de mettre en scène la maladie dont le nom sera abordé tardivement mais qu’on devine rapidement.

Passons les enfants et la bibliothécaire très bons (et au cœur d’un beau twist) pour nous attaquer à cet instrument de mort qu’est Robot (oui, je m’en méfie, j’ai vu tous les Terminator moi !). Au premier abord, il ne paye vraiment pas de mine. Mouvements chaloupés, aucune expression faciale, un robot comme il en existe de nos jours. Désincarné mais pourtant terriblement attachant. Plus les minutes passent, moins on peut s’en passer. Surtout quand il permet d’offrir les scènes les plus drôles dont la fameuse séquence d’autodestruction. On dispose alors d’un excellent duo digne des meilleurs buddy movies. Il fallait bien ça pour cette réactualisation du films de voleurs à la sauce robotique.

D’ailleurs on notera quelques bonnes idées pour un futur proche moderne comme ces robots de plus en plus prédominants pour nous assister dans nos taches quotidiennes, ces maisons modernes ou encore ces téléphones qui font vraiment envie même si ça a l’air fragile ou ce dérivé de Skype sur le mur. L’absence d’outrance technologique permettant d’installer l’histoire dans un cadre réaliste et proche de celui qu’on connaît. Ainsi le spectateur s’attache aux personnages vu que son attention n’est pas focalisé sur la découverte du futur.

Robot and Frank navigue dans plusieurs eaux et se termine sur un dernier plan, nous laissant avec nos espoirs après tout, l’espoir est permis.

Spoiler: la fin

S’agit-il de Robot? L’hypothèse me permettant de me dire qu’il se souvient est justement qu’il tourne sa tête vers Frank sans aucune raison alors que le robot suivant sur le même modèle ne le fait pas. Mais c’est mon cœur fleur bleue qui parle parce que sans nul doute, il ne s’agit que d’une coïncidence, Robot ayant vu sa mémoire être effacé comme Frank voit ses souvenirs disparaître peu à peu et heureusement sinon on pourrait parler de Terminator: les origines… mais j’y crois quand même.

Conclusion

Robot and Frank est un joli conte moderne sur une amitié hors du commun, sur la vieillesse, la maladie et… les robots. Un bon quatuor entourant le premier long-métrage de Jake Schreier d’une émotion touchante.

+ – Frank Langella
– Robot
– L’humour fait un bon mélange avec le drame
– Pas de surprise
7/10
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