Pour Conor McGregor !
Fiche
Titre | Road House | Titre VO | – |
---|---|---|---|
Réalisateur | Doug Liman | Scénaristes | Anthony Bagarozzi & Chuck Mondry |
Acteurs | Jake Gyllenhaal, Daniela Melchior, Conor McGregor, Billy Magnussen, Jessica Williams | ||
Date de sortie | 21 / 03 / 2024 (Amazon Prime Video) | Durée | 2h 03 |
Genre | Action, Thriller | Budget | 85 000 000 $ |
Dans ce remake plein d’adrénaline du classique culte des années 80, Dalton, ex-combattant de l’UFC accepte un emploi de videur dans un “roadhouse” des Keys de Floride, pour découvrir que ce paradis n’est pas du tout ce qu’il semble être.
Critique
Road House.
Patrick Swayze n’est pas qu’un danseur
À l’origine, un long-métrage sorti en 1989 avec Patrick Swayze alors au sommet de sa gloire. Je ne l’ai jamais vu, car j’étais persuadé que c’était un film de danse, à la manière du Dirty Dancing avec la même vedette, sorti deux ans plus tôt. Les films de danse n’étaient pas une passion durant mon enfance.
Cette confusion vient du fait que, sur l’affiche, on voyait Patrick Swayze poser devant une sortie de boîte de nuit. De plus, il est sorti entre Dirty Dancing (1987) et Ghost (1990). Quelle erreur monumentale !
Une erreur que je n’ai jamais corrigée et je crois bien que je m’en suis rendu compte seulement avec les premières images du remake. Quand tu vois Jake Gyllenhaal en mode MMA ou avec la gueule cabossée, tu te dis que peut-être que ça ne parle pas de danse en fait, Road House. Ou alors c’est une danse très spéciale venant de la fusion de deux disciplines : le ballet et le MMA. Ça doit être intéressant à regarder comme ceux qui font du basket sur un terrain fait de trampolines.
Mais je m’égare. Revenons au remake et à sa petite polémique d’avant sa sortie.
Doug Liman, un chevalier en mission contre l’empire Amazon
En janvier dernier, le réalisateur Doug Liman a publié une lettre ouverte dans laquelle il critiquait Amazon de ne pas soutenir le cinéma en sortant le film directement sur sa plateforme. Il s’est posé en preux chevalier, défenseur de la veuve et des salles obscures.
Sauf que quelques mois plus tard, un article de Variety a permis de se rendre compte que l’histoire n’est pas si « noire et blanche » en révélant qu’Amazon a donné deux options à Liman et à Jake Gyllenhaal : soit on le sort en salles et le budget est de 60 millions de dollars, soit on le fout direct sur Prime Video et le budget grimpe à 85 millions. Pour l’histoire, le projet était, à la base, développé pour la MGM et pour le cinéma. Mais entre-temps, Amazon a racheté la MGM pour 8,5 milliards de dollars en mars 2022.
Bref, Doug Liman a pris l’argent. Ensuite, il a fait pression en interne jusqu’à organiser une projection pour Jeff Bezos sur son yacht afin de forcer la sortie du film en salle. Sans succès.
Nous arrivons maintenant au 21 mars 2024, date à laquelle Road House sort sur Prime Video. Alors, qu’est-ce que ça vaut ?
Une innovation pour les combats
J’ai bien aimé, mais je vais avouer avoir été un peu déçu par les combats. C’était un point qui avait été mis en avant durant la promotion. Du coup, je m’attendais à quelque chose de dingue et pour le coup, je n’ai rien trouvé de spécialement transcendant. On n’est clairement pas au niveau du diptyque The Raid, par exemple.
Il y a bien l’idée d’utiliser des effets numériques pour amplifier les sensations des coups. Probablement un game changer comme les gerbes de sang numériques l’ont été pour les gunfights. Sauf que concrètement, ça se voit un peu par moments. Néanmoins, l’effet est réussi. Par contre, je suis moins fan de la réalisation de Doug Liman. Plus précisément du montage. Les combats sont beaucoup trop coupés. Ah oui, sur le sujet, j’ai bien aimé l’idée des passages en POV. Dommage que ce soit souvent trop abrupt.
Celui qui se croyait dans GTA
C’est un peu dommage que les combats ne soient pas aussi intenses que prévu. Surtout qu’ils ont l’ancien champion de l’UFC, Conor McGregor, en tête d’affiche. J’imagine que Gyllenhaal était un peu flippé sur le tournage d’avoir The Notorious en face. Car il doit frapper très fort. J’ai été marqué par le coup de pied qui projette le héros, Dalton, contre un grillage.
Pour le reste, l’histoire est classique, mais efficace avec son héros torturé par son passé, ses méchants dont on veut voir le sourire s’effacer de leurs visages, ses amis marrants et ses notes d’humour (j’adore le coup de l’hôpital). Néanmoins, rien ne sort du lot (si on parle de l’eau, il y a bien un crocodile). Du moins, jusqu’à l’arrivée de Conor McGregor qui en profite pour signer sa première apparition au « cinéma » (tacle gratuit à Doug Liman).
Alors, lui, c’est simple, c’est mon gros kif de Road House. Le personnage qu’il incarne joue génialement sur son image. En gros, c’est un mec qui joue à GTA, mais dans la vraie vie. Ça nous offre de jolies pépites (mentions spéciales à sa première apparition et à la scène mid-générique). C’est aussi amusant de voir les autres acteurs ne pas être totalement rassurés en sa présence.
Une proposition différente
Bref, après avoir fini le film, j’étais curieux des différences avec l’original et voilà que Prime Video me propose de lancer le visionnage de la version de 1989. Après une brève inquiétude concernant la lecture des pensées par cet empire du mal, je l’ai lancé. Franchement, et étonnamment, j’ai préféré l’original même s’il a vieilli sur certains aspects, car Patrick Swayze est vraiment cool dans le rôle.
C’est amusant de constater comment Jake Gyllenhaal a réinventé le personnage, car si certains traits et répliques sont là, il y a tout de même des divergences marquantes. De plus, le « road house » a vraiment de la personnalité et de l’importance, alors que dans le remake, c’est plutôt la ville qui est mise en avant.
Une différence m’a particulièrement amusé. L’original contient pas mal de nudité. On y voit de gros seins et des fesses musclées, autant chez les femmes que chez les hommes (belle parité, et rien à voir avec le nombre de fesses chez un individu). Pour le coup, ça m’a un peu décontenancé vu que c’est totalement absent du remake. Je pense que j’aurais beaucoup aimé le film si je l’avais vu durant mon adolescence. Quel dommage d’avoir cru à un film de danse !
Quoi qu’il en soit, pour une même histoire, on a deux propositions différentes, et les deux valent le coup d’œil.
Par Christophe Menat venant d’avoir deux roadhouses pour le prix d’un (abonnement).
Conclusion
Road House cuvée 2024 est un film où il est surtout question de bagarre. Du coup, on va avant tout le voir pour les phases de bourre-pifs et elles valent le coup d’œil même si le montage est trop haché à mon goût. Par contre, là où le long-métrage de Doug Liman s’envole, c’est à l’arrivée de Conor McGregor. Son personnage est tellement jouissif : c’est un mec qui joue à GTA… mais dans la vraie vie. Hilarant. Dernier point positif, il m’a donné envie de découvrir l’original et il a bien fait. |
|
+
|
–
|
7/10 |