Critique : Promised Land

Des hommes et des terres

Fiche

Titre Promised Land
Réalisateur Gus Van Sant
Scénaristes Matt Damon, John Krasinski
Acteurs Matt Damon, Rosemarie DeWitt, Frances McDormand, John Krasinski, Hal Holbrook, Lucas Black, Scoot McNairy, Titus Welliver
Titre original Date de sortie 17 avril 2013
Pays États-Unis Budget
Genre Drame Durée 1h46

Steve Butler, représentant d’un grand groupe énergétique, se rend avec Sue Thomason dans une petite ville de campagne. Les deux collègues sont convaincus qu’à cause de la crise économique qui sévit, les habitants ne pourront pas refuser leur lucrative proposition de forer leurs terres pour exploiter les ressources énergétiques qu’elles renferment. Ce qui s’annonçait comme un jeu d’enfant va pourtant se compliquer lorsqu’un enseignant respecté critique le projet, soutenu par un activiste écologiste qui affronte Steve aussi bien sur le plan professionnel que personnel…

Promised Land Photo
Les deux hommes derrière Promised Land (Matt Damon à gauche et John Krasinski à droite).

Critique

Promised Land correspondant à l’image qu’on a de Matt Damon. L’acteur né dans le Massachusetts est un homme engagé, en témoigne son association à but non lucratif Water.org créée pour développer l’accès à l’eau potable en Afrique. Cette fois-ci avec son ami John Krasinski (le Jim Halpert de la série comique The Office) qu’il a rencontré via la femme de ce dernier, Emily Blunt (Matt Damon et l’actrice ont tourné ensemble sur L’Agence), il a écrit un scénario sur un mal traversant l’Amérique et déjà abordé dans le très bon documentaire Gasland: l’impact néfaste pour l’environnement et la santé de la méthode d’extraction du gaz de schiste par fracturation hydraulique. Un vaste sujet pouvant vite dériver très vite vers le brûlot.

« [Matt Damon et John Krasinski ont] écrit un scénario sur un mal traversant l’Amérique et déjà abordé dans le très bon documentaire Gasland. »

Étonnamment, c’est loin d’être le cas. Certes, l’entreprise y est présentée comme une entité démoniaque dévorant chaque jour l’humanité mais là où j’ai été surpris, c’est que les personnages de l’histoire sont loin d’être noir ou blanc. Matt Damon campe Steve, le « méchant » (les guillemets sont indispensables) envoyé par une entreprise de gaz naturel pour convaincre les gens de louer leurs terres moyennement du grisbi. La grande force de son personnage est qu’il est réellement humain. Capable de s’emporter à la moindre contrariété, convaincu du bienfait de son boulot, Steve est aussi marqué par son passé. Sa relation avec les autres personnages de l’histoire jouent beaucoup aussi sur la sympathie du personnage. Avec l’actrice Rosemarie DeWitt, il débute une histoire d’amour simple mais attachante. Avec l’actrice Frances McDormand, il forme un duo pour le moins détonnant. Il n’y a pas à dire, Matt Damon est un p….. d’acteur! Son co-scénariste, John Krasinski, joue aussi dans le film et incarne l’écologiste avide d’en découdre avec ce duo envoyé par le Diable, un personnage surtout utile pour démontrer quels problèmes peuvent amener la fracturation.

Côté message, bizarrement comme je l’avais déjà dit nous n’assistons pas à un brûlot mais à un film intelligent s’attachant à examiner le sujet sous tous les contours. C’est probablement ce point qui a donné envie à Gus Van Sant de participer à ce projet, Promised Land collant parfaitement à la sensibilité du réalisateur. Pour l’anecdote, c’est la troisième fois que Matt collabore avec Gus et à chaque fois l’acteur a co-écrit le scénario. Deuxième anecdote sympathique: devant une incompatibilité de planning, Matt Damon a dû se résoudre à abandonner la réalisation. Avant d’embarquer sur un vol de deux heures, il a envoyé le scénario à Gus Van Sant puis a coupé son portable. A l’arrivée, il découvre le feu vert du réalisateur en ré-allumant son portable.

« Nous n’assistons pas à un brûlot mais à un film intelligent. »

Sur Promised Land, Gus Van Sant a su apporter sa patte en délivrant des plans magnifiques permettant de capter l’air de la petite ville et l’enjeu via des plans larges sur les terres promises. Il réussit toujours à capter l’humanité de ses personnages en se laissant effacer derrière les acteurs leur permettant de s’exprimer pleinement. Ce qui explique pourquoi ses films réussissent toujours à véhiculer une émotion.

Malgré tout, Promised Land n’est pas parfait. Il souffre d’une tendance à aller vers le plus simple, en d’autres mots à l’« hollywoodiser » notamment sur la fin car même si surprenante, elle est légèrement too much et casse la dynamique de l’histoire.

Promised Land Photo
Un duo détonnant devant beaucoup à la personnalité des acteurs.

Conclusion

Un drame sur un sujet passionnant avec de très bons acteurs. Encore une collaboration réussie pour Gus Van Sant et Matt Damon.

+ – l’humanité qui se dégage de la bobine
– le sujet
– les acteurs
– un sujet qui interpellera peut-être moins les français
– un peu trop simplifié
7/10
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