Critique : Monkey Man

Du John Wick mineur

Fiche

Titre Monkey Man Titre VO
Réalisateur Dev Patel Scénaristes Dev Patel et Paul Angunawela et John Collee
Acteurs Dev Patel, Sharlto Copley, Pitobash, Vipin Sharma, Sikandar Kher, Adithi Kalkunte
Date de sortie17 / 04 / 2024 Durée2h 01
GenreAction, Thriller Budget15 000 000 $

Un jeune homme anonyme lance une campagne de vengeance contre les dirigeants corrompus qui ont assassiné sa mère et qui continuent à victimiser systématiquement les pauvres et les impuissants.

Critique

L’histoire derrière Monkey Man est plutôt belle. On parle de Dev Patel, connu pour avoir remporté Qui veut gagner des millions ? dans Slumdog Millionaire (2008), qui décide un jour de faire un film d’action. Dev Patel n’est pas un kéké ; il pratique le taekwondo depuis 2000 et obtient même une ceinture noire en 2006. Il a également participé à des compétitions. Dans son tableau de trophées, on peut compter au moins 37 médailles.

Les indiens ont leur John Wick

Bref, on présente son film comme un « John Wick à Bombay ». Et il est, en effet, difficile de ne pas penser au film de Keanu Reeves, étant donné les similarités. Il s’agit d’une histoire de vengeance violente, ponctuée de scènes d’action où ça fait mal. Visuellement, difficile de ne pas penser à John Wick quand on découvre le héros incarné par Dev Patel, en costume noir, cheveux longs et barbe. Pas aidé non plus par le seul centimètre qui sépare Keanu Reeves (1,86 m) de Dev Patel (1,87 m). Pour finir avec les similitudes, le budget est assez similaire : 20 millions pour John Wick (2014) et 15 pour Monkey Man.

La production a été assez compliquée. Au départ, Dev Patel voulait que Neill Blomkamp avec qui il a tourné Chappie (2015) réalise, mais ce dernier a refusé, tout en l’encourageant à le faire lui-même. Finalement, Patel s’est décidé à s’y mettre et le tournage devait débuter en Inde début 2020, mais la pandémie est passée par là. Résultat, le tournage a eu lieu un an plus tard, en Indonésie. Puis Netflix a lâché 30 millions pour les droits du film, Jordan Peele est ensuite intervenu. Estimant que le film méritait d’être vu au cinéma, il a racheté les droits à Néné.

Du coup, je suis allé voir Monkey Man, bien chaud. J’ai même poussé des cris de singe avant d’entrer dans la salle, avant de fermer ma gueule quand les gens ont commencé à me regarder bizarrement. Je n’ai pas eu besoin de me forcer à me retenir de pousser des cris de singe quand le film s’est terminé, car je n’étais plus aussi chaud.

Des idées, de l’envie et des erreurs

Il y a des choses sympathiques, notamment au niveau de l’action où l’on sent un Dev Patel très investi. Pour preuve, le gars s’est brisé la main en réalisant la première scène d’action. À la fin du tournage, il a ajouté deux orteils cassés, une épaule déchirée et une infection oculaire à son palmarès. Très vite, on se rend compte que l’action est plus proche d’un The Raid que d’un John Wick. Monkey Man est bien plus brutal, moins ballet.

Par contre, là où ça m’a un peu gonflé, c’est au niveau de l’intrigue. Déjà, niveau originalité, si l’on omet la culture indienne et sa politique, c’est du déjà-vu permanent. De plus, deux heures, c’est beaucoup trop long pour ce qu’il y a à raconter. Je pense que Dev Patel est tombé dans le piège du « c’est ma première réalisation, il faut que j’y mette tout ce que j’aime ». Résultat, on a pas mal d’idées, mais clairement au détriment du rythme.

Le pire, c’est probablement avec le flash-back de la mort de l’être aimé, à l’origine de la vengeance. Il revient beaucoup trop. On a même le passage ridicule où le mec prend de la drogue et a une révélation nous permettant d’avoir droit au flash-back complet. Sauf qu’il n’apporte strictement rien, car on avait déjà bien compris.

Dernière déception, le Monkey Man en question n’est finalement qu’un élément pour faire le cool. C’est dommage car il y avait de quoi cultiver une aura atmosphère mystérieuse, à la manière du Baba Yaga de John Wick.

Par ne poussant pas de cris de singe.

Conclusion

Sur papier, le John Wick de Bombay me faisait saliver. Malheureusement, le Monkey Man n’est pas à la hauteur du Baba Yaga. Il s’agit d’un film d’action sympathique, mais qui souffre des clichés inhérents au genre et d’une mauvaise gestion du rythme.

+

  • Dev Patel en John Wick indien
  • Scènes d’action sympathique
  • Culture indienne

  • Originalité zéro
  • Trop long
  • Ce flash-back usé jusqu’à la moelle
6/10
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