Critique : Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan

Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan est arrivé dans nos salles françaises avec une grosse ambition. Déjà, il s’agit d’un diptyque dont la suite Les Trois Mousquetaires : Milady est déjà prévu pour la fin de l’année. À noter que les deux films ont été tournés à la suite sur 8 mois. Aussi, le budget des deux films combinés est estimé à 72 millions d’euros. Bref, comme je le disais, de l’ambition, il y en a. C’est donc cool de constater que le succès a été au rendez-vous avec, à ce jour, 3 337 528 entrées en France.

Personnellement, je n’étais pas spécialement emballé à l’idée de voir le long-métrage réalisé par Martin Bourboulon malgré un casting faisant du projet l’équivalent d’un Avengers chez les mangeurs de grenouilles. Au passage, difficile de ne pas le considérer comme une tentative d’en faire un Avengers à la française en puisant sur une référence littéraire puissante. Signe qui ne trompe pas, une scène mid-générique est offerte.

Bref, j’avais du mal à m’emballer parce qu’on parle quand même d’une œuvre signée par Alexandre Dumas ayant déjà été adaptée plus d’une trentaine de fois. Certes, la dernière fois, ça date, mais j’en suis ressorti un peu traumatisé vu que c’était signé Paul W.S. Anderson. Pour rappel, c’était en 2011 et y avait une référence au RPG Skies of Arcadia (200). Comprendre par-là que des navires volants (oui, oui) sont venus faire un coucou.

Beau, mais émoussé

Au final, Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan ne m’a pas spécialement emballé. Ce n’est pas mauvais. Les décors et costumes sont splendides. Le casting impeccable, même si Eva Green dans le rôle de la femme fatale me lasse un peu. Heureusement qu’elle a droit à une séquence où elle joue la femme un peu à l’ouest pour varier son registre. En MVP, je prends, à ma grande surprise, le Louis XIII de Louis Garrel. Quant aux répliques, elles offrent parfois des punchlines sympathiques.

Mais il m’a été difficile de ne pas tiquer sur certains détails. Par exemple, un truc tout con, mais François Civil qui joue D’Artagnan. Le personnage est censé être tout juste majeur et il est joué par un mec affichant 33 années à son kilométrage. On va dire que c’est digne d’Hollywood.

Néanmoins, le plus décevant concerne les scènes d’action. Elles peinent à convaincre, ce qui est dommage vu que c’est un des points les plus attendus pour un tel blockbuster. Il y a bien une volonté d’offrir une mise en scène dynamique avec des plans-séquence nous plongeant au plus près de la bataille. Sauf qu’elles ont eu l’effet contraire chez moi. Le cadrage nerveux faisant que je ne comprenais pas grand-chose à ce qui se passait. Surtout, les chorégraphies étaient à désirer, sans oublier l’absence de plan fort. Les combats à l’épée n’offrent aucune réelle tension. On n’est clairement pas au niveau d’un Tyler Rake.

Après, au niveau de l’histoire, difficile d’être réellement surpris vu que les grandes lignes sont connues (plus de 30 adaptations, je rappelle). Je regrette également que les personnages ne soient pas été plus approfondis que ça. Chacun, son archétype et ça s’arrête là.