Critique : La Stratégie Ender

Starship Troopers : Les Origines

Fiche

D’après le livre d’Orson Scott Card
Titre
La Stratégie Ender
Réalisateur Gavin Hood
Scénariste Gavin Hood
Acteurs Asa Butterfield, Harrison Ford, Hailee Steinfeld, Abigail Breslin, Ben Kingsley, Viola Davis
Titre original Ender’s Game Date de sortie 6 novembre 2013
Pays États-Unis Budget 110 000 000 $
Genre Action, Aventure, Science fiction Durée 1h 54

Dans un futur proche, une espèce extraterrestre hostile, les Doryphores, ont attaqué la Terre. Sans l’héroïsme de Mazer Rackham, le commandant de la Flotte Internationale, le combat aurait été perdu. Depuis, le très respecté colonel Graff et les forces militaires terriennes entraînent les meilleurs jeunes esprits pour former des officiers émérites et découvrir dans leurs rangs celui qui pourra contrer la prochaine attaque. Ender Wiggin, un garçon timide mais doté d’une exceptionnelle intelligence tactique, est sélectionné pour rejoindre l’élite. A l’académie, Ender apprend rapidement à maîtriser des manoeuvres militaires de plus en plus difficiles où son sens de la stratégie fait merveille. Graff ne tarde pas à le considérer comme le meilleur élément et le plus grand espoir de l’humanité. Il ne lui manque plus qu’à être formé par Mazer Rackham lui-même, pour pouvoir commander la Flotte lors d’une bataille homérique qui décidera du sort de la Terre.

Critique

Une nouvelle saga pour mioches en manque d’Harry Potter et pas emballé par Percy Jackson ou le monde qu’on peut accéder via un placard ? La Stratégie Ender semble parfait pour remplir ce créneau. Sauf que…

La Stratégie Ender balance des évènements qu’on pourrait difficilement juger comme étant enfantins. Après tout, on parle ici d’enfants élevés pour faire la guerre. Des enfants-soldats. Ces derniers sont encadrés par des militaires aguerris qui prennent bien soin de leur priver de leur enfance, leur libre-arbitre et d’en faire des machines à tuer. Un constat reflétant le triste sort de certains enfants dans des pays en guerre comme en Afrique. Surtout on ne peut pas s’empêcher de penser à Mon nom est Tsotsi, le film qui a rendu mondialement célèbre Gavin Hood grâce à son Oscar du meilleur film étranger.

La Stratégie Ender balance des évènements qu’on pourrait difficilement juger comme étant enfantins.

De l’aveu même du réalisateur, il voit en La Stratégie Ender, la synthèse entre Mon nom est Tsotsi et son expérience dans les blockbusters (dont le catastrophique X-Men Origins: Wolverine). Un point tout à fait pertinent, car c’est exactement ce que j’ai ressenti. En plus de ça, je me suis aussi amusé à voir en ce film une sorte d’épisode 0 de la saga cinématographique Starship Troopers tant les deux films partagent de nombreux points communs à commencer par l’omniprésence militaire et les ennemis, des insectes géants.

Malgré tout, ce n’est pas de Rico, le héros de Starship Troopers, que s’approche le plus Ender mais bien de Carl Jenkins incarné par un Neil Patrick Harris pré-Barney (How I Met Your Mother). Le jeune garçon est un stratège de génie. Il est tellement doué qu’on l’envisage aux plus hautes sphères de l’armée. La Stratégie Ender nous propose de suivre son parcours sur une année, un peu à la manière d’un Harry Potter à peine débarqué à l’école des sorciers.

Je me suis bien régalé de voir Ender se coltiner les différents étapes vers son objectif à coup d’affrontements ou de manipulations. On voit qu’Ender n’est pas un enfant comme les autres. Chacune de ses actions est murement réfléchie et rarement superflue. Certes, j’ai regretté que le film aille un peu trop vite, ne développant pas certains points pouvant être prometteurs. En cela, Gavin Hood scie légèrement la branche sur laquelle il est assis. D’autant plus regrettable qu’on sent par moment que le film aurait pu devenir épique si les moyens étaient là.

Pas grave, il n’en reste pas moins un divertissement très efficace avec un twist bandant (même si prévisible) sans oublier des effets spéciaux solides. La bataille de la scène d’ouverture est très impressionnante. J’ai eu envie de m’écrier : « Independence Day ! ». Par la suite, les images de synthèse sont parfois un peu trop visibles (surtout pour la numérisation des gosses), mais bizarrement, je n’ai jamais été vraiment choqué. Sans doute parce que les effets ratés sont rares ou alors, je dois prendre l’habitude. À moins que je n’ai jamais vu en La Stratégie Ender autre chose qu’un film pour enfants qui dispose de suffisamment de profondeur pour aussi impliquer les adultes. Notamment via les réflexions pas si anodines.

J’ai eu envie de m’écrier : « Independence Day ! ».

À noter aussi des combats entre classes (bye, bye Gryffondor, Serpentard, bienvenue, les Dragons, les Salamandres) bien plus stylés que les parties de Quidditch. Pour en faire un résumé bref, c’est un peu le Blitzball de Final Fantasy X remixé en laser game. J’adore aussi les simulations de guerre même si l’effet de caméra à chaque début de mission fait penser au début d’une partie de Qui veut gagner des millions ?.

Dans l’ensemble, le casting est bon. Asa Butterfield confirme après Hugo Cabret (il a vachement poussé entre les deux films). De même pour Hailee Steinfeld (True Grit). Harrison Ford produit une nouvelle bagnole dans la même lignée que les précédentes. Niveau réalisation, rien d’extraordinaire, mais de l’efficace. Un petit coup de cœur quand même pour ce zoom sur un Ender endormi lors d’un long voyage dans l’espace.

Spoiler : la suite

J’aimerais beaucoup qu’il y ait une suite surtout vu la fin. Je me demande comment Ender va-t-il gérer sa relation avec la race extra-terrestre et sa relation avec le bébé. En plus, quand on sait qu’il y a eu 17 livres, je pense qu’il y a de quoi adapter.

Conclusion

Un (premier ?) film efficace introduisant un héros bien éloigné des éternels clichés de gamins victimes et qui deviennent des « super-héros » du jour au lendemain. Je ne sais pas ce qui fait que j’ai adoré ce film alors que le genre m’agace souvent. Sans doute, le côté SF proche de Starship Troopers ? Sans doute, les combats s’inspirant du Blitzball ? Sans doute, les acteurs ? En fait, ça doit probablement être un tout.

+ – Le côté SF qui fait penser à un mélange de Starship Troopers et StarCraft
– Une réalisation efficace
– Le casting
– Un sujet moins gnangnan qu’il n’y paraît
– Parfois trop abrupt là où il aurait dû être développé
– Aurait pu être bien meilleur
Trophée8/10
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