Critique : Gatsby le Magnifique

Citizen Gatsby

Fiche

D’après le roman de F. Scott Fitzgerald
Titre Gatsby le Magnifique
Réalisateur Baz Luhrmann
Scénaristes Baz Luhrmann, Craig Pearce
Acteurs Leonardo DiCaprio, Tobey Maguire, Carey Mulligan, Isla Fisher, Elizabeth Debicki, Joel Edgerton, Jason Clarke, Adelaide Clemens
Titre original The Great Gatsby Date de sortie 15 mai 2013
Pays Etats-Unis, Australie Budget 127 0000 000 $
Genre Drame, Romance Durée 2h23

Printemps 1922. L’époque est propice au relâchement des mœurs, à l’essor du jazz et à l’enrichissement des contrebandiers d’alcool… Apprenti écrivain, Nick Carraway quitte la région du Middle-West pour s’installer à New York. Voulant sa part du rêve américain, il vit désormais entouré d’un mystérieux millionnaire, Jay Gatsby, qui s’étourdit en fêtes mondaines, et de sa cousine Daisy et de son mari volage, Tom Buchanan, issu de sang noble. C’est ainsi que Nick se retrouve au cœur du monde fascinant des milliardaires, de leurs illusions, de leurs amours et de leurs mensonges. Témoin privilégié de son temps, il se met à écrire une histoire où se mêlent des amours impossibles, des rêves d’absolu et des tragédies ravageuses et, chemin faisant, nous tend un miroir où se reflètent notre époque moderne et ses combats.

Critique

Baz Luhrmann, c’est avant tout une adaptation détonante de Roméo et Juliette. Une adaptation où j’étais tombé amoureux de Claire Danes lors de la scène où elle rencontrait pour la première fois Roméo à travers un aquarium. Un des plans les plus romantiques du cinéma (le deuxième pour Leo après Titanic). Il y avait eu aussi l’excellent Moulin Rouge et un Australia sympathique mais souffrant de quelques défauts rédhibitoires. Cette fois-ci, le réalisateur australien retourne à ses premiers amours : une adaptation et Leo.

Comme pour Australia, Gatsby le Magnifique ne contient pas de scènes chantées mais cela ne l’empêche pas de délivrer un formidable spectacle délirant rappelant beaucoup Moulin Rouge. Un spectacle sonore et visuelle où l’ancien New-York se déchaine dans les fêtes de Gatsby et en met plein la vue (paillettes, feux d’artifices, danses effrénées, splendides costumes, tout y passe). Malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion de voir le film en 3D (du fait de sa longue durée, les horaires étaient complètement décalés et je n’avais pas envie de terminer la séance après minuit) mais j’imagine que ça doit en mettre plein les lunettes, déjà qu’à plat !

« Un spectacle où l’ancien New-York se déchaine dans les fêtes de Gatsby et en met plein la vue. »

Qui dit Gatsby dit Leo. Il n’est pas le héros de l’histoire (c’est Peter Parker) mais l’homme qui va provoquer la fascination du narrateur. Comme pour L’Odyssée de Pi, Gatsby le Magnifique commence des années après la véritable histoire. On y retrouve un Nick Carraway (Tobey Maguire) dépressif en pleine confession avec son psy sur sa rencontre avec Gatsby et on sait donc déjà que ça va mal se terminer. Un procédé dont je ne suis pas fan mais qui a le mérite de crisper le spectateur. Ce denier prête alors beaucoup plus d’attention aux détails.

Qui dit Gatsby dit Leo. DiCaprio est un pur génie. Il sait toujours autant charmer le spectateur et c’est ça qu’il fallait au personnage. Notons aussi un interlude comique très drôle dévoilant un talent insoupçonné de l’acteur: faire rire. Bref, 2013 est encore l’année DiCaprio (le chef d’œuvre Django Unchained) après une année 2011 faste: Inception et Shutter Island (l’année 2012 a été décevante avec l’Eastwood moyen, J. Edgar). L’introduction de Gatsby dans le film est une merveille du cinéma devenue trop rare de nos jours. Il s’agit un procédé consistant à introduire son personnage par petites touches en ne laissant entrevoir que d’infimes parties de son corps (comme un méchant de James Bond). Le gros plan sur le visage de Gatsby la première fois qu’on le voit est mémorable.

Malheureusement, c’est dommage que le film soit gâché par une surabondance d’effets spéciaux pas toujours de bon goût et même parfois immondes (certaines incrustations semblent sortir d’un fan film bâclé, c’est dire). Fort heureusement, d’autres sont réussis comme ces plans séquences nous permettant de passer d’une rive à l’autre, ces plans larges sur l’ancienne New-York ou encore les scènes où le narrateur écrit son histoire (ses mots s’illuminent à l’écran pour un effet sympathique). Pour une fois, ce ne seront pas les effets spéciaux qui feront l’épate mais bien les costumes et les décors réels tellement grandiloquents et bling-bling qu’on en bave (la chambre de Gatsby vaut le détour).

« Mais putain, Gatsby, laisse tomber cette pouffe, elle est creuse, complètement ramollie du bulbe, tu vaux mieux que ça. T’es Gatsby, bordel ! »

Le reste du casting est plutôt correct (même Tobey Maguire que je ne peux pourtant pas blairer à cause de ce qu’il a fait de Peter Parker – je sais, ce n’est pas sa faute mais même) et colle bien à leurs personnages. L’histoire n’est pas un classique pour rien et on le comprend au visionnage. Une histoire romantique et forcément tragique (sinon aucun intérêt – si c’est pour voir un couple s’emballer pendant deux heures vingt, merci bien…). Une histoire comme on les aime même si certains points peuvent agacer. Personnellement, je n’ai pas arrêté de me dire : « Mais putain, Gatsby, laisse tomber cette pouffe, elle est creuse, complètement ramollie du bulbe, tu vaux mieux que ça. T’es Gatsby, bordel ! ».

Surtout le personnage de Carey Mulligan est tellement insupportable et détestable qu’on n’espère rien du tout de sa romance avec Gatsby. Du coup, j’ai davantage subi la suite des évènements comme un spectateur avisé qui sait que tout ce délire ne sert à rien et que ça va mal se terminer mais malheureusement ne peut rien faire. Ce qui rend le héros/narrateur encore plus énervant avec sa façon de laisser couler. Décidément Tobey ! Ça ne m’a tout de même pas empêché d’être ému par ce Gatsby au cœur beaucoup trop grand pour ce monde de richards faibles et lâches, nés avec une cuillère d’argent dans la bouche.

Conclusion

Gatsby le Magnifique ressemble à un mix des précédents longs-métrages de Baz Luhrmann. Une histoire d’amour tragique entre deux personnages qu’un monde sépare (Romeo + Juliette/Moulin Rouge/Australia), un grand sens du spectacle (Moulin Rouge) et de l’aventure (Australia). Sauf que cette fois-ci, il y a un très grand personnage, Gatsby. On retrouve même le Charles Foster Kane d’Orson Welles dans ce Gastby-là, un très beau compliment.

+ – Leonardo DiCaprio of course
– le dénouement de l’histoire
– les fêtes qui en mettent plein la vue
– les décors et les costumes
– c’est possible de baffer Daisy et Nick?
– des effets spéciaux parfois foireux
– on a du mal à croire à l’histoire d’amour entre Gatsby et Daisy
Trophée8/10
S’abonner
Notification pour
guest

6 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Pin It on Pinterest