Critique : Expendables 2 : unité spéciale

Les fuoriclasses ne meurent jamais

Fiche

Réalisateur Simon West (Le Flingueur)
Scénaristes Richard Wenk (16 Blocs), Sylvester Stallone (John Rambo)
Acteurs Sylvester Stallone, Jason Statham, Jet Li, Dolph Lundgren, Chuck Norris, Jean-Claude Van Damme, Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger, Terry Crews, Randy Couture, Liam Hemsworth, Scott Adkins, Yu Nan
Titre original The Expendables 2 Date de sortie 22 août 2012
Pays USA Budget 100 000 000 $
Genre Action, Aventure Durée 1h42
Les Expendables sont de retour, et cette fois, la mission les touche de très près…

Lorsque Mr. Church engage Barney Ross, Lee Christmas, Yin Yang, Gunnar Jensen, Toll Road et Hale Caesar – et deux nouveaux, Billy The Kid et Maggie – l’opération semble facile. Mais quand l’un d’entre eux est tué, les Expendables jurent de le venger. Bien qu’en territoire hostile et donnés perdants, ils vont semer le chaos chez leurs adversaires, et se retrouver à tenter de déjouer une menace inattendue – cinq tonnes de plutonium capables de modifier l’équilibre des forces mondiales. Cette guerre-là n’est pourtant rien comparée à ce qu’ils vont faire subir à l’homme qui a sauvagement assassiné leur frère d’armes…

Critique

Après un premier épisode très bon même s’il n’atteignait pas le niveau du long-métrage précédent de Sylvester Stallone, John Rambo, on attendait beaucoup de cette suite réunissant la dream team du cinéma d’action. Aux chiottes la Team USA de Barcelone 92, bienvenue au 5 de rêve : Schwarzenegger en pivot, Lundgren en ailier fort, Willis en ailier, Norris en arrière et Stallone en meneur de jeu. Pauvre Van Damme en face, il va en prendre plein la gueule mais pour rééquilibrer un peu, il a le droit à quelques centaines de soldats et à un bras droit bad ass.

La plus grosse mauvaise surprise autour du tournage hormis la mort malencontreuse d’un des cascadeurs reste la nomination du réalisateur… Passer de Sylvester Stallone à Simon West à la déplorable filmographie est un choc. Malgré tout mon respect pour le réalisateur, difficile de prendre la suite d’un mec qui a pondu à la suite : Rocky Balboa, John Rambo et Expendables surtout quand on compte comme film majeur Lara Croft : Tomb raider, Le Flingueur ou Terreur sur la ligne. Seul le sympathique Les ailes de l’enfer a pu remonter mon moral quoique…

Au vu du résultat, il faut avouer que le bonhomme ne s’en est pas trop mal sorti. Fort d’un budget conséquent et d’un lieu de tournage en Bulgarie (pour faire des économies, c’est good), le bonhomme s’est permis les meilleurs excès et les scènes d’action sont spectaculaires (vraiment). Surtout, surtout on a rajouté par ordinateur du sang à chaque impact sur les corps rendant les gunfights encore plus trépidants (un peu comme la fusillade finale de John Rambo). On est bien loin du final ridicule de The Dark Knight Rises avec les policiers et terroristes tombant comme des mouches sous l’effet de balles invisibles. Ca gicle, ça explose (une balle de fusil sniper sur une tête, ça fait des dégâts) et ça… rigole.

Cette suite est résolument bien plus déconneuse que son prédécesseur ce qui a pour effet d’amoindrir la tension dramatique mais permet de s’amuser comme un petit gamin devant un rêve fantasme (décidément, on est gâté cette année après Avengers) : voir nos plus grandes stars du cinéma d’action eighties/nineties s’associer pour exploser du méchant. Les répliques mouches fusent, certaines tombent à plat mais beaucoup fonctionnent. Perso, je me suis marré comme un dingue (il y a un mec qui m’a regardé comme si j’étais atteint de folie).

Et puis, merde ! Y a même une apparition évangélique du Chuck et du Norris (le bonhomme est tel qu’il est impossible de citer son nom en une seule fois) et le meilleur, c’est que le film joue avec l’aura de l’acteur et sa réputation d’immortel, de surhomme. Chuck Norris facts à l’écran, c’est dans Expendables 2 : unité spéciale. Malgré tout, je ne peux pas m’empêcher de regretter cette dramatisation au rabais (le même reproche pouvait être fait à Avengers comme quoi il semble impossible de concilier humour et drame), Simon West n’a pas le talent de Stallone pour mettre en place vite fait un background dramatique (on s’était foutu de l’acteur quand il a voulu faire revenir papy Rocky sur le ring et on s’est tu devant le résultat final). Espérons que pour le 3…

Point raté aussi concernant les incrustations en images de synthèse complètement dégueulasses (l’hélicoptère de l’ouverture, quelle horreur). Allez, ça suffit pour les défauts du film, très vite masqué par le reste. Difficile de ne pas rire, de ne pas jubiler devant nos stars ! Stallone ne se démarque pas trop de son rôle dans le premier donc je n’y reviendrais pas. Jet Li saute dans le vide pour une des meilleurs blagues du film, Rourke disparaît, Crews ne change pas, il apporte des blagues et son fusil atomique, même constat pour Statham. Par contre, Willis et Schwarzenegger sont bien plus présents et c’est un véritable bonheur : mon dieu, leur association pour casser du méchant envoie de la poussière d’ange aux yeux, on a envie de pleurer de bonheur. Un flash-back apparaît pour juxtaposer sur la toile de projection l’aura de Terminator et John McLane sur les deux acteurs. « Oui », soufflons-nous, « c’est à ce que ressemblerait si les deux monstres sacrés du cinéma serait associés. On peut enfin mourir… »

… mais attendez, il manque encore JCVD et Lundgren. Lundgren dispose d’un rôle plus étoffé que dans le premier, ses blagues sont excellentes et l’acteur s’éclate comme un petit fou et ça se voit ! Fini la dépression du tournage de la méga daube King Rising 2. La note du psy a dû couter cher ! Mais rien de tel que retrouver ses « potes » pour le moral et on est content pour lui en lui souhaitant du bien pour la suite. Pour le belge « 1 + 1 = 1 », il trouve ici un rôle de méchant qui lui sied à merveille. Je n’ai toujours pas oublié son rôle de bad guy dans l’old school Karate Tiger – Le Tigre rouge, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai visionné cette VHS pour revoir JCVD en Ivan le Rouge. Dans Expendables 2 : unité spéciale, il offre une prestation aussi aware que son talent et on a le droit à son fameux coup de pied retourné. Je vais vous avouer, j’ai bandé lors de l’exécution du mouvement… et j’ai dû filer aux toilettes.

Pour Liam Hemsworth et Yu Nan, bon ben, le premier est sympa surtout lors de sa séquence derrière son fusil sniper, après… La fille, elle est là pour apporter la touche féminine mais on l’oublie rapidement. En même temps quand tu vois le reste du casting, faut pas s’étonner. Ah j’ai failli oublier, Schwarzy, il a quand même sacrément vieilli, c’est d’autant plus frappant qu’il a fait une longue pause cinématographique donc on ne l’a pas vu vieillir comme Stallone ou Willis. C’est comme retrouver une veille connaissance, on se dit ben merde, quel chien le temps!

Conclusion

Expendables 2 : unité spéciale est une suite encore plus impressionnante que le premier et perd en drame ce qu’elle gagne en humour. On jubile devant cette association de rêve pour un des films d’action majeurs du cinéma. Le chant du cygne des papys? A moins qu’Expendables 3
+ – Les scènes d’actions
– L’humour
– Le meilleur crossover existant
– Ça saigne: interdit aux moins de 12 ans et ça fait du bien
– Partie dramatique un peu foirée
– Des images de synthèse dégueulasses
Trophée8/10
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