Critique : Dieu, tu es là ? C’est moi, Margaret.

« Dieu, tu es là ? C’est moi, Margaret. », impossible de ne pas s’arrêter devant ce titre. Comme devant le rayon des nouveautés. Si généralement, un simple balayage façon Terminator suffit avant de passer son chemin, il arrive parfois que l’objet de notre attention fasse qu’on s’y arrête plus longtemps. En l’occurrence, ici, c’était en découvrant le duo Rachel McAdams et Kathy Bates que je me suis demandé si c’était un bon film. D’autant plus qu’il y a cette jeune fille qui me rappelle vachement Cassie, la fille d’Ant-Man. Et si (non, pas What If… ?) ?

Un court passage sur IMDb me permet de noter une bonne moyenne et de confirmer ma reconnaissance faciale (en bonne voie pour devenir un Terminator, il ne me reste plus qu’à voler les vêtements d’une bande de racailles, mais je ne m’y sens pas encore prêt, vis-à-vis de mon intégrité physique). Du coup, je me suis laissé tenter, rien que pour revoir l’ancienne Cassie, car la nouvelle, je ne m’y fais pas.

« J’ai besoin, j’ai besoin de faire grossir mes seins. »

Pour le coup, j’en ai eu plus que je ne m’attendais. Il faut dire qu’elle est le centre de Dieu, tu es là ? C’est moi, Margaret. En même temps, elle joue la Margaret en question. Heureusement, elle est également lumineuse dans ce rôle. Pleine de naturel et de sensibilité. Je m’y suis attaché en deux secondes. Comment faire autrement avec ces yeux innocents laissant entrevoir sans peine une fragilité donnant envie de la protéger du monde (et de Kang) ? Autour d’elle, pas mal de personnages forts comme la mère jouée par Rachel McAdams, la grand-mère incarnée par Kathy Bates et, surtout, l’hilarante copine interprétée (pfiou, que de synonymes) par Elle Graham.

Autour de la particularité de Margaret, dont le père est juif et la mère chrétienne, le film déroule le récit d’une jeune fille qui s’interroge par rapport à la religion tout en ayant des tracas d’adolescente (les règles, où sont mes seins ?). Le tout est dynamisé par un déménagement qui lui fait perdre ses repères. Le côté génial du film de Kelly Fremon Craig, dont c’est seulement le deuxième long-métrage après The Edge of Seventeen (2016) où l’on retrouve une star de Marvel, Hailee Steinfeld, c’est que ces sujets sont traités avec beaucoup de pudeur, de sensibilité et d’humour. Comme disait Thérèse, « C’est fin, c’est très fin, ça se mange sans faim ».

Au final, on dispose d’un combo entre rires (j’ai adoré l’hilarant running gag du « J’ai besoin, j’ai besoin de faire grossir mes seins. ») et larmes (les règles, les retrouvailles) autour d’une fabuleuse Abby Ryder Fortson.