Critique : Dans les coulisses de Werewolf by Night

Difficile d’être passé à côté de l’OVNI made in Marvel Studios, Werewolf by Night. Il faut dire que ce film détonne dans le registre du MCU. À sa tête, comme dirait Kevin Feige au D23, le compositeur de génie Michael Giacchino. Bref, ce projet était une surprise sortie de nulle part et inattendue. Qui plus est, le documentaire aborde ses origines. C’est parti d’une conversation anodine entre le grand manitou de Marvel Studios et Michael Giacchino quand le premier a demandé au second quel film, il aimerait réaliser s’il en avait l’occasion. À la réponse « Werewolf by Night », Kevin Feige ne peut répondre que « Waouh ! D’accord. ».

Si Werewolf by Night était un projet à part dans le MCU, son making-of l’est tout autant. Ne vous fiez pas à sa fiche ou à son banal titre français, il ne s’agit aucunement d’un making-of classique comme ceux de la série Marvel Studios : Rassemblement. Au contraire, on est devant un making-of tout aussi atypique que l’était son sujet. D’ailleurs, son titre original, Director by Night, l’indique mieux.

Le grand frère vu par le petit frère

À la réalisation du making-of, on retrouve Anthony Giacchino, le petit frère de Michael (deux ans de moins). Il n’est pas étranger au domaine, car il en a réalisé plusieurs comme Star Trek : Secrets of the Universe (2013) ou The Giant’s Dream : The Making of the Iron Giant, making-of de l’excellent Le Géant de fer (1999) de Brad Bird. Plus récemment, il a remporté l’Oscar du meilleur court métrage documentaire pour Colette (2020). Ils doivent être fiers, papa et maman, leurs deux fils ont eu un Oscar.

Avec Director by Night (je répète, un nom bien plus cool et représentatif que Dans les coulisses de Werewolf by Night), Anthony Giacchino arrive avec son expertise et livre un OVNI à la Werewolf by Night parmi les making of de Marvel Studios.

Au lieu d’aligner les interviews sur fond d’images de tournage, Anthony Giacchino suit son grand frère de façon intime sur le tournage tout en posant des questions à leurs parents et en livrant des images des films tournés avec ses amis durant son enfance, témoignant d’une véritable passion pour le cinéma. En voyant ces extraits, on comprend que la vocation de réalisateur du compositeur était loin de sortir de nulle part. Cela explique également pourquoi Werewolf by Night est un film très solide malgré l’inexpérience de son réalisateur. Pour couronner le tout, ces extraits se concluent sur des retrouvailles émouvantes.

Jour, nuit, jour, nuit, jour, nuit.

En plus de ça, Anthony Giacchino dresse des portraits inattendus pour un making-of.

L’une des meilleures scènes du documentaire survient quand il s’intéresse au métier de l’assistant de production Rick Kubo. Pour une activité digne du passage culte du film Les Visiteurs (1993). Même délire à la cantine. Sans oublier la galerie des monstres, Ted, l’Homme-Chose et l’excellente blague de la pauvre âme ayant été prise chez Les Gardiens de la Galaxie 3.

Malgré tout, j’énoncerais comme défaut, le fait qu’Anthony Giacchino ne semble pas beaucoup s’intéresser à la création de Werewolf by Night. J’étais venu pour ça à la base quand même.