Critique : Black Adam

Le Venom de DC

Fiche

Titre Black Adam Titre VO
Réalisateur Jaume Collet-Serra Scénaristes Adam Sztykiel et Rory Haines & Sohrab Noshirvani
Acteurs Dwayne Johnson, Aldis Hodge, Pierce Brosnan, Noah Centineo, Sarah Shahi
Date de sortie19 / 10 / 2022 Durée2h 05
GenreAction, Aventure, Fantastique, Science-fiction Budget200 000 000 $

Près de 5 000 ans après avoir été doté des pouvoirs tout-puissants des dieux égyptiens – et emprisonné tout aussi rapidement – Black Adam est libéré de sa tombe terrestre, prêt à déchaîner sa forme unique de justice sur le monde moderne.

Critique

Enfin, j’ai pu visionner le dernier DC. Une multitude d’événements ont fait que je n’ai pas pu voir les premières aventures de l’Homme en Noir au cinéma aussi rapidement que je l’aurais souhaité. Manque de bol, la séance terminée, je me suis senti obligé de m’excuser auprès des personnes qui m’ont accompagné (surtout, parce que j’ai imposé le choix du film).

Pourtant, j’y croyais à fond dans ce DC. Il avait tout pour offrir un divertissement ultra sympathique (un solide 8/10, quoi). Une tête d’affiche faisant vendre, car sympathique. Un casting de rôle secondaire porté par Pierce Brosnan. Un gros budget. D’autant plus que Black Adam est un projet porté par sa star, Dwayne Johnson depuis de nombreuses années. Du temps passé à peaufiner le projet ?

Le duo de Jungle Cruise remet ça

Vu le résultat final, j’ose émettre des doutes. En fait, j’en avais tout de même un gros à la base à cause du duo Jaume Collet-Serra (fidèle de Liam Neeson avec qui il a tourné trois films d’affilée) et Dwayne Johnson. Les deux avaient travaillé ensemble sur l’adaptation d’une attraction des parcs Disney, Jungle Cruise. Problème, Jungle Cruise n’était pas terrible du tout.

Avec le recul, ce n’est pas surprenant de retrouver les mêmes défauts dans Black Adam. À commencer par une orgie d’images de synthèse dégueulasse, surtout dans le climax. Un humour ayant péniblement réussi à me faire lâcher un sourire (pourtant, j’ai un humour facile) quand Black Adam ne daigne pas passer par la porte. Malheureusement, cette blague finit par devenir un running gag lourdingue. Le pire, c’est que même sur l’introduction badass de l’anti-héros, ils se sentent obligés de faire une blague détruisant tout la badassitude de la scène. Pour terminer un scénario navrant aux répliques tout aussi navrantes.

Il ne faut d’ailleurs pas attendre longtemps pour constater ces soucis. En effet, le long-métrage se casse la gueule dès sa scène d’exposition sur fond de voix off. On se croirait devant un nanar car rien ne va. L’écriture est catastrophique (je me suis réellement senti gêné). Le twist est dévoilé trop facilement. La réalisation s’amuse avec des envolées, mais oublie de s’attacher à ses personnages.

Aucune émotion à noter

Mais pour moi, le plus gros souci que j’ai eu avec Black Adam, c’est l’absence d’attachement pour les personnages. Dwayne Johnson manque d’épaisseur dans son jeu d’acteur pour camper un Teth Adam épique. Il se contente de faire la gueule tout le long. Aucune colère ne se dégage vraiment de lui. Ni d’émotion. J’ai eu l’impression qu’il était en train de se forcer à faire la tête méchante comme s’il engueulait sa fille, alors qu’au fond de lui, il a envie de se marrer car la bêtise de cette dernière est trop drôle. Tous les parents du monde ont connu ça. Quant à son côté vilain, oubliez tout de suite son côté dictateur capable de franchir la limite (très déçu par le cliché du trône détruit), c’est un simple anti-héros sympathique à la Venom.

Heureusement, plastiquement, il est impeccable. Il flotte en permanence (j’ai trouvé l’effet vraiment cool). Son costume est beau. Le voir tuer à la chaîne est tout de même fun. Par contre, sa relation avec les sans pouvoirs (le gamin, sa mère et son oncle)… Oh mon dieu. Que c’est navrant. Le syndrome Transformers. La gênance ultime. Surtout avec le tic de la reum ne pouvant s’empêcher de pointer tout le monde du doigt telle une maîtresse d’école. Le gamin, c’est du même acabit. Il manque de crever des centaines de fois, mais il continue à réagir de façon candide. Sans parler de la gêne provoquée par la scène où il demande à ses congénères de se rebeller. Le tout pour un combat final où heureusement que le ridicule ne tue pas.

Une Société de Justice de passage

C’est d’autant plus incompréhensible de les avoir impliqué que le niveau se relève dès quand ils ne s’en mêlent pas. À ce jeu, merci la venue de la Justice Society. Mais au final, on a d’autres problèmes (moins graves, heureusement). En plus d’être inapprofondis, ils manquent cruellement de nouveauté. Hawkman et son vaisseau renvoient à Black Panther. Atom Smasher est la fusion entre Deadpool et (Gi)Ant-Man. Tandis que Doctor Fate, ben… inutile de préciser hein. Je sais que les comics, tout ça. Sauf que nous sommes au cinéma et on a déjà vu ce genre de personnages. Il faut donc proposer quelque chose de nouveau.

Le méchant. Autant son look est assez marrant que le protagoniste en lui-même est inintéressant.

Le filtre Snyder

Pour finir le tour d’horizon de la déception, la réalisation… Autant certains plans sont sublimes, mais les combats sont souvent illisibles à cause de ce filtre « pays exotique » typique d’Hollywood. L’abus de ralenti digne de Snyder provoque également des nausées, en plus d’exploser le rythme.

J’ai comme l’impression que Jaume Collet-Serra voulait tellement un film péchu qu’il a demandé à ce que la caméra soit tout le temps en mouvement. Pourquoi pas ? Mais de temps en temps, il faut se poser pour se rapprocher des personnages. Non, le mec, il faut que la caméra bouge. Ce qui a provoqué l’inverse chez moi. Au lieu d’être scotché, je devais composer avec une indigestion. Car ce mouvement perpétuel dure quand même deux heures. Heureusement, le tout se conclut avec une sympathique scène mid-générique (pas de scène post-générique).

Pour info, car ça m’avait fait tiquer. Si Black Adam parle très vite en anglais, ce n’est pas injustifié. Les producteurs ont précisé qu’il dispose en fait de la Sagesse de Zehuti (le Z de son SHAZAM), lui permettant de parler toutes les langues. À l’origine, il y avait des allusions, mais ça a été coupé pour gagner du temps.

Par ayant encore plus hâte de découvrir le DCU de Gunn.

Conclusion

Après le Disney Jungle Cruise, le duo Jaume Collet-Serra et Dwayne Johnson se retrouvent pour un projet porté depuis longtemps par ce dernier. Résultat et malheureusement, on a exactement les mêmes problèmes que Jungle Cruise. Un scénario basique parsemé de répliques fades. Un humour forcé et jamais drôle (sauf une blague, mais rendu lourde en devenant un running gag). Des effets spéciaux faisant le yoyo et pollué par le filtre jaune du pays exotique. En prime, une réalisation Snyderesque avec un sur-abus de ralentis. Au final, il s’agit d’une banale adaptation de comic à la Venom / Morbius.

+

  • Dwayne Johnson en impose physiquement en Black Adam…
  • Parfois spectaculaire
  • Violence gratuite de Black Adam
  • Scène mid-générique

  • … mais ne procure aucune émotion
  • Anti-héros basique à la Venom
  • JSA sous-exploitée
  • Virez moi ces humains à la Transformers
  • Humour raté
  • Par pitié, arrêtez ce filtre jaune
  • Abus de ralentis
  • Narration digne d’un nanar
4/10
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