Critique : Andor – Saison 2

Le chef d’œuvre rebelle

Fiche

TitreAndor Titre VO
CréateurTony Gilroy
Acteurs Diego Luna, Stellan Skarsgård, Kyle Soller, Adria Arjona, Genevieve O’Reilly, Denise Gough, Elizabeth Dulau, Faye Marsay, Varada Sethu, Ben Mendelsohn, Alan Tudyk, Anton Lesser, Forest Whitaker, Benjamin Bratt
Saison2 Nombre d’épisodes12
Date de sortie14 / 05 / 2025 Durée45 à 60 mn
GenreAction, Aventure, Drame, Science-fiction, Thriller ChaîneDisney+

Cinq ans avant la périlleuse mission sur la planète tropicale Scarif, Cassian Andor participe comme espion aux prémices de la Rébellion contre l’Empire galactique, participant à ce qui deviendra l’Alliance rebelle.

Critique

Andor. La surprise que personne n’attendait de Lucasfilm. De l’outsider, il est devenu le favori après une première saison exceptionnelle. Et, comme on le sait, il est toujours plus dur d’être dans la position de favori plutôt que celle de l’outsider. Car si l’outsider se plante, tout le monde s’en fout. Mais s’il gagne, il aura la gloire. Alors que le favori n’a pas le droit de se planter.

Ça tombe bien, il ne s’est justement pas planté avec une deuxième saison magistrale.

Il reste quatre ans à vivre

À commencer par cette idée de génie de découper les douze épisodes en quatre arcs, avec des diffusions de trois épisodes — un arc complet — chaque mercredi. À chaque nouvel arc, on avançait d’une année. Dès lors, chaque semaine, on avait droit à un nouveau film dans le monde du rebelle Cassian Andor. Un régal.

Il est amusant de constater que cette deuxième saison a les mêmes défauts que la première. Cela démarre mollement (malgré une scène d’action spectaculaire pour ouvrir la saison), mais la tension ne cesse de grimper à chaque épisode jusqu’à se maintenir au sommet avec les deux derniers arcs. Je crois bien que c’est la première saison d’une série à laquelle j’ai mis la note de 10/10 à autant d’épisodes (3, 8, 9, 10 et 12).

Quant aux qualités d’Andor, je ne peux qu’inviter à lire ma critique de la première saison, si ce n’est déjà fait, car on y retrouve exactement la même chose. Tout en soulignant la grande intelligence du showrunner Tony Gilroy de ne jamais verser dans la surenchère. Sa construction est parfaite : tous les chemins mènent à Rome Rogue One (que je vais d’ailleurs revoir aussitôt que possible). Toutes les intrigues développées connaissent une conclusion, jusqu’à un dernier plan doux-amer m’ayant fait vibrer.

« Les rébellions reposent sur l’espoir. »

Le coup malin, c’est de ne jamais vraiment mettre de tension sur la destinée de Cassian, car on sait qu’il ne va pas mourir. Du coup, la tension se déplace sur les personnages secondaires (à chaque fois, parfaitement brossés et incarnés – pas un n’est à jeter), ceux dont le sort nous est incertain. En fait, il y a plein de coups malins partout. À chaque fois, une idée permet de donner du sel à l’épisode.

À ce jeu, j’ai adoré le coup des flash-backs (alors que c’est un procédé que j’apprécie pas généralement) pour l’épisode 10, Pitié, arrêtez, pitié…. C’est typiquement l’épisode où l’on se rend compte que les petites graines parsemées par-ci et par-là sur les épisodes précédents n’étaient pas négligeables. Elles deviennent de véritables arbres puissants au service de l’intrigue et permettent d’offrir de fortes émotions.

L’espace d’un an entre chaque épisode est également à souligner. J’ai adoré, à chaque fois, essayer de me remettre à jour par rapport à l’avancée de l’intrigue générale. Car Andor est aussi l’histoire de la naissance de la Rébellion. On se rend compte qu’elle était loin d’être idyllique. Ce n’est pas tout le monde contre l’Empire. Il y a des fractures internes. Bref, on se rapproche de la Résistance française, à laquelle il est directement fait référence avec Ghorman. Et il est difficile de ne pas grincer des dents en voyant comment est traité celui qui est à l’origine de tout cela… Ce saut temporel permet aussi à l’intrigue de ne pas s’enliser tout en restant crédible.

Au final, le seul bémol que j’aurais vraiment, c’est que je trouve que la réalisation n’offre pas suffisamment de plans mémorables (si ce n’est la danse fiévreuse de Mon Mothma et le plan final). Si je suis si exigeant, c’est parce que j’aurais aimé la perfection. Toutefois, force est de constater que les effets spéciaux sont impeccables.

La nouvelle Meryl Streep

Pour conclure la critique, j’en profite pour glisser quelques anecdotes que j’ai beaucoup aimées. Kleya Marki est le premier rôle de l’actrice britannique Elizabeth Dulau après avoir obtenu son diplôme d’une école d’art dramatique. Au départ, le rôle était censé être mineur, mais Tony Gilroy était tellement impressionné qu’il lui a donné plus de temps à l’écran. Il a bien fait, au vu de sa performance mémorable dans l’épisode 10. Gilroy va même jusqu’à la comparer à Meryl Streep : « On ne voit pas un seul mauvais moment d’elle dans notre salle de montage. Elle est incroyable. »

Sur le dernier arc, il y a un moment marquant où Krennic (Ben Mendelsohn) pose son doigt sur la tête de Debra (Denise Gough). Ce geste a été improvisé par l’acteur, ce qui explique sans doute le visage choqué de l’actrice : « Il a fait cette chose étrange avec son doigt sur le dessus de ma tête… J’ai pensé… brillant. »

Pour finir l’éloge de Gilroy à la boss de Lucasfilm, Kathleen Kennedy : « Elle a protégé la série et m’a protégé… Quand on a commencé à la challenger, Kathy n’arrêtait pas de dire oui : « Oh, je vais tourner la première scène dans un bordel. », « D’accord. », « Je vais leur faire tuer deux policiers. », « D’accord. », « On veut le chef décorateur de Chernobyl. », « D’accord, bonne idée. » […] Malgré tout ce qu’elle subit en ligne, c’est tout simplement dingue. Cette série existe parce qu’elle l’a forcée à exister. Quel boulot difficile, mec ! »

Par préparant son nouveau visionnage de Rogue One.

Conclusion

Après une première saison de haute volée, Andor confirme, avec une deuxième saison magistrale marquée par deux arcs d’un niveau exceptionnel, son statut de série incontournable de l’univers Star Wars. Chef-d’œuvre !

+

  • Idée de quatre arcs avant une séparation d’un an
  • Acteurs phénoménales
  • Écriture soignée
  • Vivre la naissance de la Rébellion
  • Tellement d’épisodes exceptionnels
  • Photographie et décors impressionnants
  • Effets numériques réussis

  • Démarrage un peu longuet
10/10
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