Fiche
Éditeur | 2K Games |
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Développeur | Yager (Yager) |
Plate-forme | PC, Playstation 3, Xbox 360 | Date de sortie | 29 juin 2012 |
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Genre | Action | Classification | Déconseillé aux moins de 18 ans |
Testé sur | PC |
On vous met dans la peau du leader d’une petite force d’infiltration chargée de retrouver la trace d’un colonel de l’US Army. Cette aventure se déroule dans les rues d’un Dubaï totalement dévasté par de puissantes catastrophes naturelles. La ville est désormais ensevelie sous le sable et tient aussi lieu de champ de bataille pour deux armées qui ne vous veulent pas du bien. |
Critique
Un nouvel épisode de la série Spec Ops, une saga pas franchement marquante n’étant qu’un ersatz des jeux de tir à la troisième personne de l’époque. Rien d’emballant pourtant l’opus The Line développé par le studio Yager marque un tournant. Les développeurs se sont plus concentrés sur l’histoire que n’importe quel jeu du genre et cela offre un résultat surprenant mettant au tombeau les Call Of Duty et compagnie. The Line démontre qu’il est possible d’offrir une bonne histoire sur un jeu de tir.
En réadaptant à la sauce vidéoludique le roman Heart of Darkness de Joseph Conrad. Spec Ops : The Line se part d’un background très solide et d’une histoire ô combien passionnante. Il faut dire que ce roman a déjà fait l’objet d’une adaptation au cinéma et le nom du film est… Apocalypse Now, l’un des meilleurs films de guerre de tous les temps.
On incarne le capitaine Walker accompagné de ses deux hommes pour une simple mission d’extraction à Dubaï or la réalité est bien autre et c’est une véritable odyssée vers l’enfer qu’on vit. Plus les chapitres avancent, plus les personnages demeurent marqués autant moralement que physiquement (superbe dégradation des vêtements et des visages rappelant Batman Arkham City) car ils vivent la guerre dans toute son horreur. Le chef du camp ennemi, Konrad (nom rendant hommage à l’écrivain) nous pose des dilemmes tout aussi insoutenable à tel point qu’on hésite parfois longuement avant de franchir le pas. Oserez-vous tirer sur des civils? Oserez-vous mettre sous terre un compagnon qui vous a trahi ? Le jeu offre une superbe narration haletante très bien découpée entre différents phases de shoot classique. A l’inverse du décevant Max Payne 3, Spec Ops : The Line ne souffre pas d’incessantes cinématiques de chargement plombant le rythme. La réalisation est superbe multipliant les plans magnifiques que ce soit durant les cinématiques ou pendant le jeu, je pense surtout à la découverte des immeubles de Dubaï, une séquence n’étant pas très loin de donner le vertige. Tout au long du jeu, on est happé par l’histoire à tel point qu’il est très difficile de lâcher la manette avant le dénouement. Le graal est même atteint lors du dernier chapitre avec pas moins trois fins différentes et toutes intéressantes allant du nihilisme absolu et au happy ending mitigé. Le capitaine Walker se souviendra du voyage, le joueur aussi.
Niveau gameplay, pas grand-chose à signaler. Le jeu demeure efficace avec un système de couverture réussi, des commandes aux coéquipiers simplistes et les affrontements sont suffisamment nerveux pour prendre aux tripes mais on regrette l’absence totale d’innovation et puis, ça reste un jeu de couloir basique. On regrette une durée de vie assez riquiqui (8h en normal pour votre serviteur) même si vers la fin, ça se corse nettement.
Graphiquement, le jeu n’est pas magnifique, on n’est pas chez Battlefield 3 mais le design de l’ensemble est très réussie. La ville de Dubaï est superbe, les différents environnements qu’on parcourt sont très bien détaillé à la limite entre le luxe et la dégradation post-apocalyptique tout en offrant des tonnes de sables à en perdre l’esprit. On se croirait dans le futur de Mad Max. L’autre atout demeure aussi le look de ses héros. S’ils ne sont pas franchement originaux, ils demeurent suffisamment marquants pour qu’on s’attache à eux. Même constat pour les ennemis avec Konrad en tête. La musique (La Chevauchée des Walkyries de Wagner) et les bruitages ne sont pas non plus en reste et contribuent à faire de Spec Ops : The Line plus qu’un simple shooter de couloir.
Test
Graphisme : 8/10 – On ne prend pas une claque technique mais le design de l’ensemble est très réussi. On y croit à ce Dubaï apocalyptique avec ces civils pendus le long des lampadaires et ce sable… ce sable noyant la ville et ses habitants. Dubaï, une ville dont vous n’en reviendrez jamais.
Gameplay : 7/10 – Du classique mais bien foutu. On se déplace sans souffrir, on est pris au jeu, on canarde, on se couvre, on balance des grenades. Si ça reste un jeu de couloir classique, les gunfights prennent aux tripes surtout grâce à la violence.
Durée de vie : 5/10 – Le gros point faible de The Line, 8h pour boucler le mode normal, c’est trop peu.
Histoire : 9/10 – Le gros point fort de The Line, vivez l’apocalypse et plongez dans la guerre pour un voyage qui marquera votre âme au fer rouge.
Son : 9/10 – Purée, la musique prend aux tripes. Les bruitages sont excellents. Une bonne affaire.
Son point fort – Vivez Apocalypse Now où le phosphore blanc remplace le napalm!
Son point faible – La durée de vie pèche.
Conclusion
Spec Ops : The Line est l’exception signifiant que le jeu vidéo d’action n’est pas systématiquement assouvi scénario décérébré ou illisible. En adaptant le roman de Joseph Conrad, les développeurs de Yager offre une aventure passionnante poussant le joueur à vivre la guerre et à y réfléchir. Dommage que la durée de vie m’empêche de lui rajouter un point. | |||
8/10 |