Critique : Warfare

La mission dont on ne revient pas indemne

Fiche

Titre Warfare Titre VO
Réalisateurs Ray Mendoza & Alex Garland Scénaristes Ray Mendoza & Alex Garland
Acteurs Charles Melton, Will Poulter, Joseph Quinn, Noah Centineo, D’Pharaoh Woon-A-Tai, Cosmo Jarvis, Kit Connor, Finn Bennett, Michael Gandolfini
Date de sortie15 / 06 / 2025 (Amazon Prime Video) Durée1h 35
GenreAction, Drame, Guerre Budget20 000 000 $

Une mission de surveillance tourne mal pour une section de Navy SEALs américains en territoire insurgé en Irak.

Critique

Tout de suite après Civil War (2024), le réalisateur Alex Garland a enchaîné avec Warfare. Il faut dire que l’idée du film est née durant le montage de Civil War. Garland était alors enthousiaste à l’idée de créer un film de guerre aussi réaliste que possible et se déroulant carrément en temps réel. Il n’a pas eu à chercher loin : en effet, la scène d’action de la Maison-Blanche, morceau inoubliable de justement Civil War, était chorégraphiée par Ray Mendoza, conseiller militaire et ancien membre des Navy SEALs ayant servi durant la guerre d’Irak.

Pas con, le Garland ; il lui a demandé s’il avait une histoire à raconter et là, les grands esprits se sont rencontrés. Mendoza lui a indiqué qu’il en avait justement une qu’il essayait de mettre en scène depuis des années. Après avoir demandé l’approbation de ses coéquipiers, ce dernier a pu raconter le combat que lui et son peloton ont vécu le 19 novembre 2006, peu après la bataille de Ramadi. Un combat qui a valu à Mendoza la Silver Star. Pour ce faire, Ray Mendoza et Alex Garland ont interviewé chaque membre de l’équipe SEAL et chaque scène du film a été corroborée par au moins deux membres.

Le réalisme avant tout

C’est d’ailleurs le point impressionnant de Warfare. Après une mise en place de quelques minutes, l’apparition du titre du film active un mode temps réel. Dès lors, survient un incroyable morceau stressant qui désacralise entièrement la guerre. Pas question ici d’avoir des surhommes, même si les mecs ne sont pas des gringalets. On a droit à tout : à une attente insoutenable, à des explosions, à des échanges de tirs, à des blessés et des morts, à des moments où l’esprit vacille. Bref, bienvenue dans l’enfer de la guerre. La sale guerre.

Sans surprise, vu l’expérience de Ray Mendoza, Warfare est bourré de petits détails qui font toute la différence par rapport à un film de guerre hollywoodien classique. Le point que j’ai spécialement apprécié est qu’on ne voit quasiment jamais l’ennemi durant les échanges de balles. Il y a très peu de plans où l’on le voit être touché. Ce qui renforce particulièrement le stress, car il n’y a aucune idée du rapport de force.

Un tournage immersif

Les acteurs ont été mis à contribution dans le tournage, qui a suivi l’ordre chronologique (sur cinq semaines). Encore une fois, avec une volonté de réalisme accrue, d’énormes haut-parleurs ont été installés autour du décor pour reproduire des sons, comme des aboiements de chiens, etc. Les acteurs étaient même tenus de suivre la dynamique de l’équipe qu’ils incarnaient. Par exemple, ils devaient demander la permission à Will Poulter pour utiliser les toilettes.

Bref, tout pour l’immersion, et cela s’est ressenti. En effet, après le tournage, tous les acteurs, y compris les stars de Marvel, Will Poulter et Joseph Quinn, ont eu un tatouage assorti : « Call on Me ». Autre anecdote pour le réalisme : dans le film, il n’y a de la musique que durant la scène d’ouverture et le générique de fin.

Dès lors, difficile de ressortir indemne du visionnage de Warfare. Il s’agit clairement d’une expérience à part, loin des sentiers battus d’Hollywood. Les acteurs sont tous phénoménaux. Le jeu n’est jamais abusé, personne ne tente de tirer la couverture à soi ; il y a un vrai équilibre et une absence totale d’individualisme. Warfare est un film sur une équipe, pas sur un homme.

Par marqué par l’expérience, surtout vu l’actualité géopolitique.

Conclusion

Warfare est une expérience à part. Ray Mendoza et Alex Garland se sont associés pour livrer un film de guerre sur une bataille ayant eu lieu en 2006 en Irak, reconstituée d’après les souvenirs de Ray Mendoza et de ses compagnons SEAL. Tout est fait pour nous livrer un morceau aussi réaliste que possible, évitant tous les clichés des films de guerre et allant jusqu’à exposer les événements en temps réel. Un film qui fera date.

+

  • L’immersion dans un combat
  • Acteurs à fond dans le rôle
  • Le réalisme, jusqu’au bout

8/10
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