Critique : Thunderbolts* (avec spoilers)

« Je suis… le Néant. »

Fiche

Titre Thunderbolts* Titre VO
Réalisateur Jake Schreier Scénaristes Eric Pearson et Joanna Calo
Acteurs Florence Pugh, Sebastian Stan, David Harbour, Wyatt Russell, Hannah John-Kamen, Julia Louis-Dreyfus, Olga Kurylenko, Lewis Pullman
Date de sortie30 / 04 / 2025 Durée2h 06
GenreAction, Aventure, Drame, Fantastique, Policier, Science-fiction Budget180 000 000 $

Marvel Studios rassemble une équipe de anti-héros peu conventionnelle : Yelena Belova, Bucky Barnes, Red Guardian, Le Fantôme, Taskmaster et John Walker. Ces laissés pour compte complètement désabusés doivent participer à une mission à haut risque qui les forcera à se confronter aux recoins les plus sombres de leur passé.

Critique

Cette critique, avec spoilers, du 36ème film et dernier de la Phase V du MCU, Thunderbolts*, poursuit celle sans spoilers pour revenir sur les éléments dont il est impossible de parler sans en dévoiler le contenu. Je considère donc que vous avez déjà vu le film ou que vous vous fichez de vous faire gâcher les surprises.

Abandonnez toute surprise, vous qui entrez ici.

The Walking Bob

Facile de savoir par où commencer. Bob. Robert Reynolds (aucun lien avec Deadpool).

Le rôle était initialement tenu par Steven Yeun. Malheureusement, la grève hollywoodienne de 2023, ayant entraîné le report du tournage, l’a contraint à quitter le rôle en raison d’un conflit d’emploi du temps. L’acteur a exprimé ses regrets et espère obtenir un autre rôle dans le MCU. Je ne sais pas ce que l’avenir lui réserve, mais à sa place, j’aurais été dégoûté d’avoir manqué ce rôle, le personnage étant diablement intéressant.

En l’état, on a Lewis Pullman, son of Bill. Et je trouve que l’acteur fait des étincelles dans le rôle. Il avait plutôt intérêt car j’adore le personnage depuis que je l’ai découvert dans le comic de Paul Jenkins et Jae Lee (et ça remonte, vu qu’on parle du début des années 2000).

La Sentinelle et le Néant

J’ai apprécié le fait que, comme dans les comics, Bob, The Sentry et The Void soient trois entités distinctes.

Toutefois, il est dommage de ne pas avoir conservé une particularité du comic de Jenkins et Lee : Sentry était un super-héros qui avait œuvré durant l’âge d’or de Marvel avant qu’on ne force le monde à l’oublier pour éviter le retour de son alter ego maléfique. Mais c’est tout à fait compréhensible que cette partie ait sauté, vu son énorme complexité. Du coup, je ne peux que vous conseiller de lire la mini-série de Jenkins et Lee.

En vrai, le seul reproche que je ferais, c’est qu’on n’a pas encore de plans forts avec The Sentry (signifiant La Sentinelle en français). Malgré son incroyable puissance (il met au pas les Thunderbolts sans aucune difficulté et est même capable d’arrêter les balles façon l’Élu de la Matrice) et son costume comic accurate, le côté Superman avec le pouvoir d’un million de soleils (à noter l’excellente blague du mec du comité avec son « Super… personne » et la façon dont Sentry rembarre Val car il est un « dieu ») du personnage n’est pas encore assez exacerbé, visuellement parlant, contrairement justement à The Void.

The Void (Le Néant en français, qui va jusqu’à envahir le logo de Marvel Studios), lui, est clairement à l’honneur. Sa noirceur totale où l’on peut juste apercevoir le reflet sur ses yeux, c’est badass. On a l’impression d’être face au néant personnifié. Encore plus cool, ses pouvoirs. On est loin de l’antagoniste que l’on met à terre à coups de poing. Impossible de le battre frontalement, vu sa puissance sans limite.

Le pouvoir d’un million de soleils

À souligner également la façon dont ses victimes disparaissent. Le réalisateur Jake Schreier a indiqué qu’ils ont reproduit les « ombres de souffle » (conséquences du souffle thermique et de l’onde de choc d’une bombe nucléaire qui pulvérise une personne, ne laissant qu’une simple ombre brûlée sur le sol). Avec ce détail en tête, cela devient terrifiant.

Vu sa puissance, on revient aux comics où il est impossible de battre Void. Le seul moyen est de le réfréner, d’empêcher Bob de devenir Sentry, car l’un vient avec l’autre. J’étais alors ravi que le personnage ait droit à plus qu’un film. Dès lors, il devient le Hulk des Thunderbolts. Ou devrais-je dire des New Avengers ?

Le pouvoir de l’amour

Pour conclure avec The Void, je craignais une fin gnangnan façon Wonder Woman (2017), où le pouvoir de l’amour permettrait de défaire l’antagoniste. Pas de bol, c’est ce qu’on a. Mais j’ai trouvé que cela était amené de façon maligne. En effet, tout le film tourne autour de la gestion de la noirceur en nous et de la solitude, amplifiée chez Bob par ses traumatismes et la prise du sérum.

Du coup, au lieu d’un simple climax où les héros travaillent (enfin) en équipe pour foutre la misère au boss de fin, Thunderbolts* nous propose une lutte mentale comme dans un film d’horreur. J’ai adoré ce passage dans l’esprit de Bob. Surtout, la façon dont on bascule entre les pièces/traumatismes sans oublier la course finale de Yelena. La séquence où tous les Thunderbolts se réunissent pour sauver Bob m’a arraché des larmes (le long-métrage est une grosse réussite à ce niveau, car il invoque pas mal d’émotions), notamment grâce à l’excellent jeu de Lewis Pullman qui a, selon moi, parfaitement illustré sa maladie mentale.

Bref, à l’heure de faire les comptes, on se retrouve avec un Super Hulk. Un super-héros d’une force monstrueuse, carrément le plus puissant des héros de la Terre, mais également son pire ennemi. Donc un coéquipier peu fiable. Du coup, à ne sortir qu’en cas de force majeur comme une bombe nucléaire (renvoyant aux ombres).

Ça tombe bien, vu la suite.

Les 4 Fantastiques et les New Avengers

Si la scène mid-générique fait sourire, la scène post-générique envoie du lourd en indiquant que les 4 Fantastiques débarquent dans l’univers 616. Le plus stylé, c’est qu’il ne faudra pas attendre longtemps avant de connaître la suite de cette histoire.

Toujours avec cette scène post-générique, on a la confirmation qu’on aura désormais deux équipes d’Avengers, même si ce satané Captain America a posé son copyright. Bref, la réunion risque de faire des étincelles.

J’ai adoré la façon dont le passage animé classique du générique de fin reprend les titres et couvertures de journaux et magazines concernant les New Avengers (coup de cœur pour le titre Thunderbolts* qui devient The New Avengers). C’est à la fois superbe, avec le noir et blanc, et très drôle, car on y retrouve certaines critiques faites à l’annonce du film Thunderbolts* genre « c’est quoi, cette équipe de super-héros de bas de gamme ».

Ces New Avengers sont un coup de génie de Val. Franchement, je m’attendais à tout sauf à ça. Je me dis, elle va se faire un peu disputer, et boum, pirouette de magicien, on se retrouve en pleine conférence de presse digne de Norman Osborn et de sa présentation des Dark Avengers dans les comics.

Le Maître des blagues

Impossible de ne pas avoir un mot pour lea Maître(sse) de corvée, Taskmaster. Je fus très surpris de découvrir son visage (Olga Kurylenko était donc bien de la partie). Par contre, je ne l’ai pas été par sa mort, que tout le monde avait anticipée, mais je m’attendais à ce que ce soit Void qui la tue. Certainement pas Ghost. Encore moins aussi froidement. Sans crier gare. Au passage, je voulais souligner la géniale séquence de bagarre entre les différents Thunderbolts : le coup des armes qui basculent d’un membre à l’autre, c’est jouissif.

D’ailleurs, les petits bâtards de chez Marvel Studios se sont amusés à l’ajouter dans des scènes où elle n’est pas présente dans le produit fini :

Coucou Taskmaster (à gauche) !

Pour finir, j’ai beaucoup aimé l’humour du film, très pince-sans-rire, ce qu’on appréciait avec Robert Downey Jr. Red Guardian est clairement le MVP à ce jeu. La façon dont il gêne sa fille à son arrivée en limousine est hilarante. Ma blague préférée est celle de l’origine du nom « provisoire » de l’équipe. Il fallait la faire. Non seulement c’est drôle, mais en plus, ça a du cœur.

Par ayant hâte de voir ce qu’ils vont faire avec The Sentry… et les New Avengers.

Conclusion

Thunderbolts* est l’un des meilleurs films du MCU, en plus de conclure la Phase 5 avec brio. Vivement la suite !

+

  • Florence Pugh
  • L’équipe… et Bob
  • Du cœur et du fun
  • Scènes d’action terre à terre
  • Scène post-générique

9/10
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