Critique : Blanche Neige (2025) 

Quelle histoire que celle de cette nouvelle Blanche Neige !

Pas celle du film, mais celle des réseaux sociaux où le film réalisé par Marc Webb (le diptyque The Amazing Spider-Man) a subi une (habituelle, et c’est triste à dire) vague de haine de la part de certains utilisateurs. C’est assez impressionnant, cette haine, quand on regarde sur IMDb où la moyenne du film est de… 1,8/10 pour 82k votes. Soit moins que le légendaire Dragon Ball Evolution (2009). Le plus fort, c’est de regarder la répartition des notes : 84 % de 1/10. Inutile de préciser qu’on est devant un cas classique de review bombing, rendant la moyenne sans aucun intérêt.

Ce qui me fascine, c’est la fragilité de ces personnes qui se sentent obligées de démolir un film qui ne leur est pas destiné. On parle d’une nouvelle vision du dessin animé mythique de Walt Disney, sorti en 1937, pour un nouveau public, pour une nouvelle génération. Que le film existe ou pas, cela ne changera strictement rien à l’existence de Blanche-Neige et les Sept Nains (1937). D’ailleurs, cette version avait édulcoré certains éléments, comme la reine qui dévore le « cœur » de Blanche Neige, tel Hannibal Lecter.

J’ai remarqué que ce qui revient souvent, c’est naturellement le choix de l’actrice et chanteuse américaine (d’origine colombienne, ce qui a visiblement une importance cataclysmique, sic), Rachel Zegler. Peu importe que le maestro Steven Spielberg ait suggéré l’actrice pour le rôle après l’avoir dirigée dans West Side Story (2021).

Rachel Zegler solaire

Le plus amusant après avoir vu ce Blanche Neige, c’est qu’elle est clairement sa plus grande réussite. Elle incarne à la perfection le personnage. Concernant cette adaptation, il faut souligner qu’il s’agit d’une nouvelle version, pas d’un remake pur et dur. Si les grandes lignes sont là, il y a pas mal de différences par rapport au dessin animé. Les personnages et le background de l’univers sont davantage étoffés (il faut dire que dans la version de 1937, ce qui me faisait marrer, c’est que j’avais l’impression qu’ils n’étaient qu’une dizaine, nains compris, dans tout le royaume).

Parmi les changements notables, on a le prince qui devient une sorte de Flynn Rider, le beau gosse de Raiponce, combiné avec Robin des Bois. La méchante reine, d’une méchante stoïque, devient un personnage cartoonesque (Gal Gadot en fait des caisses, si j’étais décontenancé au début, j’ai finalement trouvé ça assez amusant à regarder — par contre, déception pour le look de la sorcière, pas assez flippant). Mais surtout Simplet : il a carrément droit à une sous-intrigue dédiée.

Le syndrome MODOK

Pour le coup, je ne suis pas fan de tout (comme l’intrigue de Simplet), mais ça passe. Par contre, j’ai eu du mal avec le look des sept nains. Je pense qu’ils sont beaucoup trop réalistes (petite pensée pour MODOK). Aussi, on leur ajoute des pouvoirs… Je n’ai pas compris l’intérêt vu que ceux-ci ne sont jamais utilisés. Visiblement, c’était pour éviter la polémique « naine » suite aux déclarations de Peter Dinklage (décidément, c’était la galère depuis le début) et on notera que les sept nains ont disparu du titre.

Les chansons sont également bien présentes et nombreuses. Si je les apprécie généralement, il y a un peu trop à mon goût. Au rayon des images de synthèse, je m’attendais à une bouillie numérique, donc j’ai été agréablement surpris, même si ce n’était pas parfait. D’ailleurs, il y a un gros respect du style de la version de 1937.

Après, je ne vais pas jusqu’à dire que j’ai apprécié le film ; il est un peu trop long et les différents ajouts ne sont pas très pertinents, mais ça se regarde en famille. Mes enfants ont, quant à eux, apprécié, et c’est l’essentiel.