Critique : Conclave

On ne peut pas dire que la papauté soit un sujet qui me passionne des masses. En film, je me rappelle avoir apprécié Les Deux Papes de Fernando Meirelles, sorti sur Netflix en 2019. C’était une histoire de transition entre deux papes. Un peu l’idée de Conclave, sauf que la transition se fait brutalement, vu que le pape en place meurt de façon inattendue. Du coup, un conclave (d’où le titre) est organisé afin d’élire son remplaçant.

Une histoire classique ? Pas tout à fait, car on y ajoute un soupçon de thriller avec des intrigues politiques pour l’élection du nouveau pape. Mon plus gros problème avec ce côté thriller, c’est que tout est malheureusement prévisible. Personnellement, j’avais deviné tous les rebondissements (sauf peut-être le twist final, que je trouve très inutile au passage) dès la présentation des enjeux et des protagonistes. Du coup, un thriller où l’on a plusieurs coups d’avance sur l’intrigue réduit nettement son impact. Au début, je m’attendais à des surprises, mais plus le temps passait, plus je me rendais compte que tout était balisé dès le début.

Habemus papam

En plus de cela, on nous présente des camps manquant un peu de profondeur, car réduits à des clichés (à cause du format ciné ?), malgré une tentative, malheureusement vaine, de les dépasser. En gros, cela manque de nuance. Tandis que le héros, un cardinal reconverti en détective privé de film noir, joué par Ralph Fiennes traverse le film comme une âme en peine avec ses doutes. Ça fait son effet toutefois.

Reste que le long-métrage d’Edward Berger propose des environnements absolument superbes, des acteurs solides et surtout une immersion au sein de ce conclave. On ne fait pas qu’attendre la couleur de la fumée, on vit cette élection comme si on y était, avec ses curieux codes et son côté paranoïaque assez prononcé. J’ai trouvé cela réussi, en plus d’être fascinant.