Critique : Reacher – Saison 1 & 2

Jack Reacher… Attends, ce n’est pas le film avec Tom Cruise où les puristes se sont marrés (dans le meilleur des cas) parce qu’avec son mètre 70, il était loin de correspondre à la description physique du personnage ?

Oui, c’est bien ça. Lee Child, l’auteur, avait décrit son héros comme mesurant 1m 96. Dans une émission de la BBC, il avait même déclaré : « La taille de Reacher est vraiment, vraiment importante et c’est une grande partie de qui il est. L’idée est que lorsque Reacher entre dans une pièce, vous êtes tous un peu nerveux juste la première minute. Et Cruise, malgré tout son talent, n’avait pas ce physique. ».

Avec son mètre 88, il manque quelques centimètres à son nouvel interprète, Alan Ritchson. Néanmoins, il remplit parfaitement le reste de la description. En effet, quand Alan Ritchson rentre dans une pièce, tout le monde ferme sa gueule au point qu’on peut entendre les mouches voler. Bref, les centimètres manquants, il les fait oublier avec son impressionnante musculature. Quoiqu’il en soit, après avoir vu le Reacher de Ritchson, je comprends mieux pourquoi les fans du roman se sont marrés (dans le meilleur des cas, je rappelle) avec Tom Cruise dans les fringues de clodo de Reacher.

Sinon, j’ai un petit message à faire passer. James Gunn, pour ton nouveau Batman, considère vraiment, mais vraiment, Alan Ritchson dans le rôle. Il a la carrure et le style pour incarner Bruce Wayne. Il pourrait être même le meilleur Batman au cinéma.

« Dans une enquête, les détails comptent. »

Bref, revenons à la série. Créée par Nick Santora, connu pour avoir beaucoup travaillé sur la série où un tatoué faisait évader son frère de prison, Prison Break quoi, Reacher adapte, saison par saison, un roman de Lee Child. La première saison se base sur le roman Killing Floor et la seconde, Bad Luck and Trouble.

En l’état, j’ai découvert une série divertissante. Le personnage de Jack Reacher est attachant pour son côté atypique, renvoyant à la figure du héros de western. Son impressionnant physique et sa capacité à balancer la bonne punchline au bon moment ressuscitent l’aura du héros des actionners des années 80/90 avec Sly et Schwarzy. Autour de lui, se dresse une sympathique galerie de personnages secondaires dont le plus mémorable est sans hésiter sa meilleure amie, Neagley. À noter également Robert Patrick, alias le T-1000 dans Terminator 2 : Le Jugement Dernier, en méchant dans la saison 2. Gros, gros coup de cœur pour l’hilarant clin d’œil.

Sinon, on est sur du policier avec un Jack Reacher en pleine enquête. Chaque saison, ou devrais-je même dire chaque épisode, balance son avancement de l’enquête, sa (ou ses) scène(s) d’action (le body count de la série est assez impressionnant) bien emballée(s) et son humour pince-sans-rire (le running-gag du dealer dans la saison 2 m’a tué). Un trio rendant agréable le visionnage de chaque épisode.

« On ne plaisante pas avec les Forces Spéciales. »

Je regrette juste que Reacher n’arrive jamais réellement à se montrer surprenante dans son déroulement. D’un côté, c’est bien car on évite les twists sortant de nulle part et ruinant le réalisme. De l’autre, ça donne un déroulement balisé. Vu que je n’aime pas les twists à la con, ça ne m’a pas tant dérangé que ça. C’est juste un point m’empêchant de qualifier la série de grandiose.

J’ai apprécié également que les scènes d’action gardent un côté réaliste. Reacher en prend plein la gueule, mais moins que le punching-ball Rocky Balboa. Surtout, son comportement est toujours dans une logique de prendre la main sur son adversaire le plus rapidement possible. Le voir mettre un coup de boule sans préavis pour se débarrasser d’un gêneur, c’est un point qui me fait kiffer. À noter également des gerbes de sang numérique durant les gunfights. Y a pas à dire, les gerbes de sang numérique, c’est ce qui est arrivé de mieux aux gunfights.

Sinon, au jeu des comparaisons des deux saisons, j’ai préféré la seconde. D’un, parce qu’elle m’a davantage ému et surtout parce que les personnages autour de Jack Reacher sont plus attachants en plus de le rendre vulnérable. Vu qu’ils se connaissent depuis longtemps, ils peuvent percer sa carapace émotionnelle donnant naissance à des réactions intéressantes de la part du monolithe SDF.

Bref, vivement la saison 3.