Fiche
Titre | John Wick |
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Réalisateurs | David Leitch, Chad Stahelski |
Scénariste | Derek Kolstad |
Acteurs | Keanu Reeves, Michael Nyqvist, Alfie Allen, Willem Dafoe, Dean Winters, Adrianne Palicki |
Titre original | – | Date de sortie | 29 / 10 / 2014 |
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Pays | États-Unis | Budget | 20 000 000 $ |
Genre | Action, Thriller | Durée | 1h 41 |
Depuis la mort de sa femme bien-aimée, John Wick passe ses journées à retaper sa Ford Mustang de 1969, avec pour seule compagnie sa chienne Daisy. Il mène une vie sans histoire, jusqu’à ce qu’un malfrat sadique nommé Iosef Tarasof remarque sa voiture. John refuse de la lui vendre. Iosef n’acceptant pas qu’on lui résiste, s’introduit chez John avec deux complices pour voler la Mustang, et tuer sauvagement Daisy… John remonte la piste de Iosef jusqu’à New York. Un ancien contact, Aurelio, lui apprend que le malfrat est le fils unique d’un grand patron de la pègre, Viggo Tarasof. La rumeur se répand rapidement dans le milieu : le légendaire tueur cherche Iosef. Viggo met à prix la tête de John : quiconque l’abattra touchera une énorme récompense. John a désormais tous les assassins de New York aux trousses. |
Critique
Depuis une bande-annonce, John Wick me faisait de l’œil. Pourtant au départ, rien ne m’intéressait vraiment dans ce projet. Des réalisateurs ayant officié comme cascadeurs ou seconds réalisateurs. Un scénariste pas vraiment réputé (deux DTV avec Dolph Lundgren). Seule la présence de Keanu Reeves donnait de l’attrait au long-métrage. Comme quoi, il est important d’avoir une star pour donner un coup de pouce à un projet. Et puis, cette bande-annonce…
Keanu Reeves avait signé son retour l’année dernière, après quelques années d’absence, avec sa première réalisation, le sympathique Man of Tai Chi, où il joue aussi le rôle du méchant et l’inefficace 47 Ronin. Deux films qui fleurent bon les arts martiaux. On ne change pas de registre avec John Wick dont les scènes de combats sont parmi les plus mémorables à voir au cinéma depuis un certain The Raid 2. Et encore, ici, on parle davantage de gunfights, ce qui éloigne John Wick du film de Gareth Evans pour davantage le rapprocher de Wanted et surtout, l’inégalable Matrix, premier du nom. C’est simple, je n’avais pas pris aussi belle claque en assistant à un gunfight depuis les deux derniers films cités. John Wick n’offre pas des combats mous du genou. C’est un véritable ballet qui s’orchestre sous nos yeux. J’avais lu un mot quelque part et je trouve qu’on ne peut pas faire meilleure définition. Ne parlons pas de gunfight, ne parlons pas de kung-fu, mais parlons de « gun-fu ». Ce n’est pas pour rien que Keanu Reeves a dit avoir subi un des entraînements les plus difficiles de sa carrière pour préparer John Wick.
Les meilleurs gunfights depuis Matrix
Le meilleur, c’est que l’anti-héros John Wick ne tire pas pour blesser, mais pour tuer. Et il s’assure que ses opposants restent bien morts en n’hésitant jamais à leur mettre deux balles dans la tête. John Wick est interdit aux moins de douze ans, pourtant, il n’est pas bien violent, il est juste très généreux en ce qui concerne le sang. Une balle qui atterrit dans un corps est systématiquement accompagnée de gerbes rouges. Ce qui confère aux gunfights davantage de réalisme et surtout, de fun. En plus de ça, on a droit à des empoignades sacrément musclées. La maîtrise est telle qu’on se demande parfois s’il s’agit des acteurs ou de leurs doublures ? Sauf que les réalisateurs ne nous laissent pas le temps d’hésiter. On sent la maîtrise du sujet au point que j’ai même serré des poings en même temps que John Wick latte ses ennemis. J’étais pris dans la spirale de la vengeance.
Si les scènes d’action disposent d’une telle maîtrise, c’est que les deux réalisateurs ne sont pas des novices en la matière. S’ils n’ont jamais réalisé de long-métrage, David Leitch et Chad Stahelski ont officié en tant que cascadeurs et directeur de seconde unité sur un max de films d’action où on peut citer pêle-mêle : Ninja Assassin, La vengeance dans la peau, 300, V for Vendetta, la trilogie Matrix, Expendables, John Rambo, … À noter qu’ils ont collaboré un sacré paquet de fois avec Keanu Reeves, ce qui explique pourquoi l’acteur a été les chercher et ils ne s’arrêteront pas là, car ils travailleront à nouveau ensembles sur la série à venir Rain où Keanu Reeves incarne encore un tueur à gages.
C’est l’heure de la vengeance
Par contre, il est légitime de se demander si la narration suit. Eh bien, je peux vous dire que oui. Attention, il ne faut pas s’attendre à des envolées lyriques ou à des performances d’acteurs dignes d’un Oscar. Non, on fait dans le concis et surtout l’efficace. Tout le monde sait que pour qu’un film fonctionne, encore plus une histoire de vengeance, il est important qu’on s’attache au héros et qu’on comprenne ses motivations (le meilleur étant d’avoir les mêmes sentiments). La grande surprise du long-métrage, c’est que les réalisateurs mettent à peine dix/quinze minutes pour installer les enjeux, le reste du long-métrage étant consacré à la vengeance. Pourtant, ces quelques minutes suffisent largement. Déjà, Keanu Reeves est excellent. Bordel, ça fait plaisir de le revoir à ce niveau. La séquence où il s’effondre devant le dernier cadeau de sa femme suffit pour avoir de l’empathie pour le personnage. De plus, les méchants commettent un méfait juste impardonnable. À ce moment-là, on ne peut que dire : « C’est bon, John, tue-les tous. C’est contraire à la morale, mais on te pardonnera tout. Et si c’est possible, fais-les souffrir comme jamais. ». Comme quoi, il ne faut pas forcément chercher loin pour mettre en place un revenge movie. En cela, John Wick se rapproche d’Equalizer, sauf que le reste du long-métrage le ringardise.
L’autre attrait de John Wick, c’est son humour. Oui, le film est très drôle. Ponctuellement, mais il l’est. Cela atténue un peu la tension, mais si peu, car ce sont des séquences qui ne nuisent jamais à la bonne mécanique. Ces notes d’humour surviennent toujours au bon moment. Il n’est pas question de faire une blague en plein cœur d’un combat. Ce n’est pas un funny under fire movie. Je me répète, mais quelle maîtrise des deux réalisateurs, c’est juste impressionnant pour un premier long-métrage. Un nouveau duo est né. En tout cas, je guette leur prochain long-métrage avec impatience.
Double mythologie pour un anti-héros de légende
Et ce n’est pas encore fini. Le personnage John Wick est entouré d’une mythologie juste sublime. La façon dont ses opposants racontent sa légende fait du personnage un des tueurs les plus cools du monde, à ranger à côté de Léon le professionnel et de l’agent 47. Après tout, on parle du Baba Yaga. De l’homme qu’on envoie pour tuer les croque-mitaines. Cette séquence qui survient en même temps que John Wick prépare sa vengeance est juste un des morceaux les plus cools de l’histoire du cinéma. Le meilleur avec ça, c’est que le bonhomme est à la hauteur de sa légende…
Et ce n’est toujours pas fini. Il y aussi un truc cool que j’ai kiffé à mort. La mythologie de l’ordre des assassins. Trop vite effleurée dans Wanted, elle est ici rendue aussi cool que possible. Les scènes se déroulant dans l’hôtel Continental. Excellentes. Je n’en dis pas plus. Mais excellentes ! Je termine cette critique élogieuse avec un hommage aux excellents acteurs. Mis à part le Dorian Gray Keanu Reeves (c’est fou comment il vieillit si peu, il a cinquante balais, et il en fait dix de moins), on peut compter sur une belle brochette d’hommes et de femmes de talents. Je ne vais pas en faire une liste inutile, mais on a droit au fleuron de la télévision.
Par Christophe Menat, le .
Conclusion
Le 10 peut sembler excessif, car John Wick n’est pas un long-métrage qui bouleversera l’industrie cinématographique. Au bout du compte, il ne s’agit que d’une série B, une des meilleures séries B existantes, mais une série B quand même. Toutefois, j’ai pris un tel pied. Ce 10 est donc là pour illustrer le plaisir pris par votre serviteur. Never forget John fucking Wick ! |
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10/10 |