Critique : Voltage

Le super-héros qui venait de Bollywood

Fiche

Titre Voltage
Réalisateur Anubhav Sinha
Scénariste Shah Rukh Khan, Kanika Dhillon, Mushtaq Sheikh
Acteurs Shah Rukh Khan, Kareena Kapoor, Arjun Rampal, Joe Egan, Priyanka Chopra
Titre original Ra.One Date de sortie 24 juillet 2013 (DTV)
Pays Inde, États-Unis Budget 25 000 000 $
Genre Action, Aventure, Comédie, Comédie musicale, Science fiction Durée 2h36
Londres, dans un futur proche. Une puissante firme met au point le programme RA-ONE: un être constitués d’hologrammes qui est aussi réel et dense que la matière. Lorsque l’expérience, mal contrôlée, dérape, RA-ONE sème le chaos parmi la population. Il est alors décidé d’utiliser la même technologie pour créer le seul être capable de le stopper: VOLTAGE, un super-héros aux pouvoirs dévastateurs.

Critique

Grosse curiosité venant directement du pays où tous les films chantent. Le pays où la plus grosse industrie du cinéma ne commence pas par un H mais un B. Ra.One surfe sur le phénomène mondiale des super-héros mais à sa sauce piquante, celle de Bollywood. Alors film de merde surfant sur la mode ou vrai bon film de super-héros ?

Ra.One est drôle, très drôle. Il souffle une véritable haleine mentholée avec Freedent sur votre visage, c’est agréable, rafraichissant surtout avec ce temps. L’ensemble est un pur délice déchargeant des tonnes de blagues tous très bien trouvées et jouant beaucoup sur les mots et sur la gestuelle. Les deux acteurs principaux : Shah Rukh Khan et Kareena Kapoor sont tout simplement excellents, capable de passer du rire aux larmes avec la même grâce de celle de leurs danses. Pas étonnant qu’ils soient les plus grosses stars de Bollywood. En plus, Kareena Kapoor est magnifique avec des yeux capables de vous faire vendre votre âme au diable.

Ra.One ravira les geeks/nerds/hardcore gamers, appelez-les comme vous voulez surtout via la chambre du gamin où trône un magnifique poster de God of War. Car le sujet de Ra.One concerne les jeux vidéo. Ne vous inquiétez pas, même pour les non-initiés, ça reste compréhensible. En plus, pour les billes en informatique, vous aurez la définition de LAN (Ra.One film éducatif?). Le film tourne autour d’un jeu vidéo où le rôle de vilain est détenu par le fameux Ra.One qui sort du jeu pour attaquer le gamin du héros et vous aurez des surprises…

Mais la plus grande influence de Ra.One n’est pas les jeux vidéo mais Terminator 2. D’ailleurs le héros en fait même un clin d’œil marquant avec la réutilisation de la réplique culte : « I’ll be back » (Je reviendrais). C’est l’influence majeure mais pas la seule, Ra.One est une sorte de melting-pot de ce qui fait et faisait de mieux du côté d’Hollywood. L’autre scène clin d’œil marquante est celle du culte Demolition Man, la scène de l’évasion de Wesley Snipes où ce dernier empruntait gentiment l’œil du directeur de la prison pour passer le système de reconnaissance oculaire. On pourrait aussi citer Higlander/Infamous lorsque le héros, G.One, se recharge à l’aide de l’électricité.

Les scènes d’action sont, à ma grande surprise, très efficace surtout la première course poursuite avec le Ra.One dans Londres où l’absence d’images de synthèse surprend. On voit encore le réalisateur être très inspiré par Hollywood notamment par la saga des frères Wachowski, Matrix ,dont il récupère pas mal d’astuces notamment la caméra qui tourne autour de l’acteur et par Snyder avec sa manie de foutre des ralentis partout (moi, je ne me plains pas, j’adore ça !). Notons un combat magistral à l’arrivée en Inde, un pur hommage au cinéma chinois/japonais bourré d’humour et surtout une introduction à mourir de rire se foutant de la gueule des jeux vidéo avec des répliques qui tuent (littéralement) !

Toutefois si Ra.One s’inspire du cinéma de l’autre côté de l’Atlantique, celui du pays du Soleil-Levant et celui de son voisin, la Chine, il n’oublie jamais son identité indienne via l’humour déjà abordé au-dessus et les passages musicaux. Des grands moments de joie dont la légèreté et le bonheur nous enivre, donnant furieusement envie de se lever du fauteuil pour danser avec eux (moi, je ne pouvais pas, j’avais une entorse, dommage). Un excellent moyen de découvrir la musique indienne.

Le film n’est pas exempt de défauts, déjà les images de synthèses sont exécrables, rappelant les plus mauvais films des années 90 comme Street Fighter le film (ouch, l’insulte ça fait mal!). Le combat final est raté, nous foutant un remix de Dragon Ball du pauvre où les deux combattants se foutent des Hadoken sur la tronche (ceux qui avaient des haut-le-cœur avec le final de Matrix Revolutions risquent de vomir ici). Aussi le film souffre de problèmes de raccord très/trop nombreux, franchement désagréable. Après personnellement, je trouve que le look du héros est un peu à chier quand même. Mais pourquoi cette coupe ?

Il faut aussi se rappeler que le film dure 2h36, sûrement la seule raison qui explique pourquoi il n’est jamais sorti et ne sortira jamais en France, même pas en DVD. Avec notamment le fait que le cinéma Bollywoodien est incroyablement peu populaire en France (pourtant quand on voit le succès des comédies musicales – The Artist – on se dit que ces films méritent largement une chance).

Conclusion

Le film a échappé au 9 de très près à cause d’un final décevant pas du tout à la hauteur du reste du film. Il n’en reste pas moins 2 heures de plaisir total. Ra.One ou le meilleur et le pire du cinéma Hollywoodien et Bollywoodien. Le meilleur film pour s’initier aux plaisirs indiens et une véritable déclaration d’amour aux jeux vidéos et au cinéma qui n’est pas sans rappeler Scott Pilgrim, un des films préférés de tous les temps de votre serviteur.
+ – l’introduction (scène culte)
– le meilleur du cinéma bollywoodien
– le meilleur du cinéma holllywoodien
– hilarant
– le final
– les effets spéciaux
Trophée8/10
S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Pin It on Pinterest