Critique : The Bear – Saison 4

Quel tsunami émotionnel.

Après une troisième saison plus reposée, prenant le temps de développer les personnages, The Bear reprend sa marche en avant avec deux gros événements : l’horloge de l’Apocalypse et le mariage. Le premier installe une tension sourde, poussant les personnages à prendre du recul sur leur vie. Le second nous offre tout simplement le meilleur épisode de la saison (et un des chefs-d’œuvre dont la série a le secret à chaque saison) : l’épisode 7, « Les Bear ».

Je suis toujours halluciné par la capacité de la série, créée par Christopher Storer, à me tirer des larmes. Pas des larmes de fin de saison ou face à la mort d’un personnage adoré, non. Des larmes régulières, provoquées par la justesse et la puissance des performances d’acteurs.

Deux scènes me viennent immédiatement à l’esprit :
– les excuses de Donna Berzatto à son fils Carmen (Jamie Lee Curtis est magistrale, et la réaction de Jeremy Allen White la transcende — une scène à montrer dans tous les cours de théâtre) ;
– et le dernier épisode, « Au revoir », où, au lieu du spectaculaire, on nous offre une scène intimiste, quasi théâtrale, autour du trio Jeremy Allen White, Ayo Edebiri et Ebon Moss-Bachrach.

Encore une fois, les performances sont exceptionnelles. J’étais littéralement soufflé par tant de justesse. Les dialogues sonnent vrai (les personnages se coupent la parole, vivent, respirent), la photographie est sublime (comme toujours dans la série), et la mise en scène sert les comédiens en allant chercher les émotions au plus près des visages.
Le mot qui me vient ? Pur.

Une cuisine sans faim

La construction des intrigues est elle aussi remarquable, notamment celle de Carmen. Le personnage étant assez mutique, tout repose sur la performance de Jeremy Allen White pour comprendre ses tourments. Heureusement, l’acteur est exceptionnel. J’ai adoré l’évolution de son arc, qui commence en mode Un jour sans fin (1993), pour se conclure sur une révélation silencieuse mais profonde : on comprend enfin le cheminement de sa pensée.

Syd (Ayo Edebiri), elle, suit une intrigue plus classique mais pas moins poignante, avec une mention spéciale pour sa scène à l’hôpital avec Claire (au passage, sa love story avec Carmy reste toujours aussi touchante).
Encore une fois, quelle performance.
À noter aussi l’épisode 4, « Les Parasites », qu’elle a coécrit avec Lionel Boyce (Marcus dans la série). Un épisode à la vibe Atlanta, ce qui ne peut que me séduire, vu l’amour que je porte à cette autre pépite.

Côté Richie (Ebon Moss-Bachrach), je n’en peux plus de sa sous-intrigue amoureuse avec Jessica.
Embrassez-vous, bordel !
J’ai juste envie de rentrer dans l’écran, pousser Richie dans le dos pour faire avancer les choses. Ça crève les yeux qu’ils se kiffent (le coup de la cravate 😍). Petit coup de cœur aussi pour l’amour du cinéma de Richie, qui me parle énormément.

Je pourrais continuer encore longtemps personnage par personnage, mais le mieux, c’est encore de regarder la série. Tous sont intéressants et, fait rare, évoluent vraiment. À noter aussi l’arrivée savoureuse de Brie Larson dans un rôle improbable donc génial, et le retour de visages familiers.