Critique : Shadow Dancer

Flirt avec la mort

Fiche

D’après le livre éponyme de Tom Bradby
Titre Shadow Dancer
Réalisateur James Marsh
Scénariste Tom Bradby
Acteurs Clive Owen, Andrea Riseborough, Gillian Anderson, Aidan Gillen, Domhnall Gleeson, Brid Brennan
Titre original Date de sortie 6 février 2013
Pays UK, Irlande Budget
Genre Drame, Thriller Durée 1h42

Collette, jeune veuve, est une républicaine, vivant à Belfast, avec sa mère et ses frères, de fervents activistes de l’IRA. Suite à son arrestation après un attentat avorté au cœur de Londres, Mac, un agent secret du MI5, lui offre le choix : passer 25 années en prison et ainsi perdre ce qu’elle a de plus cher, son fils, ou espionner sa propre famille. Elle décide de faire confiance à Mac, et retourne parmi les siens…

Shadow Dancer
Mac, un espion tentant de retourner Collette contre l’IRA.

Critique

Shadow Dancer, voilà un titre qui pète la classe. On pourrait penser à un film de danse avec Clive Owen à la place de Richard Anconina (Alive) mais pas du tout, nous sommes dans un film d’espionnage pur et dur. D’ailleurs sur le genre, on en a donné cette année avec La Taupe et Argo mais vu que le film sort l’année prochaine, on en tiendra pas rigueur, enfin juste un peu parce qu’il faut l’avouer que le nouveau long-métrage de James Marsh (s’est notamment distingué avec les deux documentaires Le funambule et Le Projet Nim) souffre de la comparaison avec les deux derniers cités. Là où Argo offrait de l’espionnage tout public et La Taupe, une ambiance démentielle, Shadow Dancer a le cul coincé entre deux chaises mais ça ne l’empêche d’avoir ses propres qualités.

En premier lieu, la plus grande qualité du film est à décerner à l’actrice principale Andrea Riseborough d’une beauté à se damner et surtout d’un charme enivrant. Un tel film avec une actrice fade d’Hollywood n’aurait pas du tout la même saveur, pire même, il aurait pu être très moyen voir pas terrible. Manipulant le spectateur à sa guise, elle compose un personnage très énigmatique même si elle est omniprésente à l’écran. Une sacrée performance. Rendez-vous compte, réussir à garder sa part de mystère tout en étant à l’écran 80% du temps (en même temps, vous me direz qu’on ne la voit pas aux toilettes, pion essentiel pour casser le mythe de la Femme). On pourrait même être plus vicieux en disant que bon elle ne fait pas grand chose devant la caméra, elle se contente de se poser devant et d’essayer de calculer 2+2.

Bref, nul doute qu’on devrait la revoir. D’ailleurs, ce sera le cas, elle apparaîtra dans Oblivion avec Tom Cruise et Morgan Freeman et Welcome to the Punch avec James McAvoy et Mark Strong. Pour le reste du casting, pas grand chose à signaler. Clive Owen se démerde pas trop mal dans le rôle de l’espion. Petit plaisir, on assiste au retour de l’ex-Agent Scully, c’est toujours sympa de la revoir surtout qu’ici, c’est pour un rôle similaire qu’elle détenait dans… Johnny English, le retour (en moins drôle malheureusement). Pour les fans d’Harry Potter en détresse, y a Bill Weasley.

L’autre atout concerne l’ambiance, une atmosphère très réussie, plongeant la tête en avant dans les nineties et distillant ce relent malsain et paranoïaque autant du côté des espions que de l’IRA. Certains lui reprocheront une certaine contemplation pouvant facilement se noyer dans les flots de l’ennui et malheureusement, Shadow Dancer y plonge quelques têtes histoire de se rafraîchir entre deux actions. La faute à un rythme en berne toutefois l’excellent final accompagné de son bon twist permet de jeter un nouveau regard sur tout ce qui a précédé. Car le jeu du chat et de la souris est un jeu d’espion et l’opération Shadow Dancer est accomplie. La musique réussit aussi son petit effet, se révélant parfois assourdissant révélant la détresse de ses personnages.

Au final, l’ensemble souffre d’une absence de grand moments pouvant le faire basculer du bon à l’excellent. A vrai dire, on a souvent plus l’impression d’être dans un épisode d’une série que d’un vrai film. Comprendre par là, plutôt bien foutu niveau scénar’, avec des acteurs convaincants mais un rythme plat (ça passe quand on regarde un épisode de 40 minutes mais sur plus d’une heure et demie, on commence à marquer le coup). Dommage aussi que le contexte politique tortueux de Shadow Dancer ne soit finalement qu’un prétexte et ne soit jamais vraiment marqué comme pouvait l’être le Ken Loach : Le Vent se lève sur le même sujet (mais pas à la même époque).

Shadow Dancer
Envoûtante Andrea Riseborough.

Conclusion

Un film d’espionnage en deçà de ses deux grands concurrents Argo et La Taupe mais avec une très grande Andrea Riseborough.

+ – Andrea Riseborough
– Le twist final
– Lent
– Suspense loin d’être affolant
6/10

Bonus: les photos de l’avant-première à Chatelet en compagnie du réalisateur James Marsh et de l’actrice principale Andrea Riseborough.

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