Critique : M3GAN 2.0

M3GAN 2.0, c’est typiquement le genre de film qui est ma came. Un film qui ose prendre des risques avec sa licence pour l’emmener dans une direction différente. Bon, ok, transformer un méchant de film d’horreur en star de l’action, ce n’est pas foncièrement original — surtout qu’on est ici sur quelque chose de très proche de Terminator 2 : Le Jugement dernier (1991).

M3GAN passe à l’action !

Quoi qu’il en soit, j’étais plus que curieux de découvrir le résultat, malgré le flop au box-office. Rendez-vous compte : M3GAN avait rapporté 180 millions de dollars pour un budget de 12 ! Cette suite, annoncée deux semaines après la sortie du premier, avec un budget plus élevé (25 millions), n’en a rapporté que 37… J’ai un peu de mal à comprendre les raisons de cet échec. Le grand public serait-il si frileux face à un changement de registre ? M’enfin bref.

Avant d’attaquer ce changement de ton, notons que l’équipe, devant et derrière la caméra, est quasiment la même. À l’exception notable que Gerard Johnstone, le réalisateur du premier, récupère aussi ici la casquette de scénariste. Bref, on est vraiment sur une suite où tout le monde rempile. Même M3GAN, alors qu’elle s’était quand même bien fait défoncer dans le précédent — mais tu t’en doutais, évidemment.

À l’écran, pourtant, le résultat est sensiblement différent. On est face à une suite clairement orientée action, où la dimension horrifique a totalement disparu. Aucun regret me concernant, tant cette partie était peu mémorable dans le premier. Par contre, l’action m’a vraiment agréablement surpris. C’est fun, les combats sont sympas à suivre, et il y a de bonnes idées un peu partout. Franchement, j’ai bien kiffé cet aspect-là.

Upgrade activé, émotions désactivées

Tout comme les deux nouveaux robots : M3GAN et AMELIA. La première, toujours incarnée physiquement par Amie Donald, est toujours aussi fun, avec un sarcasme bien appuyé et jubilatoire. Il y a une scène qui m’a littéralement fait exploser de rire, celle du “Je te vois”. Sans oublier la fameuse danse iconique et la chanson délicieusement cringe. Quant à AMELIA, interprétée par Ivanna Sakhno (l’apprentie de Baylan Skoll dans Ahsoka), c’est une sorte de T-1000 superbement badass — avec un petit hommage à Metropolis de Fritz Lang… et à Mars Attacks! de Tim Burton ? Mention spéciale aussi à la prestation géniale de Jemaine Clement (et ses abdos qui m’ont scié 😛).

Dommage, donc, que la partie dramatique avec Allison Williams et Violet McGraw peine à convaincre. Elle ressemble trop à une redite du premier film. Le film est aussi un poil trop long. S’il reste fun, M3GAN 2.0, contrairement à son prédécesseur, ne parvient jamais à susciter une vraie émotion. Peut-être est-il allé trop loin dans son délire pour son propre bien ? Il aurait fallu garder un minimum d’émotion pour mieux équilibrer l’ensemble.