Critique : Le Trône de fer : Game of Thrones – Saison 2

You win or you die

Fiche

D’après la saga littéraire Le Trône de fer de George R. R. Martin
Créateur David Benioff, D.B. Weiss
Acteurs Peter Dinklage (Tyrion Lannister), Lena Headey (Cersei Lannister), Nikolaj Coster-Waldau (Jaime Lannister), Emilia Clarke (Daenerys Targaryen), Iain Glen (Ser Jorah Mormont), Kit Harington (Jon Snow), Alfie Allen (Theon Greyjoy), Sophie Turner (Sansa Stark), Maisie Williams (Arya Stark), Richard Madden (Robb Stark), Isaac Hempstead-Wright (Bran Stark), Jack Gleeson (Prince Joffrey Baratheon), Liam Cunningham (Davos Seaworth), Aidan Gillen (Lord Petyr « Littlefinger » Baelish)
Titre original Game of Thrones
Pays USA Format 52 mn
Genre Aventure, Drame, Fantasy Chaîne HBO
Nombre d’épisodes 10
Sur le continent de Westeros, le Roi Robert Baratheon règne sur le Royaume des Sept Couronnes depuis qu’il a mené à la victoire la rébellion contre le Roi Fou Aerys II Targaryen, dix-sept ans plus tôt. Son guide et principal conseiller, Jon Arryn, venant de décéder, il part dans le nord du royaume demander à son vieil ami Eddard Stark, seigneur suzerain du Nord et de la Maison Stark, de remplacer leur regretté mentor au poste de « Main du Roi ». Eddard, peu désireux de quitter ses terres, accepte à contrecœur de partir à la Cour avec son jeune fils Bran et ses deux filles, alors que Jon Snow, son fils bâtard, se prépare à intégrer la fameuse Garde de Nuit : la confrérie protégeant le Royaume depuis des siècles à son septentrion, de toute créature pouvant provenir d’au-delà du Mur protecteur. Mais, juste avant le départ pour le Sud, Bran fait une découverte en escaladant une tour de Winterfell dont découleront des conséquences inattendues…

Dans le même temps, sur le continent Est, Viserys Targaryen, héritier « légitime » des Sept Couronnes et fils d’Aerys, projette de marier sa jeune sœur Daenerys à Drogo, le chef d’une puissante horde de cavaliers nomades afin de s’en faire des alliés, en vue de la reconquête du royaume. Mais Viserys est presque aussi instable mentalement que son père, la folie étant un trait génétique courant chez les Targaryen, qui a cependant épargné sa sœur Daenerys.

Critique

Attention, cette critique contient des spoilers sur la première saison

« The North Remembers ». Oui, le Nord se rappelle, et nous aussi. On n’a pas oublié la décapitation de la Main du Roi sous l’ordre de Joffrey, ni le climax de folie marquant la naissance des dragons. La saga épique continue comme si on n’avait pas subit de coupures.

La grande question était de savoir si la série allait garder de son impact après l’éviction de l’effet de surprise, de Sean Bean et de Jason Momoa. La réponse est… oui, grand oui. Les aventures sont toujours aussi passionnantes à suivre, du fait de la multiplication d’intrigues étant donné la séparation de la famille Stark pour des résultats parfois surprenants. Les nouveaux venus dans l’univers s’emboîtent à merveille avec le reste du casting. Je suis toujours autant surpris de voir le talent des différents acteurs, pas un seul ne semble en trop, pas un.

On notera aussi la starification du demi-homme Tyrion Lannister joué par Peter Dinklage dans la saison 2 d’autant plus mérité que l’acteur a remporté l’Emmy et le Golden Globe du meilleur acteur secondaire pour la première saison. Il prend davantage d’importance et c’est bien lui qui réussit à faire oublier la disparition de Ned Stark.

Autour de lui, les personnages demeurent toujours aussi solides, les intrigues se complexifient et se multiplient du fait de la guerre des cinq rois. L’énorme point positif, c’est la présence systématique de psychologie chez les personnages rendant le tout incroyablement séduisant à suivre. Les personnages s’étoffent de jour en jour, ils évoluent réellement contrairement à 80% des séries où le statut reste presque le même – le beau gosse reste toujours le beau gosse, le méchant sera toujours méchant, le gentil, gentil. Il est aussi agréable de voir que rien n’est tout à fait noir ou blanc, comme dans la réalité les personnages sont gris. Chacun pense avoir raison et défend avant tout son idéal. Ce qui permet d’éviter à la série d’avoir des vrais méchants et une lutte manichéenne simpliste, un point qui devrait toutefois changer avec l’arrivée des…

Spoiler

des White Walkers bouclant la saison 2 sur un climax aussi claquant que celle de la première).

Le truc avec Game of Thrones, c’est du fait de la multiplication des intrigues, un épisode passe tellement vite et coup de génie, jamais ne semble compliqué (bien évidemment, il est très déconseillé de sauter un épisode). Le talent des acteurs et des scénaristes permet de transformer un roman incroyablement dense en une série aussi dense (même si certaines intrigues mineures sont sautées). On ne soulignera jamais assez la bonne idée d’avoir fait de Game of Thrones une série et non pas une suite de films (rappelons que les droits ont été achetés à la base pour une adaptation cinématographique).

Cette saison sera aussi notable par la présence accrue de fantastique heureusement toujours aussi bien gérée. Les trois dragons sont un régal à voir et donnent notamment une scène magnifique dans le dernier épisode. Jamais les responsables de la série ne succombent vers la facilité en incrustant des décors en images de synthèse parfois de mauvais goût (on pense notamment à la série Spartacus). Game of Thrones voyage beaucoup, multiplient les cadres magnifiques qu’on ne pourrait jamais remplacer par de simples incrustes du fait de leur richesse.

Pour la première fois dans la série, une bataille sera mise en scène. On n’avait pas oublié la déception de la première saison où la bataille était éclipsée du fait de la mise en mode sommeil de Tyrion Lannister (une façon gentille de dire qu’il s’est mettre KO au premier coup). Un artifice permettant de masquer un résultat pouvant être catastrophique. La série n’ayant pas le même budget et temps qu’un Seigneur des Anneaux ou Gladiator. Sauf que cette fois-ci, on n’y coupera pas avec l’épisode 9 sous-titré Blackwater.

Pour cet épisode, un réalisateur expérimenté fut embauché, il ne s’agit pas moins de Neil Marshall! Le réalisateur venant de Newcastle et ayant pondu pour le cinéma: Centurion, Doomsday, The Descent et Dog Soldiers. Une grosse surprise pour l’épisode le plus dangereux. Au final, que vaut la bataille ?

Je ne vais pas vous mentir, l’ensemble fait parfois un peu cheap. On nous promet des milliers d’hommes et seuls quelques dizaines de figurants sont visibles. Neil Marshall tente comme il peut de masquer le manque de moyens pour mettre en scène une bataille de cette envergure tout en évitant au maximum les effets spéciaux (pourtant nécessaires pour donner une envergure épique aux batailles). Néanmoins tout n’est pas à jeter, le scénario mélange intelligemment deux intrigues en parallèle (toutes les autres intrigues sont suspendues le temps de cet épisode) ce qui permet de faire monter la sauce d’une très belle manière et de nous prendre au dépourvu là où on ne l’attendait pas. A noter un plan chevaleresque rappelant Les Deux Tours, le genre qui vous fout des frissons, des bagarres avec le frère de La Montagne donnant lieu à des déluges de gore et de corps découpés en deux (la classe absolue – on voit bien la Neil Marshall’s touch). Au final un épisode risqué correctement mis en scène pour nous faire oublier le manque de moyens.

Anecdote aussi, le réalisateur du plus grand nombre d’épisodes de cette deuxième saison est Alan Taylor et cet homme sera chargé de mettre en scène le deuxième épisode de Thor. Une nouvelle me faisant trépigner d’impatience.

Il est aussi l’heure de faire les comptes des résultats des audiences aux States. Game of Thrones est une des séries les plus suivies de la chaîne HBO mais bon ça, c’est normal. L’autre point positif est l’augmentation globale de l’audience. Pour le premier épisode de la première saison, le show avait réuni 2,2 millions de spectateurs, un score presque doublé pour celui de la deuxième saison : 3,7 millions.

Dans l’ensemble de la saison, on peut compter sur des audiences allant entre 2 et 3 millions pour la saison 1 et de 2,8 à 4,2 millions pour la saison 2, le record est détenu par l’épisode final de la saison 2. Dans l’ensemble, c’est plutôt bon signe et la saison 3 est confirmée : le tournage a déjà débutée pour une diffusion en avril 2013. Longue, sera l’attente…

Conclusion

La saison 2 de Game of Thrones tient toutes ses promesses malgré un épisode tournant autour d’une bataille risqué. Si la série continue sur ce chemin, elle finira par devenir culte parmi les cultes.
+ – des personnages diversifiés et profonds
– de nombreux moments cultes
– des décors magnifiques
– les effets spéciaux sont réussis (pourtant c’est rare pour la télévision)
– on comprend qu’on est en train de vivre quelque chose d’unique dans l’histoire de la télévision
– un épisode bataille mitigé
Trophée10/10
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