Critique : Cheval de Guerre

Du très grand Spielberg

Fiche

D’après le roman de Michael Morpurgo
Réalisateur Steven Spielberg
Scénaristes Lee Hall, Richard Curtis
Acteurs Jeremy Irvine, Emily Watson, Peter Mullan, David Thewlis, Niels Arestrup, Tom Hiddleston, Benedict Cumberbatch, Toby Kebbell
Titre original War Horse
Pays USA Date de sortie 22 février 2012
Genre Drame, Historique, Guerre Durée 2h27
Budget 90 000 000 $
De la magnifique campagne anglaise aux contrées d’une Europe plongée en pleine Première Guerre Mondiale, « Cheval de guerre » raconte l’amitié exceptionnelle qui unit un jeune homme, Albert, et le cheval qu’il a dressé, Joey. Séparés aux premières heures du conflit, l’histoire suit l’extraordinaire périple du cheval alors que de son côté Albert va tout faire pour le retrouver. Joey, animal hors du commun, va changer la vie de tous ceux dont il croisera la route : soldats de la cavalerie britannique, combattants allemands, et même un fermier français et sa petite-fille…

Critique

La nouvelle merveille de Spielberg nous promet-on, on ne demande qu’à croire mais déçu par ses précédents films à force d’attendre monts et merveilles, on se prépare à une nouvelle déception. Est-ce sage ? Au vu de la merveille qu’est Cheval de Guerre, on se dit que finalement ce n’était pas la peine de s’inquiéter car le meilleur du cinéma spielbergien est là avec ce qu’il comporte comme défauts.

Oui des défauts, c’est plutôt abrupte de commencer une critique par là mais ils sont tellement peu nombreux que je me suis dit autant vous donner la mauvaise nouvelle tout de suite et encore, la majorité des spectateurs, dont moi, s’en accommode. On peut reprocher à Cheval de Guerre, une certaine tendance à la naïveté, tel un monde où le bien triomphe toujours. Le deuxième point faible que j’ai récupéré (et je peux vous dire que j’ai galéré en les cherchant) concerne les batailles. Étant donné que Cheval de Guerre est un film ayant vocation d’être grand public, il était alors impensable de bénéficier des batailles avec le froid réalisme d’un Il faut sauver le soldat Ryan où les membres déchiquetés étaient légion. Du coup, on voit les soldats tomber dans le vide, ça casse un peu le délire. Ah si, il y a bien un autre truc, tout le monde parle anglais que ce soit les allemands ou les français, bon ben le chauvinisme américain, on y est habitué depuis.

Pour le reste, préparez-vous à vivre une aventure qui vous accroche du début jusqu’à la fin non-stop et ce, malgré les deux heures vingt-sept que font le film. Il faut dire que Cheval de Guerre varie beaucoup et les personnages changent avec pour seul trait commun le cheval Joey, véritable héros de l’histoire à tel point qu’il mériterait d’avoir son nom en haut de l’affiche.

On se retrouve face à un drame comme Spielberg en est capable au top de sa forme : avec de l’émotion, de l’action, des larmes, des rires, un spectacle tellement rare sur nos écrans qu’il faut en profiter le plus possible.

Les scènes d’action sont au top, on a parfois des flash-back d’Il faut sauver le soldat Ryan surtout durant la bataille dans les tranchées où le courage de ces hommes pour se lancer vers une mort certaine impressionne et dont les explosions finissent de nous immerger à leurs côtés.

Le côté dramatique n’est pas en reste avec des excellents acteurs de tout part (normalement, il y en a toujours un à côté de la plaque mais là, décidément). A noter notre cher Niels Arestrup national qui n’en finit plus de monter, monter depuis De battre, mon cœur s’est arrêté et surtout Un prophète (il peut dire un grand merci à Jacques Audiard) dans un rôle mémorable. Franchement la grosse surprise de Cheval de Guerre est son grand nombre d’histoire qui se suivent magnifiquement (ce qui explique en grosse partie pourquoi on ne s’ennuie jamais durant les 2h27), chacune des histoires est intéressante car elle récupère tous les points de vue possibles d’une guerre à tel point qu’on pourrait qualifier de Cheval de Guerre de meilleur représentant de la guerre 14/18.

Spoiler

En effet, on débute en Angleterre dans une ferme où les jeunes soldats campagnards sont engagés, ensuite on rejoint les rangs de la cavalerie anglaise avant de bifurquer dans le camp ennemi en passant chez les civils pour finalement atterrir dans le No Man’s Land pour un passage humaniste mémorable n’étant pas sans rappeler Joyeux Noël mais la qualité entre les deux films est incomparable (Joyeux Noël étant très vite inintéressant et trop cliché).

Les larmes montent très facilement surtout si on est attaché aux animaux, je vous conseillerais de garder un mouchoir de côté pendant toute la séance au cas où. Les animaux, parlons-en, un travail magnifique a été fait sur eux, on y croit absolument, on est même parfois ébahi quand on connaît la patience qu’il faut avoir avec eux alors pour un film de 2h27, je n’ose même pas imaginer. Surtout les scènes d’actions les mettant en avant sont réellement spectaculaires. Ce n’est pas comme les films avec des chiens où on se contente de les faire sauter par-dessus la caméra pour simuler leur grand bond sur le méchant malfaiteur. Non là, c’est du lourd, c’est du blockbuster animalier ! A tel point qu’on se dit que ce n’est pas possible, c’est des images de synthèse. J’ai hâte que le blu-ray sorte pour regarder les bonus et savoir comment ils ont fait (à moins que je garde la magie ? je me tâte).

Le scénario signé par deux anglais à la pointe est irréprochable, jamais un mot de trop, jamais une réplique too much (vous savez le genre qui vous fait dire « Oh my god, ils n’ont pas osé leur faire dire ça ! »). En tout cas, c’est une petite merveille et nul doute que le roman dont il est adapté y est pour beaucoup.

La réalisation de Spielberg, eh bien, on en voit des traces de Tintin . En fait juste sur un plan où la mère tricote sur de la laine marron qui se transforme en terre labourée. Superbe transition. Sinon le reste est tout simplement irréprochable, mêlant envolée cinématographique mais sachant toujours s’effacer quand il le faut (ce que Tintin n’avait pas réussi à faire, allant beaucoup trop vite, comme si Spielberg était pressé de faire Cheval de Guerre). C’est simple, on oublie souvent qu’on est devant un film et on attend avec grosse impatience son Lincoln.

La musique ? Lol, John Williams, who’s else?

Conclusion

Cheval de Guerre est un grand, un très grand film d’aventure rendant hommage aux animaux et demeure surtout une plongée inégalée dans la première guerre mondiale en abordant pas moins le plus de points de vue possibles. Spielberg peut dire : « I’m back ! ».
+ – de l’émotion
– du drame
– de l’action spectaculaire
– des bons acteurs
– plongée magistrale dans la guerre 14/18
– les animaux en prennent plein la gueule
– réalisme des scènes de bataille raté
Trophée9/10
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