Bruce Willis, hommage à un géant

Qui aurait cru que l’on pouvait devenir une immense superstar du cinéma en portant un marcel dégueulasse, une calvitie naissante et pas de pompes ? Hein ? QUI ? 
J’aurais pu vous parler de beaucoup de films aujourd’hui, de celui sur un détective privé qui enquête sur la mort d’un joueur de foot US, d’un fils qui hérite d’une montre ayant voyagé par un endroit particulier, d’un homme revenu du futur pour empêcher la fin de la civilisation, d’un spécialiste en forage appelé à sauver le monde ou bien encore d’environ 12 000 films que contient la filmographie d’un acteur qui fait probablement partie des derniers géants d’Hollywood, mais qui aura, malheureusement comme beaucoup avant lui, connu une fin de carrière pas top top, excusez mon langage.

Non, aujourd’hui, je vais vous parler d’un petit bonhomme (bon, 1m83 le type, mais je trouvais la formule sympa) chauve, au charisme indéniable et à la cote de sympathie infinie.

Mesdames et messieurs, on prend son harmonica, sa nostalgie et tout notre soutien à ce grand monsieur du cinéma.

Aujourd’hui, on parle de M. Bruce Willis.

Dieu a inventé la calvitie pour rendre les hommes plus humbles

Le petit Walter Bruce Willison, fils de David et Marlène Willison, voit le jour le 19 mars 1955 en Allemagne. Arrivé aux États-Unis à l’âge de 2 ans, le petit Walter montre vite un grand intérêt pour la comédie. Jeune adulte, il part pour New York afin de poursuivre son rêve et suit alors une formation d’art dramatique à l’université d’État de Montclair dans le New Jersey. Parallèlement, il exerce le métier de barman et commence à goûter aux projecteurs en devenant joueur d’harmonica.

Après diverses publicités, pièces de théâtre et apparitions dans des séries, il décroche, en 1986, le rôle du détective David Addison Jr. dans la série Clair de Lune, qui lui vaudra un Emmy et un Golden Globe en 1987. Au cours des 3 saisons que comporte la série, il va petit à petit faire circuler son nom dans les travées d’Hollywood jusqu’à l’obtention du premier rôle dans la comédie Boire et Déboires. Une vraie perf à l’époque, vu qu’il existait un monde entre le cinéma et la télévision, les acteurs faisant très rarement la passerelle entre les deux, contrairement à aujourd’hui.

Mais en 1988, il décroche LE rôle qui va le propulser d’acteur sympa de la télé à superstar, rôle qu’il obtient contre toute probabilité à la barbe d’environ mille autres mecs pressentis. Un film qui va créer son propre style, le « die hard movie », j’ai nommé l’éternel : Piège de Cristal. John McClane est né. 

C’est un asile de fous ici… Et je ne suis pas fou.

Et là, les p’tits potes, c’est parti, c’est festival ! Petite liste non-exhaustive de ses films sur la période 90 :

58 Minutes pour Vivre, Hudson Hawk, Le dernier Samaritain, Pulp Fiction, L’Armée des 12 singes, Une Journée en Enfer, Le Cinquième Élément, Le ChacalArmageddonSixième Sens, j’en passe et des meilleurs. 
Uniquement des films que j’ai dans ma liste dite de « films à chroniquer ». C’est bien simple, je pourrais créer une nouvelle rubrique dédiée uniquement à Bruce Willis

Au passage, il enregistre 2 albums, dans un style très american rock, où il chante et joue de l’harmonica. Cohérent vu qu’il sait en jouer…

Avec l’arrivée des années 2000, il décide de s’essayer à des films plus légers, lui qui se rêvait star de la comédie. On le découvre en voisin tueur à gages dans Mon Voisin Le Tueur avec Matthew « Chandler Bing » Perry. Suite à un pari (lui disait que le film ne marcherait pas et Matthew Perry disait le contraire), il apparaît gratuitement dans Friends, pour l’un des caméos les plus cools de l’histoire des séries. 

Il va alors enchaîner des rôles plus diversifiés, avec Mission Évasion, Les Larmes du Soleil ou bien encore, de l’injustement méconnu Otage, du français Florent Emilio-Siri, réalisateur du très efficace Nid de Guêpes que je vous conseille. Il va jouer dans le précurseur Sin City en 2005 et petit à petit connaître plusieurs échecs, avec notamment le moyennasse Die Hard 4, qui ne tient que sur la sympathie que l’on a pour son personnage principal et clairement pas sur ses qualités intrinsèques. 

Dieu est impitoyable : il vous enlève les poils de la tête pour vous les replanter dans les oreilles.

Malheureusement pour lui, si l’on excepte les Expendables, les 12 dernières années n’auront été qu’un long chemin de croix, même si j’ai beaucoup apprécié Split. En point d’orgue, un 5e volet de la saga Die Hard en 2013, qui, contrairement au précédent opus, n’a plus rien à garder.

Je vous conseille, déjà parce que ces gens-là sont plein de talent, mais aussi qu’ils sont plein de tendresse, l’excellent article de Nanarland sur le film Apex, où l’on apprend que l’ami Bruce a tourné 27 films en 4 ans. Je ne suis pas pro, mais clairement, c’est trop. 

On y apprend aussi comment il est devenu un has been duquel on extrayait, jusqu’à la lie, les restes d’une gloire passée, à grand coup de « je te donne un million par jour et en échange, tu mets ton nom qui fait rêver les gens sur mon affiche, tartiné à la truelle sur Photoshop ». Une méthode déjà utilisée par certains anciens grands noms, comme Nicolas Cage qui a avoué dernièrement être devenu tricard à Hollywood, mais qui devait malgré tout amortir les lourds frais médicaux que la maladie de sa maman engendrait.

Avec l’annonce de son aphasie il y a peu, la 2e hypothèse émise dans l’article est la bonne, Bruce voulant juste continuer à s’assurer d’engranger de l’argent pour lui et sa famille, quitte à ternir une image qui aura marqué au fer rouge les années 80/90/00. Il serait peut-être temps de se pencher sur ses studios, genre The Asylum, Eurovideo et j’en passe, qui utilise la détresse d’anciennes gloires pour faire dégueuler les catalogues de SVOD, vu que les vidéo-clubs n’existent plus, sans respect pour leurs acteurs, leurs réalisateurs, les spectateurs, le cinéma et les gens en général.

Yippee-ki-yay

En conclusion, gardons de l’image de Bruce Willis ce que l’on doit garder. Celle d’un acteur à l’ancienne, capable de vendre un projet sur son nom propre. 

Je cite souvent la sainte trinité de la tatane. N’oublions pas que, dans les années 90, il faisait partie de l’aventure Planet Hollywood avec ses illustres collègues aux bras musclés et aux torses huilés. Sans pompes, sans cheveux, mais avec une gouaille inépuisable.

C’est pourquoi, je vous annonce aujourd’hui, à l’instar des 3 mousquetaires qui en fait sont 4, la création de la sainte trinité, mais à quatre vu que la quadrinité ça existe pas, de la tatane.
Accueillons, au Panthéon de la baston, sur l’autel de l’éradication du communiste soviétique et du calembour explosif, M. Walter Bruce Willison, qui restera, à jamais pour les amateurs du cinéma d’action, l’éternel John McClane.

Monsieur, je vous souhaite une retraite confortable et bien méritée, mes étagères de VHS vous seront éternellement reconnaissantes.

Bisous (à vous, parce que vous êtes mes cracks, et à lui, parce qu’on est tous ses cracks) !

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