Critique : Ravage

Last Hard Boiled Hero

Fiche

Titre Ravage Titre VOHavoc
Réalisateur Gareth Evans Scénariste Gareth Evans
Acteurs Tom Hardy, Forest Whitaker, Timothy Olyphant, Justin Cornwell, Jessie Mei Li, Yeo Yann Yann, Quelin Sepulveda, Luis Guzmán
Date de sortie25 / 04 / 2025 (Netflix) Durée1h 45
GenreAction, Drame, Mystère, Policier, Thriller Budget

Quand un vol de stupéfiants tourne au carnage, un flic blasé s’introduit au sein du système criminel d’une ville vérolée par la corruption pour sauver le fils d’un politicien.

Critique

Gareth Evans ! Bordel, ENFIN, un nouveau Gareth Evans ! J’arrive toujours pas à croire que les films du bonhomme se fassent aussi rares, vu son talent. Quand même, son dernier long-métrage, c’était Le Bon Apôtre, déjà pour Netflix, et ça remonte à 2018. Certes, entre-temps, il a réalisé quelques épisodes, dont le pilote, pour l’excellente série Gangs of London. Mais même là, on parle de 2020.

Il aura donc fallu attendre cinq ans avant son nouveau long-métrage. Pourtant, il a tourné Ravage en 2021. En effet, le tournage a débuté le 8 juillet 2021 à Cardiff, au pays de Galles, et s’est terminé en octobre 2021. Qu’est-ce qui s’est passé ? Tout simplement des reshoots. Il se dit que Netflix n’était pas satisfait du résultat, donc passage classique par la case reshoot, sauf que Tom Hardy est un homme occupé, ce qui a compliqué les choses. Bref, une galère qui a coincé Gareth pendant de longues années.

Mais là, c’est bon, Ravage (Havoc en VO) est sorti et c’est l’heure de kiffer…

On a connu meilleur Gareth Evans

Enfin, c’est un monde idéal. Étant un grand fan du réal’, je me suis jeté dessus dès sa sortie comme s’il s’agissait du dernier MCU. Au fil des minutes, mon enthousiasme a baissé jusqu’à me faire tomber dans le marasme.

Non, Ravage n’est pas un bon Gareth Evans, ni un bon film d’ailleurs. Et ça me coûte de l’écrire.

Pour résumer le style, c’est un film hard boiled, genre dont il cumule toutes les cases (pour ne pas dire clichés) comme le héros cynique (Tom Hardy, vraiment en pilote automatique) ou le monde violent et corrompu. Bref, vous voyez Sin City (2005) et Chinatown (1974) ? Gareth Evans fait tout simplement sa version.

Et ça pique les yeux. Car, il y a beau avoir beaucoup de pénombres, les images de synthèse pour modéliser la ville ou les courses-poursuites en voiture nous ramènent quelques années en arrière. Bon, en vrai, ça passe quand même, car ça donne un certain cachet plutôt cool.

Il est l’heure de gesticuler

Par contre, ce qui passe beaucoup moins, ce sont malheureusement les scènes d’action. C’est tout simplement du Last Action Hero (les films avec Jack Slater, pas le film de John McTiernan directement) avec du sang numérique partout et quelques fatalities en plus. Aucune crédibilité. Ça mitraille de partout, mais les balles atterrissent partout et principalement dans les corps des chairs à canon qui se font un plaisir à gesticuler comme des adolescents bourrés en boîte de nuit. Bref, ça fait des dégâts partout sauf sur les héros, comme s’ils étaient équipés d’un bouclier permettant de dévier les balles. Même Magnéto n’aurait pas pu faire mieux.

Cela pourrait être marrant comme dans Last Action Hero justement, sauf qu’ici aucune réplique cinglante ou punchline amusante n’est à noter. Tout est très sérieux. Beaucoup trop sérieux pour son bien (pourtant, la jeune rookie nous fait carrément du Max Payne, un moment). Du coup, la dramaturgie, déjà peu fine (on est loin de The Raid 2), prend un coup de fusil à pompe dans l’aile. Qu’est-ce qu’il reste ? Les scènes d’action. Sauf que Gareth Evans nous avait habitués à beaucoup mieux. Là, c’est du gunfight basique dont les excès de gore et d’impacts de balle tentent de masquer une chorégraphie rudimentaire.

Bref, c’était vraiment pas la peine de s’emmerder avec les reshoots. Il aurait mieux valu libérer Gareth Evans.

Par totalement dégoûté.

Conclusion

Le nouveau film de Gareth « The Raid » Evans. Voilà sept ans que j’attends ça. À l’arrivée, une grosse déception, tant Ravage ne semble pas savoir où se situer entre le film hard boiled et la parodie façon Jack Slater dans Last Action Hero. Résultat, un mélange plutôt indigeste que les effusions de sang numérique tentent de faire passer.

+

  • C’est quand même fun quand ça gicle de partout…

  • … mais ça finit par lasser parce qu’il n’y a que ça
4/10
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