Wonder pull man off the line
Fiche
Titre | Wonder Woman | Titre VO | Wonder Woman |
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Réalisateur | Patty Jenkins | Scénariste | Allan Heinberg |
Acteurs | Gal Gadot, Chris Pine, Connie Nielsen, Robin Wright, Danny Huston, David Thewlis, Said Taghmaoui | ||
Date de sortie | 07 / 06 / 2017 | Durée | 2h 21 |
Genre | Action, Aventure, Problèmes familiaux | Budget | 149 000 000 $ |
C’était avant qu’elle ne devienne Wonder Woman, à l’époque où elle était encore Diana, princesse des Amazones et combattante invincible. Un jour, un pilote américain s’écrase sur l’île paradisiaque où elle vit, à l’abri des fracas du monde. Lorsqu’il lui raconte qu’une guerre terrible fait rage à l’autre bout de la planète, Diana quitte son havre de paix, convaincue qu’elle doit enrayer la menace. En s’alliant aux hommes dans un combat destiné à mettre fin à la guerre, Diana découvrira toute l’étendue de ses pouvoirs… et son véritable destin. |
Critique
Attention, cette critique contient des spoilers (et des gros)…
Rappel historique
Wonder Woman est née en 1941, trois ans après Superman et deux après Batman. Elle a été inventée par un certain William Moulton Marston, psychologue diplômé de Harvard. Le communiqué de presse précisait : « Wonder Woman a été conçue par le docteur Marston dans le but de promouvoir au sein de la jeunesse un modèle de féminité forte, libre et courageuse, pour lutter contre l’idée que les femmes sont inférieures aux hommes et pour inspirer aux jeunes filles la confiance en elles et la réussite dans les sports, les activités et les métiers monopolisés par les hommes. » Le texte indiquait aussi : « Le seul espoir pour la civilisation est une liberté accrue, le développement et l’égalité pour les femmes dans tous les domaines de l’activité humaine ». Ou, comme le disait à sa façon William Moulton Marston : « Franchement, Wonder Woman, c’est de la propagande psychologique pour le nouveau type de femmes qui devraient, selon moi, dominer le monde. ».
Source : Vanity Fair
Un peu de nostalgie
Avant Gal Gadot, il y avait Lynda Carter. Et franchement, je préfère la vieille époque DC. Tout simplement par nostalgie. Ces designs qui n’ont plus à voir avec les designs actuels. Au passage, au moment où je vous écris Adam West alias Batman nous à quitté. Batman & Robin, c’est la dernière série que j’ai dû voir avant que le cyclone Hugo ne dévaste les Antilles.
Les films de geeks c’est du boudin ?
Wonder Woman et un peu de geekologie. J’ai commencé comme vous stupéfait à voir le début de ce film. Et là, je vois Diana Prince au Louvre.
J’ai cherché un peu dans mes souvenirs et Diana ou Diane est représentée comme la déesse de la chasse dans la mythologie romaine et Artémis dans la mythologie grecque.
Personnage schizophrène peut-être. Car elle jongle entre Artémis/Athéna (Grèce) et Diane/Minerve (Rome). Quand je remonte en Afrique, je tombe sur Neith qui remplit toutes ces fonctions et qui était là avant. Et elle a bel et bien existé et fut déifiée pour avoir vaincu le meilleur guerrier du Nil afin de sauver son peuple de la famine. Et d’ajouter qu’elle était douée pour le tissage.
Donc, je me dis que le plan des pyramides du Louvre n’est pas un hasard. C’est aussi un hommage à l’Afrique.
Et de voir Diana retourner aux sources pour chercher son histoire, c’est tout juste épatant. Diana est une relique vivante au Louvre.
Et peut-être qu’elle est à Paris pour l’origine féminine du mot Par-Isi qui veut dire temple d’Isis, symbole du culte de la matrilinéarité. Va savoir !
Le paradis perdu?
Dans ce film, tout avait bien commencé sur une île paradisiaque Temiscyra. Temis, c’est quand même un titan grec et déesse de la justice tout comme la Maât Égypto-nubienne(Ta Meri) Pas un seul animal en vue. De la végétation, de l’eau, un château et des femmes. Des femmes qui se préparent à la guerre sous ce ciel bleu. Quoi de plus beau.
Bref, dans la mythologie gréco-romaine, Artémis/Diane est la protectrice des amazones et des femmes indépendantes du joug des hommes.
Il y a quand même Artémis incarnée par Ann Wolfe qui est une championne de boxe anglaise. Mais ça ne change pas grand chose à mon explication.
Nous sommes dans le paradigme gréco-romain. À ne pas trop confondre avec l’Afrique (Kama de son vrai nom) matrilinéaire.
Ce paradis conçu par Zeus, pour les femmes qui selon la mythologie sont venues après l’homme (pas en même temps ou pas avant ?!) est comme une sorte d’alternative à l’homme qui sème le désordre qui a été insufflé par Arès. Étrange ressemblance à Seth de Ta Meri.
Ce qui est marquant, c’est tout de même la ressemblance assez frappante des amazones aux candaces de la reine Amanirenas (Amon est son nom) de l’actuel Soudan (Nubie) qui a vaincu Caïus Petronus, préfet de Rome avec une armée d’Amazones.
Ce paradis se présente sous un schéma matriarcal. Une alternative ou une dualité ? C’est la dure question que ça soulève quand on écoute les dialogues. Et la mise en place de Steve qui bouleverse ce paradis perdu pour échapper à un destin funeste qu’est la mort. Et à son arrivée, il accompagne la violence et la mort et s’en sort en se mettant du côté des guerrières qui font penser aux films 300 et Troie dans leur manière de se battre.
Les personnages importants
Diana, c’est le personnage qui m’intrigue le plus. Téméraire dès l’enfance et naïve à l’âge adulte. Je la trouve conne personnellement. Je m’explique. Elle est en plein entraînement, provoquée par sa tante Antiope soeur de la reine Hippolythe, sous un coup de colère, elle déploie une vague d’énergie en canalisant son ki et laisse sa tante par terre légèrement blessée, s’excuse et se casse. Elle croise Steve qu’elle ne connaît pas et saute dans l’eau pour le sauver et on nous pose tout un plan façon pub Ushuaïa pour nous faire une question à la conne: ‘Vous êtes un homme ?’
Il y a contraste entre son semblant de sensibilité pour sa tante et sa toute sensibilité pour ce porteur du chaos. Pour elle, c’est le grand amour avec la psychopathie.
Quant à la tenue, on reconnaît bien là le croissant de lune autour de sa tête symbole de la force féminine. Son bustier n’est pas sans rappeler le célèbre Horus pour faire régner la justice.
Fait marquant, elle incarne la déesse de la guerre quand elle quitte les tranchées pour aller au front et en arrivant au village, elle défonce le toit d’une église. Et c’est là qu’elle se présente sous le couvert des applaudissements comme une alternative à la religion actuelle que je dirais plutôt zeusienne. Un retour au matriarcat. Est-ce une déclaration de guerre contre Zeus ?
Car, il est important de noter que dans tout le film où on parle de Dieu = Zeus.
Une guerre entre les hommes et les femmes ?
Steve, c’est le personnage ‘au secours pas lui’. Il bosse pour A.R.G.U.S. Il fait tout du James Bond et refuse de laisser entrevoir son côté animal en présence d’une femme. Ça bloque le développement du personnage. Il est constant et on ne le découvre pas véritablement.
Pour justifier sa personnalité, on est obligé d’attendre la présence de son équipe. Et je ne vais pas manquer de citer le frenchie Saïd Tagmahoui qui incarne vraiment le séducteur. Il y a aussi le musicien sniper qui incarne la distraction chez Steve, la secrétaire qui met en exergue comment Steve considère réellement la femme et l’amérindien qui incarne la violence chaotique des hommes par le lourd passé qu’il porte et que Steve porte aussi en lui. De toute l’équipe les plus sensibles au message de Diana sont l’amérindien et le séducteur. Ils viennent de contrées spirituelles inhérentes à leurs cultures. Ce qui fait voir que Steve est partagé concernant Diana.
Ludendorff, c’est le méchant sauce germania qui n’est pas très intéressant à avaler. Car on en voit souvent du même profil. Ça veut dominer le monde en faisant tout péter. Il est quand même à noter le contraste entre lui et Steve. Il travaille avec une femme Dr. Maru qui partage ses ambitions destructrices et lui accorde toute sa confiance. Il est tellement investi de sa mission et convaincu de son bien-fondé qu’il fait même la leçon à la déesse Diana sur la mythologie grecque. Il n’a qu’un leitmotiv gréco-romain : faire la guerre pour survivre.
Ares alias Sir Patrick nous fait une belle surprise par sa subtilité. C’est aussi le méchant le plus nul de l’histoire. À la fois matériel et immatériel. Trop de VFx ont faussé la racine du personnage. On flirte entre Star Wars et Harry Potter. C’est dommage ! Car, en plus de tuer des gens, il tue le film. En bon méchant, il influence la tueuse de dieux en lui vendant le paradis et lui apprend que pour y arriver, il faut semer le chaos. Le moment où Diana est conne dans toute sa splendeur, c’est quand elle porte un char d’assaut. Tranquille ! Elle a le choix entre sauver son mec qui se sacrifie en plein vol pour sauver le monde et le choix de sauver la pauvre criminelle Dr. Maru qui a peur pour sa vie, mais n’a pas peur de créer des gaz pour tuer des gens. Ares ne met pas longtemps à faire ressortir la face sombre de Diana. Elle finit par le buter. Cette femme est stupide ! C’est de famille.
La réalisation
Patty Jenkins a fait une belle réalisation, de beaux plans. Je ne sais pas si elle a pu intervenir dans les dialogues, mais en tout cas, on ressent la touche féminine qui met plus facilement en avant Diana. Pour cela, je peux la féliciter. Mais c’est loin d’être un succès malgré les résultats au box qui dépassent la momie de Tom.
Par Nick Songs, le 13 juin 2017.
Conclusion
En conclusion, la bataille entre Diana et Ares, n’est qu’une dispute fratricide d’égrégores pour des concepts différents de la vie. Steve est obligé de mourir pour que Diana s’énerve un peu plus. Cette séquence est d’une lenteur à tuer. J’ai vraiment commencé à apprécier le film au début. Mais la fin façon justice, je vais tout résoudre, c’est too much. C’est un problème chez les personnages DC. Ils sont idéalistes et rêvent d’un monde meilleur et ne peuvent exister sans le chaos. Ils ont tous soif de justice au point de monter une ligue. C’est un parti-pris appréciable, car ce côté idéaliste permet quelque peu de pousser jusqu’aux derniers retranchements des personnages. Et l’aspect culturel dans ce film révèle quand même que ce n’est pas un film pour des cons. Et, je ne suis pas sûre que Marston ait bien saisi ce qu’est être une femme. Si c’était le cas, il aurait laissé son idée être développée par une femme. Là-dessus, le film se rattrape avec Patty Jenkins aux commandes. Mais il est tourné par des gens qui nous prennent pour des cons à mettre une fin aussi nulle et des dialogues pas toujours recherchés.
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3/10 |