Critique : World Invasion : Battle Los Angeles

Critique de World Invasion : Battle Los Angeles réalisé par Jonathan Liebesman (Massacre à la tronçonneuse : le commencement) et avec Aaron Eckhart (Double Face dans The Dark Kinght et extraordinaire commercial dans Thank You for Smoking, Michelle Rodriguez (la pilote dans Avatar), Ramon Rodríguez (vu dans Transformers 2, purée ce n’est pas bon signe) et Bridget Moynahan (dans le rôle féminin qui ne sert à rien).

Date de sortie cinéma : 16 mars 2011
Genre : Science fiction, Aventure, Action
Durée : 01h56min

Le Sergent Michael Nantz (Aaron Eckhart) accablé par la perte de toute son unité lors de sa précédente mission, remet sa démission à son supérieur. Il ne lui reste plus qu’à former son unité et il pourra partir l’esprit tranquille mais c’est sans compter une invasion extra-terrestre dans les 20 plus grandes villes mondiales.

Le sergent Nantz est attribué à une nouvelle unité chargé de récupérer des civils sur la côte de Los Angeles. Il reste 3h avant que l’aviation américaine ne bombarde la zone.

La bataille pour Los Angeles commence…

Quand Il faut sauver le soldat Ryan rencontre Independence Day

D’entrée de jeu, le film abandonne l’idée d’un suivi planétaire de l’invasion comme dans Independence Day pour se consacrer sur un petit groupe d’individus qui seront, vous le devinez si vous avez lu le résumé, l’escouade chargée de récupérer les civils. On se dit alors que le film n’oubliera pas de humaniser ses personnages mais le seul problème, c’est que ces derniers sont beaucoup trop clichés. On se dit que ce n’est pas grave, ce n’est que le début, le film sera capable à la manière d’Il faut sauver le soldat Ryan de faire sauter les clichés.

Seulement le film multiplient les batailles sans temps morts et les rares scènes d’ « humanisation » (à savoir où les personnages discutent et se livrent) donnent l’impression de provenir des publicités de recrutement de l’armée. On a rarement fait plus pitoyable : le sergent qui dit au gosse qu’il est aussi un marine devant les yeux du papa ébahi et fier, le civil qui rassemble son courage pour aider les militaires en prenant un M-16, le groupe en froid avec le sergent (« C’est un enculé, il a abandonné son unité ») mais qui finalement hum, hum (même pas la peine de le préciser) sans même parler du raid suicidaire en solitaire du sergent Nantz finalement rejoint par son unité parce qu’on est chez les marines et qu’on reste tous ensemble. Du coup, on est atterré devant tant de mièvreries à tel point qu’on se déconnecte sentimentalement du film.

Spoiler

On peut aussi parler de la fin où le héros prend des poses ramboesques et retourne au combat aussi tôt arrivé. Pas de repos ? Mais il est fou ce mec, il vient de cavaler pendant plus d’une demi-journée. Bravo la crédibilité.

En résumé, le film perd déjà la bataille dramatique (Los Angeles est sacrément mal barré), il ne reste donc plus que celle de l’action.

Des scènes d’actions souffrant du syndrome Transformers

Les scènes d’actions sont très, très spectaculaires, difficile de ne pas en prendre plein la gueule, mais souffre d’un manque de lisibilité flagrante. C’est bien beau de vouloir renforcer l’immersion en utilisant le steadycam mais il ne faut pas oublier les spectateurs qui ne comprendront plus rien à ce qu’il se passe. Les premières scènes sont catastrophiques mais ça s’arrange un peu vers la fin.

Du coup, même les scènes d’actions sont moyennes. On se dit que c’est vraiment dommage parce qu’il y avait les moyens vu le nombre d’explosions sans FX ! Les écoles de cinéma devraient songer à arrêter d’enseigner les scènes d’actions façon Bay.

Vous allez me dire qu’Il faut le soldat Ryan se sert aussi de ce procédé. Mais n’est pas Spielberg qui veut, ce mec c’est un génie et il sait qu’il ne faut pas être brusque pendant toute la scène d’action et offre des ellipses, des moments d’observation qui seront l’occasion de reposer le spectateur en même temps que le soldat (la scène d’ellipse durant le débarquement de Normandie a marqué les spectateurs, on y voyait Tom Hanks observer le champ de bataille, de voir les jeunes en train de hurler, de ramasser leurs membres arrachés, de pleurer, de courir dans le vide).

Tout est une question de timing. Se concentrer sur un seul personnage comme c’est le cas pour le débarquement de Normandie renforce encore plus l’immersion tandis que Battle for Los Angeles se concentre sur un escouade complète donc difficile d’avoir accès à des temps morts.

Mais on est quand même loin du catastrophique deuxième opus de Transformers où on était même plus foutu de différencier les gentils des méchants.

De plus, il faut savoir que je suis en train de mater la série The Pacific actuellement et je suis choqué qu’il n’ait rien à envier à Battle For Los Angeles. Il se paie même le luxe de l’enterrer niveau spectacle. Aussi un autre point choquant quand on compare les deux œuvres, c’est l’absence totale de blessures du côté des marines, on sent les impacts de balles chez les extra-terrestres mais chez les marines, on a juste des personnages qui sautent avant de mourir. Pas de membre déchiqueté, pas de sang. C’est encore plus choquant quand on a vu un épisode de The Pacific la veille où la guerre est crue, violente et où les personnages dévastés émotionnellement.

Spoiler

Et que dire de la fin où six marines parviennent à résister face plusieurs dizaines d’extra-terrestres alors qu’ils galéraient contre un au début du film.

Une film d’action très spectaculaire, on ne pourra pas lui refuser ça mais au détriment de toute crédibilité et enjeu émotionnel: un comble sachant que le film préfère se concentrer sur un petit groupe d’individus plutôt que de suivre l’événement à grand échelle.

Sa scène culte : l’attaque sur le pont.

Note : 3/10

PS : je commence à en avoir marre de regarder que des merdes au cinéma.

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