Critique : Squid Game – Saison 3

Moins de quatre ans après sa première diffusion, Squid Game s’achève avec une ultime fournée de six épisodes. Étant donné que nous sommes sur une dernière saison, la critique n’a pas grand intérêt à essayer de vous convaincre de vous mettre à la série, mais plutôt d’en parler librement, avec des spoilers donc. Dès lors, il est conseillé de fermer cette page si vous n’avez pas encore vu cette troisième saison.

Une baffe pour les gouverner tous

Il est amusant de constater que le passage qui m’a le plus marqué dans Squid Game 3 concerne un élément totalement déconnecté de l’intrigue du joueur 456, à savoir l’apparition surprise de Cate Blanchett en tant que recruteuse pour l’organisation (bravo pour avoir gardé le secret). Difficile de ne pas y voir un teasing pour le Squid Game US de David Fincher. Mais la scène est surtout là pour prévenir : non, on n’en a pas terminé avec le jeu du calamar. Le plus drôle, c’est qu’on est dans un teasing digne du MCU. Un MCU d’ailleurs plusieurs fois mentionné. Thanos, yo !

Cela revient à ma déception sur la deuxième partie de Squid Game (je considère les saisons 2 et 3 comme une vraie saison 2 coupée en deux, le petit kif du moment de Netflix – au passage, j’ai un peu galéré pour me remettre dans le bain car j’avais un peu oublié l’intrigue et les personnages). En effet, au final, cette partie n’apporte pas grand-chose au lore. Comme si l’auteur avait tout mis dans la première saison et qu’il se retrouvait à court d’idées pour cette nouvelle saison (à moins qu’il ne s’agisse de contraintes des détenteurs de la bourse), répondant donc surtout à un intérêt mercantile.

Quand on joue, on s’amuse

À la fin de la première saison, j’étais excité à l’idée de voir le joueur 456 se mettre en chasse. Au final, avec le recul, ça n’a été qu’un prétexte pour reproposer de nouveaux jeux avec 456. Il aurait été plus intéressant d’avoir un parallèle avec le joueur 456 à l’extérieur, essayant de retrouver les membres de l’organisation, et des nouveaux personnages dans le jeu. Au lieu d’une double intrigue avec le flic (ne servant à rien, le mec retrouve son reuf, proclame : « Pourquoi ? » et clap de fin) et le membre de l’organisation s’étant échappé de Corée du Nord (on découvre un peu plus de l’envers du décor, mais ça reste anecdotique).

Finalement, le cœur et l’intérêt de la série Netflix resteront les jeux. C’est toujours aussi jouissif de voir cette foule tenter de survivre à ces jeux superbement pervers afin d’explorer la psychologie humaine (bien aidé par le fait que la plupart des participants sont la lie de la société, aussi lâches que traîtres). Avec les trois nouveaux jeux, je me suis plutôt régalé, juste un bémol pour la partie de cache-cache n’offrant pas de tension géographique. À ce niveau, il aurait été bien d’avoir une vue aérienne. Bon, tant pis, l’essentiel est de retenir que c’est toujours aussi fun. J’ai hâte de découvrir la version américaine pour voir les jeux qu’ils vont imaginer.

Une fin tranquille

Côté personnages, quel dommage d’avoir coupé la deuxième partie en deux, car même en retrouvant ceux que j’avais bien aimés, leurs morts ne m’ont rien fait. J’étais en mode « oh, c’est triste, allez, next ». Vraie déception, par contre, concernant le final. Déjà, le bébé CGI, il fallait oser, mais en plus, dès que le bébé apparaît, on sait comment ça va finir (malgré la présence d’une fin alternative révélée par le showrunner où 456 marquait un panier avec le bébé).

Il y a également la grosse erreur d’avoir usé deux fois du même procédé pour les destins des joueurs 222 et 456. Du coup, le sacrifice final est nettement amoindri à mon goût à cause du déjà-vu, sans oublier une dernière réplique un peu ringarde. Toutefois, malgré les déceptions, force est de reconnaître l’efficacité du show qui a réussi à me captiver et à me faire finir tous les épisodes en seulement quelques jours. Il faut dire que c’est dur de ne pas lancer l’épisode suivant pour découvrir le prochain jeu.